Pourquoi les Toulousains voient-ils l’avenir plus rose qu’ailleurs ?

En matière d’immobilier, Toulouse voit les choses en XXL : plus de ventes, plus d’acheteurs, plus d’optimisme… Nicolas Pécourt, directeur de la communication et RSE du Crédit Foncier revient pour La Tribune sur les raisons de cet optimisme à la toulousaine.
Nicolas Pécourt

Le marché du logement - neuf et ancien - a redémarré en trombe, comment s'explique cette reprise ?
En effet, tous les indicateurs sont au vert au niveau national. La fédération des promoteurs immobiliers a indiqué que les ventes de logements neufs ont progressé de près de 30 % sur l'ensemble du territoire au 2e semestre 2016 avec les deux moteurs que sont l'investissement locatif et l'accession à la propriété. Les nouvelles sont bonnes aussi du côté des constructions de maisons neuves. Selon les constructeurs et aménageurs de la fédération française du bâtiment, les ventes auront progressé de 12 % à la fin de l'année. Deux indicateurs expliquent ce dynamisme. Les taux d'intérêt historiquement bas tout d'abord, avec un seuil historique de 1,50 % atteint en août dernier et des taux qui ont continué à baisser depuis. Ceci se traduit par une hausse du pouvoir d'achat. En 8 mois, à mensualité et durée identiques, un ménage emprunte aujourd'hui 7 % de plus qu'au début de l'année. C'est très significatif et cela explique une partie du dynamisme du marché. Enfin, le nouveau PTZ mis en place début 2016 permet aux ménages de financer jusqu'à 40 % de leur bien en profitant des différés d'amortissement.

Dans ce contexte, Toulouse et la région Occitanie ont-elles des atouts supplémentaires ?
Par rapport à d'autres métropoles et d'autres régions, Toulouse et la région Occitanie ont un atout démographique considérable. Parmi les 13 nouvelles régions françaises, la région Occitanie est celle qui a connu au cours des 25 dernières années la plus forte croissance démographique, le double de celle enregistrée à l'échelle nationale. Plus étonnant encore, quand on regarde l'évolution démographique des régions européennes de plus de 5 millions d'habitants, l'Occitanie se classe en deuxième position derrière le grand Londres, seul territoire à connaître une évolution démographique plus importante.

Toulouse, son agglomération, son aire urbaine - la 4e de France, avec 1,3 million d'habitants et 453 communes - en bénéficient particulièrement. Ce dynamisme gagne toute la région Occitanie, qui accueille chaque année 50 000 nouveaux habitants, soit l'équivalent d'une ville comme Albi ou Narbonne.

Les atouts sont aussi économiques. Une note récente de l'Insee classe l'Occitanie en tête des régions métropolitaines en termes de hausse d'emploi dans le secteur tertiaire, l'aéronautique mais aussi l'hébergement restauration, le commerce ou l'enseignement supérieur.

La Haute-Garonne, et surtout l'agglomération toulousaine, capte une grande partie de ce dynamisme avec un peu plus du tiers du PIB de la région.

Ces atouts impactent-ils le marché du neuf à Toulouse ?
Sans aucun doute, tout ceci est de nature à attirer des acheteurs et des investisseurs à Toulouse.

Alors que la région Occitanie représente moins de 9 % de la population française, elle s'inscrit au 3e rang des régions en termes de ventes de logements neufs avec une part de plus de 12 %. C'est à Toulouse que l'on retrouve le plus important volume de ventes. La ville représente 36 % des ventes régionales de logements neufs.

Ce que l'on sait, c'est que ces acheteurs viennent de loin... Dans notre dernière enquête annuelle sur l'investissement locatif, nous avons interrogé les particuliers investisseurs locatifs sur leur région de prédilection, à l'échelle nationale. Ce qu'il en ressort, c'est que, devant l'Île-de-France, ils sont 26 % à choisir l'Occitanie comme la région où ils réaliseraient dans les prochains mois un investissement locatif.

C'est ce qui rend les professionnels toulousains si optimistes ?
Tout à fait. Ils sont 77 % à être optimistes dans le grand sud-ouest et à Toulouse. C'est aussi dans cette région Occitanie que la proportion de professionnels de l'immobilier sont les plus nombreux à attendre une hausse des transactions dans l'ancien comme des ventes de logements. On note un écart de 12 à 13 points par rapport aux autres régions françaises.

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