À Toulouse, 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires pour les commerces de centre-ville

À Toulouse, les commerces de centre-ville résistent plutôt bien face à la crise et l'attractivité de la ville séduit les grandes marques. L'absence d'une galerie commerciale très attrayante ne permet pas de concurrencer les zones commerciales de la périphérie.
Les commerces de centre-ville résistent bien à Toulouse

220 000 m2 de plancher commercial à Toulouse, à peine 5 % de vacance dans les locaux commerciaux et un milliard d'euros de chiffre d'affaires enregistré par les commerces intra-muros... C'est la photographie que la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse livre de l'activité commerciale dans la 4e ville de France. Des données extraites d'une enquête confiée à un institut indépendant et en cours d'analyse mais que la CCIT a accepté de commenter.

"Nous avions besoin de faire un bilan pour analyser les points forts et les points faibles de la ville et dresser des pistes d'amélioration", indique Christine Le Galo, présidente de la commission commerce à la CCIT. Conclusion ? Depuis 5 ans, le département de Haute-Garonne, dopé par la métropole toulousaine, a accueilli 12 % de population supplémentaire, entraînant une hausse de la consommation de 12 % et une progression de l'offre commerciale de 24 %. Si Toulouse s'en sort plutôt bien, ce n'est donc pas parce que les gens consomment davantage mais uniquement grâce à l'arrivée de nouveaux habitants. "Toulouse est attractive et cela lui permet de s'en sortir mieux que d'autres métropoles", affirme Christine Le Galo qui préfère voir le verre à moitié plein.

Un centre-ville attractif

À Toulouse, les rues les plus attrayantes ne changent pas : ce sont toujours la rue Alsace-Lorraine, la rue Lafayette, la rue Saint-Antoine du T... Et ces adresses restent privilégiées par les grandes marques qui souhaitent s'implanter dans la ville.

"Au niveau du commerce, Toulouse a une bonne cote. Son centre-ville attire les enseignes et les nouveaux concepts", confirme Guillaume Rouziès le président de Khéops, membre du réseau Nexity conseil et transaction, qui a notamment accompagné la première implantation de l'enseigne Starbucks (dont l'ouverture est prévue place Wilson avant l'été, NDLR).

Big-Fernand, l'enseigne de Burger haut de gamme, a également annoncé son arrivée place Wilson en lieu et place du glacier Octave. De son côté Primark devrait prendre ses quartiers dans les anciennes Galeries Lafayette Maison au printemps 2017.

"Starbucks a des velléités de multiplier les implantations à Toulouse et plusieurs autres enseignes regardent le centre-ville avec beaucoup d'intérêt", assure Guillaume Rouziès.

Selon lui, l'un des freins principaux pour parvenir à attirer des marques à Toulouse reste le manque de grandes cellules, avec des locaux commerciaux qui mesurent en moyenne 60 m2. Ainsi, l'une des rares grandes surfaces disponibles en ce moment est l'ancien immeuble Perry : 2 000 m2 situés place Esquirol qui n'ont pas encore trouvé preneur.

Une galerie Saint-Georges repensée ?

Si la rue Alsace compte la plus forte concentration de grandes marques (55 %), les indépendants y résistent quand même plutôt bien avec 45 % des enseignes.

"À Toulouse, les grandes enseignes représentent 36 % des commerces contre 38 % dans des métropoles comme Bordeaux, Nantes, Lyon ou Montpellier et la tendance de fond dans toutes les villes, c'est l'augmentation du poids des enseignes", assure Christine Le Galo.

Si les indépendants résistent c'est aussi selon la CCIT parce que les loyers sont relativement stables.

Autre caractéristique du commerce à Toulouse, le manque de galerie commerciale susceptible de servir de locomotive. Bordeaux a inauguré il y a quelques mois le nouveau centre commercial Promenade Sainte-Catherine (38 boutiques à ciel ouvert dans le cœur historique de la ville) et Montpellier compte sur le centre commercial Polygone.

À Toulouse, la galerie Reflets Compans rénovée ouvrira ses portes dans quelques mois, mais c'est surtout vers l'Espace Saint-Georges que les professionnels du commerce regardent. La galerie, qui appartient désormais au groupe Terranae, avait été rénovée en 2005, mais peine à garder les enseignes : 20 des 50 cellules y sont vacantes en ce moment. "Ce centre a su attirer de belles enseignes, il mériterait une belle rénovation, ouverte sur l'extérieur pour favoriser le trafic", analyse Guillaume Rouziès.

Les zones commerciales en profitent

En attendant, et pour combler cette absence de centre commercial en centre-ville, les Toulousains se tournent vers les pôles commerciaux de périphérie. Selon la CCIT, c'est la zone de Portet qui arrive en tête avec un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros, suivie par Roques (370 millions d'euros de CA). Les zones commerciales de Balma-Gramont et de Blagnac suivent avec des chiffres d'affaires identiques de 360 millions d'euros. Saint-Orens et Labège enregistrent des chiffres d'affaires identiques de 250 millions d'euros.

Un peu plus loin, le village des marques de Nailloux, qui fête ses cinq ans et compte aujourd'hui 74 boutiques ouvertes sur les 85 prévues au départ, a aussi trouvé sa clientèle. Le centre appartient à Klépierre, la société d'investissement immobilier cotée, et ne communique pas sur son chiffre d'affaires, mais son directeur Didier Falla, l'assure, il est en hausse. "Notre chiffre d'affaires a progressé de 15 % entre le premier trimestre 2015 et le premier trimestre 2016, de même que la fréquentation, en hausse de 22 %." Cet outlet, qui ne vend que des collections des années précédentes, a fidélisé parmi sa clientèle des citadines de 35 à 45 ans et compte 42 % de Toulousain(e)s parmi ses habitué(e)s.

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