La clinique toulousaine Saint-Exupéry investit 30 millions d'euros pour s'agrandir

Un temps scandalisés par la fermeture programmée de la clinique Capio Saint Jean Languedoc (avec laquelle ils collaboraient), les médecins actionnaires de la clinique Saint-Exupéry à Toulouse ont décidé d'investir pour s'agrandir. Objectif ? Étoffer leurs spécialités et maintenir des soins de proximité rive droite.
La clinique Saint-Exupéry à Toulouse

C'est un peu l'histoire du pot de terre contre le pot de fer... ou celle d'un établissement de soins indépendant qui résiste face à un géant européen de la santé détenu par des fonds de pension.
Il y a 18 mois, les médecins de la clinique Saint-Exupéry (quartier Montaudran), fragilisés par le déménagement à venir de l'établissement voisin Saint Jean Languedoc, lançaient un collectif d'opposition. Le groupe Capio, propriétaire de Saint Jean Languedoc, prévoit en effet de rassembler deux de ses cliniques (Le Parc et Saint Jean Languedoc) dans un établissement flambant neuf à Quint-Fonsegrives d'ici l'automne 2018. Avec ce déménagement annoncé, les médecins de Saint-Exupéry dénoncent la disparition de tout un pan de l'offre médicale de proximité sur la rive droite.

Ils manifestent surtout leur crainte de perdre l'usage du plateau technique de Saint Jean Languedoc, indispensable à la prise en charge de leurs patients. Les équipes travaillaient en effet en étroite collaboration depuis des années.

30 M € d'investissements pour une clinique de 14 000 m2

Aujourd'hui ils sont passés à autre chose.

"Nous avons un projet de construction de 7 500 m2 attenants à notre clinique existante ce qui nous permettra de doubler la surface totale pour atteindre 14 000 m2", décrit Vincent Lacombe, le directeur général de Saint-Exupéry. Le projet comprendra un plateau de consultation pluridiscplinaire de 2 400 m2, un plateau d'imagerie complet de 600 m2, pour compenser la fermeture du plateau de Saint Jean Languedoc et un laboratoire d'analyse de 250 m2."

La clinique indépendante spécialisée en néphrologie, et membre du groupement Clinavenir, se caractérise par un actionnariat détenu exclusivement par les médecins. Ce sont donc eux qui investiront 30 millions d'euros (hors équipements) dans ce projet d'envergure.

Trente-six millions d'euros supplémentaires seront nécessaires pour équiper notamment le plateau d'imagerie. "Les radiologues assureront eux mêmes l'acquisition d'IRM, et nous envisageons d'ailleurs de fonctionner avec une équipe de radiologie partagée entre Saint-Exupéry et la future clinique Capio Croix du Sud, car nous ne sommes de toute façon pas en concurrence frontale avec eux", assure Vincent Lacombe.

De son côté Véronique Dahan, la nouvelle directrice régionale du groupe Capio, assurait cette semaine lors d'une conférence de rentrée que des échanges étaient en cours pour trouver un mode de fonctionnement avec Saint-Exupéry.

Le permis de construire sera déposé avant la fin de l'année

La clinique Saint-Exupéry a obtenu les autorisations de l'agence régionale de santé (ARS) pour étoffer son offre d'hospitalisation de jour. Elle ouvrira donc 40 lits supplémentaires et construira par ailleurs 2 400 m2 de consultations pluridisciplinaires (en diabétologie, cardiologie, endocrinologie, neurologie...). Pour ce projet, les recrutements d'une cinquantaine de praticiens sont programmés.

"Nous allons arriver à développer ici une activité de proximité. Ainsi, après le déménagement de la polyclinique du Parc et de Saint Jean Languedoc, nous resterons le seul établissement de soins de la rive droite", pointe le directeur de l'établissement. Le permis de construire sera déposé avant la fin de l'année pour une ouverture fin 2018.

Concrètement, cet agrandissement sera positionné sur une parcelle de 4 500 m2 qui appartient à la clinique sur l'actuel parking de l'établissement. Le projet prévoit de creuser un parking souterrain d'une capacité de 300 places. Le plateau d'imagerie sera situé au rez-de chaussée et les cabinets de consultation dans les trois étages supérieurs.

Par ailleurs, la surface du bâtiment hospitalier existant sera agrandie pour accueillir les 40 lits supplémentaires et un laboratoire d'analyse.

Des fonciers très convoités

À Toulouse, les projets d'agrandissement de la clinique Saint-Exupéry ne marquent sans doute que le début d'une série... En effet, une fois les deux cliniques du groupe Capio installées à Quint-Fonsegrives, des milliers de m2 hyper convoités seront libérés au centre-ville.

Les pavillons de l'actuelle clinique Saint Jean Languedoc se déploient en effet sur 28 000 m2. Ils n'appartiennent pas au groupe suédois mais à des SCI familiales.
"Éventuellement nous envisageons de nous positionner par la suite sur une partie de cette surface pour agrandir notre emprise", prévient déjà Vincent Lacombe. L'intérêt sera tout aussi grand pour les investisseurs et promoteurs à Saint-Michel où l'actuelle polyclinique du Parc va libérer 10 000 m2 au cœur de la ville. Une surface qui appartient cette fois-ci au groupe Capio.

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