COP21 : Vers une révolution du secteur de l'énergie

La transition énergétique est en marche. Avec un objectif de consommation de 27 % d'électricité verte à l'horizon 2020 affiché par le gouvernement, le photovoltaïque tire son épingle du jeu. Reste à redéfinir les modèles de production, mais aussi de stockage de cette énergie renouvelable. Pour François Dauphin, expert en énergie, et André Joffre, président du pôle de compétitivité Derbi - qui interviendront à Toulouse le 15 octobre lors du Forum Climat COP21 -, une révolution est en cours.
Le coût du photovoltaïque suit une courbe baissière depuis plusieurs années

L'objectif fixé par le gouvernement français est ambitieux : il s'agit d'atteindre 27 % de consommation d'électricité verte à l'horizon 2020, contre seulement 9 % il y a dix ans. Un véritable défi, qui implique le déploiement de la biomasse, des parcs éoliens et hydrauliques, mais aussi et surtout un développement important du photovoltaïque.

"Le coût du photovoltaïque baisse de 10 à 20 % par an, tandis que la tendance est exactement inverse pour le nucléaire, constate François Dauphin, expert international en énergie. Les courbes vont donc finir par se croiser."

Un avis partagé par André Joffre, président du pôle de compétitivité Derbi, qui rassemble les acteurs des énergies renouvelables en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. "Le coût des énergies renouvelables, et notamment du solaire, connaît une chute vertigineuse. En cinq ans, il a été divisé par cinq. Le marché mondial augmente de 20 % par an. L'explication se trouve dans le fait que la matière première nécessaire à la fabrication des cellules solaires, le silicium, est abondante. C'est devenu un produit banal. Son coût n'est que celui de la transformation. Et, au fur et à mesure que les volumes s'accroissent, le coût baisse mécaniquement."

L'homme l'assure, nous nous trouvons aujourd'hui à un point de rupture :

"Il existe déjà dans le monde une vingtaine de pays où le solaire est compétitif par rapport aux autres énergies. D'ici à cinq ans, ce sera le cas dans 80 % des pays."

Et il le rappelle : même si le chiffre fait débat, "selon l'Ademe, en 2050, la France pourrait produire 100 % de son électricité grâce aux énergies renouvelables".

Basculement du modèle de production d'énergie

Dans cette optique, c'est tout le modèle de production d'énergie qui pourrait bien basculer. "Aujourd'hui, les grands fournisseurs d'énergie n'investissent plus dans l'énergie centralisée, mais beaucoup plus dans la production d'énergie décentralisée", analyse François Dauphin. Le président du pôle Derbi confirme la tendance.

"Avec des systèmes décentralisés, nous aurons des panneaux photovoltaïques sur le toit de nos maisons et nous consommerons notre propre électricité", résume André Joffre, qui voit dans cette nouvelle donne le spectre d'une "uberisation de l'énergie".

Toutefois, ces nouveaux modèles supposent le déploiement de systèmes de stockage de l'énergie verte. "En la matière, plusieurs technologies existent, explique François Dauphin. Que ce soit les solutions permettant de transformer l'électricité en gaz (hydrogène ou méthane), le stockage par air comprimé, ou sous forme de froid ou de chaud. Et, bien entendu, les batteries." Des batteries de stockage qui, comme le projette André Joffre, "seront à la fin de l'année dix fois moins chères qu'en 2010".

Forum Climat COP21 le 15 octobre à Toulouse

François Dauphin et André Joffre interviendront dans le cadre d'une conférence-débat sur le thème : "Environnement et transition énergétique, les défis de la décarbonisation", lors du Forum Climat COP21, organisé à Toulouse par La Tribune-Objectif News. Ils débattront avec : Stéfan Ambec, chercheur à TSE ; Jean Paoletti, directeur régional d'ERDF Midi-Pyrénées Sud ; Jean Tkaczuk, président de la commission recherche et enseignement supérieur au Conseil régional de Midi-Pyrénées ; Élisabeth Toutut-Picard, adjointe au maire de Toulouse en charge du développement durable et présidente de la commission développement durable, environnement et énergie de Toulouse Métropole ; Stéphane Viala, chief engineerez chez ATR ; et Nicolas Vincent, directeur commercial de Telespazio France. Le Forum Climat COP21 va rassembler 800 acteurs de la vie économique, scientifique et politique régionale le 15 octobre prochain, de 8h30 à 13 heures, aux Espaces Vanel de la médiathèque José Cabanis. Cette matinée de réflexion aura pour but de mobiliser l'ensemble des acteurs locaux sur les questions de transition énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique.

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