Technologie : l'IRT Saint-Exupéry permet aux PME de tester la fabrication additive

À Toulouse, l'institut de recherche technologique Saint-Exupéry va permettre aux PME d'Occitanie et Nouvelle Aquitaine de tester des machines de fabrication additive haut de gamme afin de décider d'investir (ou pas) dans ce matériel très tendance mais onéreux. Ce dispositif, le "pack PME FA", est une première pour l'IRT.
Une petite imprimante 3D sur le salon Siane à Toulouse en 2015

Pour une PME, se lancer dans la fabrication additive est-il vraiment une bonne idée ? Cette nouvelle technologie de production innovante est-elle intéressante en termes de qualité, de rendement, de coût, de sécurité ? C'est pour répondre à ces questions que l'IRT Saint-Exupéry propose le "pack PME FA" (FA pour fabrication additive) qui a pour objectif d'accompagner les PME concernées à travers plusieurs actions : conseil, formations, accès aux plateformes techniques. Dès l'automne 2017, les PME intéressées pourront bénéficier de stages de sensibilisation à la fabrication additive et de démonstrations sur machine d'impression 3D métal. Si le secteur aéronautique est en ligne de mire, le spatial et l'automobile peuvent également être concernés par cette technologie, dont on promet qu'elle va révolutionner l'industrie. Objectif : tester avant d'investir.

"Une machine de production ALM haut de gamme, à destination de l'industrie, coûte environ un million d'euros. Une PME ne peut pas réaliser un investissement aussi colossal 'juste pour voir'. Si elle achète un équipement, c'est qu'elle est sûre de l'utiliser et de le rentabiliser. Le programme Pack PME permet justement de tester les appareils et de voir quelles compétences, quelles formations ils nécessitent", explique Ariel Sirat, directeur général de l'IRT Saint-Exupéry.

Pour rappel, la fabrication additive, appelée aussi ALM (pour Additive Layer Manufacturing) est plus connue sous le nom d'impression 3D, et regroupe toutes les techniques qui permettent de créer un objet par addition de couches successives du matériau, fusionnées entre elles par une source d'énergie. Contrairement aux techniques soustractives classiques de la mécanique, la fabrication additive permet une liberté de conception des pièces quasi sans limites et une meilleure utilisation de la matière première. La démocratisation de l'ALM pourrait bouleverser l'industrie et s'inscrit dans "l'industrie 4.0". Mais elle pose aussi de nombreuses questions sur la certification des pièces ainsi produites, et sur la sécurisation des données utilisées lors de la fabrication.

Lire aussi : Industrie du futur : que doivent changer les entreprises de l'aéronautique ?

L'IRT, dont l'objectif est d'arriver à transférer des technologies issues de la recherche vers les entreprises, travaille déjà depuis plusieurs mois sur la question de l'ALM avec des entreprises aéronautiques qui connaissent bien le sujet comme Fusia ou Lauak, mais pack PME s'adresse aux entreprises qui ne sont pas encore sûres de vouloir investir dans cette technologie.

"C'est un sujet sur lequel tout le monde s'agite un peu, alors il s'agit de comprendre la portée de l'ALM, vérifier s'il s'agit bien d'une révolution technologique", commente Ariel Sirat.

Un partenariat avec d'autres IRT

L'IRT dispose de deux machines ALM "en propre" et d'une dizaine au sein des entreprises partenaires de l'IRT. Par ailleurs, le Pack PME fait l'objet d'un partenariat inédit entre plusieurs IRT : Jules Verne à Nantes, M2P à Metz, SystemX à Paris.

"L'ALM nécessite l'utilisation de poudre, comme pour le titane par exemple. M2P à Metz est justement spécialisé matériaux, métallurgie, et procédés. SystemX est plutôt spécialisé design numérique et aide à la production. Jules Verne est axé sur la production de grandes pièces et sur la robotique", décrit le directeur général de l'IRT Saint-Exupéry.

À noter également que le Conseil régional d'Occitanie, qui finance pack PME à hauteur de 5 millions d'euros, a lancé il y a un an via son agence Madeeli une étude pour connaître l'impact de la fabrication additive sur l'industrie. Les résultats de cette étude seront présentés le 10 janvier prochain.

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