Résidences secondaires, les prix baissent dans le Sud-Ouest

Belles maisons ou appartements avec les pieds dans l’eau, les opportunités se multiplient dans le Sud-Ouest de la France. Enquête sur le marché des résidences secondaires.
Collioure fait partie des villes plebiscitées par les acheteurs

La crise aurait-t-elle eu raison du doux rêve de maison de vacances nourri par tant de Français ? En tout cas, le marché des résidences secondaires a subi une baisse de 4,3 % en 2014 - contre 1,7 % pour le reste du marché immobilier -, a mesuré le réseau Guy Hoquet dans son tour de France de la résidence secondaire. "La résidence secondaire est un achat plaisir. Elle est donc la première à pâtir du manque de confiance en la reprise", commente Patrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet l'Immobilier.

Bousculé une première fois en 2008 au moment de la crise des subprimes, ce marché a vu, notamment en Midi-Pyrénées, nombre de propriétaires Anglais, Hollandais, Allemands, amoureux du Gers ou du Lot et amateurs de vieilles pierres, liquider leurs biens et déserter les lieux. L'arc Atlantique et le marché si prisé du bord de mer n'ont pas non plus été épargnés. "Chez nous, entre 2008 et 2010, les prix ont baissé de 30 %, et désormais ils sont stables. Plus question de marché qui flambe", estime Dominique Dezellus, qui dirige l'agence Guy Hoquet l'Immobilier à Biscarosse et Mimizan dans les Landes.

La carte postale attire de nouveau

Aujourd'hui, après plusieurs années de diète, les paysages de carte postale du Sud-Ouest attirent de nouveau. Mais, du Gers à l'Aveyron, en passant par le Tarn, l'heure n'est plus à la folie des grandeurs.

"On note en ce moment l'attrait du Sud-Ouest mais à petit prix, qualifie Axel Cauquil, directeur du réseau Square Habitat dans le Gers. Avec des budgets moyens qui oscillent autour des 200 000 euros."

Loin, il est vrai, des gasconnes à rénover qui s'arrachaient à près de 500 000 euros à une certaine époque.

Même constat dans la gamme au-dessus, où les acheteurs resteraient raisonnables. "L'année dernière, nous avons enregistré des négociations qui oscillaient entre 5 et 7 % et les biens trop élevés ne déclenchaient aucun appel", pointe aussi Anne de la Sauzay, directrice générale du groupe Mercure. "Si, maintenant, le marché repart, c'est uniquement grâce aux baisses opérées ces derniers mois, et cela n'empêche pas les acheteurs de rester prudents", affirme-elle.

Tout se négocie !

Autre effet de la baisse des prix en Midi-Pyrénées et dans le grand Sud-Ouest : le marché de la résidence secondaire est maintenant plus ouvert. Familles toulousaines en quête d'une maison à la campagne, seniors en provenance de toute la France, mais aussi quelques étrangers amorçant leur retour sont les clients du moment. Dans les Landes, Dominique Dezellus voit d'ailleurs affluer de plus en plus d'acheteurs de l'Est de la France.

"Ils viennent notamment de Rhône-Alpes, chercher ici des prix plus abordables que sur la Côte d'Azur pour s'offrir leur maison de vacances."

Et quand les prix ne sont pas encore assez bas à leur goût, les acquéreurs n'hésitent pas à négocier... C'est le cas notamment sur la côte Vermeille, avec des situations qui surprennent parfois les professionnels, comme Daniel Fohano, qui dirige l'agence Guy Hoquet à Argelès-sur-Mer. "Chez nous, le marché est resté actif jusqu'en 2013 mais, depuis, les prix ont baissé, décrit-il. Et désormais, les acheteurs négocient systématiquement jusqu'à obtenir parfois des baisses pouvant atteindre les 10 %, en particulier quand les biens ne sont pas en très bon état. Aucun doute, en ce moment, ce sont eux qui font le marché."

L'habitat peu entretenu est une problématique qui touche aussi particulièrement le marché des résidences secondaires dans les stations de sport d'hiver du piémont pyrénéen : exclus des standards du marché depuis quelques années, ces biens trouvent aujourd'hui difficilement preneurs.

S'ils sont regardants sur l'état des biens proposés sur le marché de l'ancien, certains acheteurs sont quand même prêts à casser leur tirelire lorsque les biens sont de standing et sans défaut. Ainsi, il y a quelques mois, une résidence de promoteur neuve proposée les pieds dans l'eau s'est vendue 7 000 euros / m2 à Argelès-sur-Mer... Qui dit mieux ?

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Commentaire 1
à écrit le 10/05/2015 à 13:07
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L’intérêt pour les communes, c'est qu'ils deviennent des logements a l'année !

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