Les Portes du Tarn : 2 200 emplois prévus sur une zone industrielle écologique

Où en est le projet de zone d'activités à vocation industrielle (et écologique) Les Portes du Tarn, au nord-est de Toulouse ? Pour le moment, seule la coopérative Vinovalie a prévu de s'y installer, mais à terme la zone devrait compter 2 200 emplois. Entretien avec Antoine Chorro, le directeur délégué général de la SPLA (Société Publique Locale d’Aménagement) Les Portes du Tarn.
Prise de vue aérienne du chantier de la zone d'activités Les Portes du Tarn.
Prise de vue aérienne du chantier de la zone d'activités Les Portes du Tarn. (Crédits : SPLA Les Portes du Tarn)

Évoqué publiquement depuis 2007, le projet de parc d'activités Les Portes du Tarn avance. Les premiers travaux sur la zone située à cheval sur deux communes (Buzet-sur-Tarn et Saint-Sulpice-La-Pointe) ont débuté au début de l'année 2015. Cependant, il faudra attendre encore quelques années avant d'assister à la fin de ce vaste chantier et la naissance de 2 200 emplois propres à ce parc d'activités.

Quel est l'intérêt de bâtir le parc d'activités Les Portes du Tarn ?

Antoine Chorro, directeur général délégué Des Portes du Tarn : Les Portes du Tarn doivent se poser comme une véritable alternative économique à la métropole toulousaine, aussi bien pour les entreprises que pour les habitants. Le but est d'effectuer un rééquilibrage de l'activité économique dans les territoires autour de la métropole. Avec l'échangeur n°5 sur l'A68 en cours d'élaboration, qui sera livré en mars 2017, nous ne serons qu'à 20 minutes de la rocade toulousaine. Nous comptons sur cet emplacement stratégique pour attirer les entreprises. Sans être physiquement installées dans la métropole, elles pourront bénéficier de son dynamisme.

Que comportera cette zone d'activités, étendue sur 198 hectares à cheval sur les départements de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne ?

C'est un projet tout d'abord à vocation industrielle. 77 ha seront donc consacrés à l'industrie (aéronautique, électronique / informatique, plasturgie, flaconnage, logistique de production notamment). À cela, il faut ajouter 20 ha de loisirs, services et commerces, 6 à 8 ha de bureaux, 15 ha pour une aire de services et 10 ha pour l'agriculture. À terme, ce sont entre 2 000 et 2 200 emplois qui seront concentrés sur cette zone. C'est un point très important, car dans ce secteur géographique, l'habitat a beaucoup été développé mais pas l'activité économique. En conséquence, beaucoup de résidents des alentours font de la migration pendulaire (déplacement quotidien entre son lieu de résidence et son lieu de travail). Ils vivent ici et travaillent à Toulouse. On espère donc rapprocher certains salariés de leur domicile.

Est-ce-que des entreprises ont promis de déménager aux Portes du Tarn ?

À l'heure actuelle, seule la société agricole Vinovalie a acté son installation sur 5 ha dans le parc. Ils ont d'ailleurs débuté leur chantier début septembre et il ne devrait pas être terminé avant le dernier trimestre 2017. Le chantier représente un coût de 17 millions d'euros pour Vinovalie (les services commerciaux et administratifs de l'entreprise, une aire de stockage et deux lignes d'embouteillage pour environ 100 emplois y seront implantés, NDLR). Après, nous sommes en contact bien sûr avec des entreprises de Toulouse, mais aussi de régions extérieures, qui envisagent une installation aux Portes du Tarn.

Une seule entreprise engagée officiellement, c'est peu ?

Il ne faut pas oublier que nous avons débuté notre plan de commercialisation de la zone seulement au mois de juin dernier, car nous n'étions pas certain des délais dans lesquels les entreprises pourraient s'installer sur la zone. Aujourd'hui, on sait que les infrastructures primaires (réseau routier et aspect paysager) seront livrées en mars 2017. Ce qui veut dire qu'à partir de cette date, la zone sera totalement accessible et donc les chantiers d'entreprises privées pourront débuter. Cette échéance va être un véritable accélérateur dans la commercialisation du site. Par ailleurs, nous serons présents au salon Siane consacré à l'industrie qui se déroulera du 18 au 20 octobre à Toulouse pour y présenter le futur parc d'activité.

Vous y tiendrez notamment une conférence sur l'économie circulaire, pourquoi?

Effectivement, car notre projet est inscrit à 200 % dans une démarche d'économie circulaire (concept économique qui s'inscrit dans le cadre du développement durable et qui s'inspire notamment de la notion d'économie verte, NDLR). Nous souhaitons un parc d'activités qui représente l'écologie industrielle. Les entreprises qui souhaitent s'installer sur Les Portes des Tarn auront donc un cahier des charges strict à respecter. Par exemple, les entreprises doivent générer au moins 15 emplois par hectare de terrain acquis sur la zone d'activités. On donne également une importance toute particulière à la gestion des déchets liés au chantier d'installation et à la production une fois l'activité lancée.

C'est une ambition qui doit alourdir la facture finale pour ce parc d'activités...

Au total, Les Portes du Tarn vont coûter 87 millions d'euros (les achats de foncier, l'aménagement du terrain, frais financiers et honoraires divers), hors coûts des chantiers privés à la charge des entreprises qui s'installent. Ces 87 millions d'euros sont pris en charge à 50% par les recettes des cessions foncières et l'autre moitié par les collectivités (département du Tarn, région Occitanie et la Communauté de Communes Tarn Agout). Il faut savoir que ce budget est établit sur 30 ans, de 2012 à 2042. Mais il est vrai que sans cette ambition d'être écoresponsable, les coûts seraient moins importants. Cependant, en appliquant cette déontologie d'économie circulaire, on anticipe la législation future en ce qui concerne le respect de l'environnement.

Comment peut-on anticiper concrètement les prochaines législations sur la propreté de l'industrie ?

Nous avons lancé un programme de recherches sur trois ans avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise des énergies (Ademe) basée à Labège et l'École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques de Toulouse (Insiaset). L'objectif est d'avoir les outils de production les plus propres possibles. Ce programme de recherche comprend également un système de mesure des impacts du projet sur l'environnement en ce qui concerne l'eau, le bruit, l'air et la végétation. Le parc aura même sa propre station météo. On se projette sur les 50 prochaines années.

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