Serge Khavessian, le directeur général délégué de MAB Development France explique l'intérêt de son groupe pour Toulouse et décrit le futur projet d'aménagement de la Galerie commerciale Compans-Caffarelli. Des groupes tests sont en cours pour appréhender les attentes des consommateurs toulousains. Interview.

Le rachat du centre commercial Compans-Caffarelli à Toulouse s'inscrit dans votre stratégie de recentrage sur des projets de centres-villes, quelle est la raison ?
Le groupe MAB, qui a ses origines en Hollande, a en effet entamé depuis plusieurs années une démarche qui vise à dynamiser les cœurs de ville et à les équiper commercialement en tenant compte des nouveaux modes de consommation. Cela nous semble plus efficace que d'ajouter des m2 supplémentaires de commerces en périphérie, alors que les zones de chalandise s'y chevauchent déjà.

Pourquoi avoir inscrit Toulouse dans cette stratégie ?
Parce que c'est une très belle ville... Mais touchée par le phénomène de paupérisation du centre-ville ! Toulouse dispose de centres commerciaux pas adaptés, c'était le cas de Compans jusqu'à présent. Ce centre commercial a vu le jour il y a plusieurs années dans le cadre d'un projet tourné vers les activités tertiaires. Or le commerce ne se décrète pas ! Pour que l'activité fonctionne, elle doit répondre à trois fondamentaux : la lisibilité, l'accessibilité et la visibilité. Compans était à l'inverse replié sur lui même.

L'agence d'architecture Chapmann Taylor est en charge du projet, pouvez-vous nous le décrire ?
Nous les avons choisis en effet, mais en amont nous avons établi avec notre propre cabinet d'architecture en interne, la conception de base du nouveau centre. Le cabinet Chapman nous a ensuite présenté un projet à partir de notre cahier des charges. Leur projet s'appuiera sur la lumière, le nouveau Compans sera ouvert sur l'environnement extérieur. Ce sera une rue marchande chapeautée d'une verrière réalisée dans un matériau révolutionnaire. Nous allons aussi créer un accès direct à la station de métro. Ce projet représente un investissement global de 30 M€ pour 15 000 m2 SHON, soit 13 500 m2 de surface louée, c'est une enveloppe moyenne que nous supportons intégralement. Mais il n'est pas question de nous positionner avec notre casquette de parisiens. Nous organisons en ce moment des focus groupes avec des consommateurs toulousains afin d'appréhender au mieux leurs attentes. Nous sélectionnerons ensuite une agence chargée de modifier totalement l'identité visuelle du centre.

Quel est le calendrier et le type d'enseignes attendues ?
Nous devrions déposer le permis début 2014 pour un démarrage des travaux mi 2014 et une ouverture prévue au deuxième semestre 2015. Pour les enseignes, nous travaillons dans un premier temps avec les deux grandes enseignes déjà présentes et qui souffrent depuis plusieurs années. Le supermarché Carrefour tout d'abord qui dispose actuellement de 1 800 m2 souhaite améliorer son emplacement et agrandir la surface. Nous allons augmenter la surface, mais sans la doubler. Mc Donald's ensuite, avec lesquels nous travaillons déjà pour rendre le restaurant plus attractif. Pour le reste, il est un peu tôt.

Propos recueillis par Béatrice Girard

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