Détentrice d'une dizaine de domaines viticoles (47 hectares de vignes) dans l'Aude et l'Hérault, la société Terra Hominis, installée à Cabrerolles (34), est spécialisée dans la création de vignoble en copropriété. Elle propose aux passionnés de vin de financer l'achat de domaines et d'y installer de jeunes vignerons qui eux n'ont pas les moyens d'acquérir des vignes. Terra Hominis ambitionne aujourd'hui de se développer au sein de l'ex-région Midi-Pyrénées.

"Nous avons déjà des contacts, des pistes pour nous implanter", assure Ludovic Aventin, le fondateur de Terra Hominis, venu à Toulouse il y a quelques jours présenter sa société à la presse.

Composée de 5 personnes, l'entreprise est actuellement en discussion pour l'acquisition de trois vignobles situés à Cahors, Fronton et Madiran. Des terrains d'une superficie moyenne de 6 hectares.

"Aucun objectif quantitatif précis n'a été fixé. Cependant, un premier projet va naître en 2017 au sein de cette ancienne région", affirme le fondateur de Terra Hominis.

À noter que Terra Hominis (460 000 euros de chiffre d'affaires en 2015) réfléchit d'ores et déjà à s'exporter hors de la nouvelle grande région sans communiquer pour l'heure de dates précises. "Nous attendons simplement que les opportunités se présentent", analyse Ludovic Aventin.

L'achat de vignobles par financement participatif

La création de Terra Hominis remonte à 2011. Confronté au refus de plusieurs banques dans son projet d'acquisition d'un domaine viticole, Ludovic Aventin fonde alors, avec quatre copains, cette société dont l'objectif est de racheter des vignobles grâce au financement participatif.

"Acquérir un vignoble demande du temps, des investissements financiers lourds et énormément de compétences, explique Ludovic Aventin, ancien caviste à Rouen. Statistiquement, plus d'une personne sur deux échoue avant de se lancer. Or les deux tiers des vignerons ont plus de 55 ans et peinent à trouver des repreneurs."

Pour chaque domaine acheté, Terra Hominis fonde une société civile immobilière ou un groupement foncier agricole, permettant ainsi de séparer le foncier (détenu par les associés) de l'exploitation (assurée par le vigneron).  ­

"Terra Hominis achète le foncier et nous, nous travaillons les vignes, précise Sybil Baldassare, œnologue de formation. C'est une solution idéale pour des jeunes comme moi qui n'ont pas les moyens de s'installer."

Un système d'associés

Comptabilisés au nombre de 700, les associés ont chacun investi au minimum 1 500 euros pour acquérir une part dans un domaine viticole. L'achat d'un domaine nécessite de collecter entre 160 000 et 400 000 euros, soit 100 à 130 associés en moyenne.

Dotés d'une certaine aisance financière, les coopérateurs sont majoritairement des jeunes retraités ou des personnes âgées d'une quarantaine d'années.

Par ailleurs, tous les associés touchent 4,5 % de dividendes investis chaque année sous forme de bouteille de vins. Ils bénéficient également de 20 % à 50 % de remise sur les vins produits dans leurs vignobles. Leur placement est donc plus épicurien que financier.

"Ce système est un formidable levier en matière de commerce et de communication, développe Frantz Vènes, vigneron. Les associés sont les meilleurs ambassadeurs de notre produit."

Il semblerait que le concept séduise les amateurs de vins. En effet, Terra Hominis revendique une liste d'attente de 198 personnes.