La CCI 31 et Toulouse Métropole s'allient face à la baisse des dotations de l'État

Les présidents des 13 métropoles françaises et des CCI métropolitaines ont signé mardi 30 juin une déclaration commune afin "d'accélérer la capacité d'innovation, de favoriser la création de richesses et de permettre un développement économique harmonieux et solidaire des territoires". Concrètement, il s'agit de s'adapter à la création des nouvelles métropoles et à la baisse des dotations de l'État. Les CCI réclament la création d'un statut de "CCI métropolitaine".
Alain Di Cresenzo et Jean-Luc Moudenc sont prêts à collaborer plus étroitement

Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, et Alain Di Crescenzo, président de la CCI 31, ont signé à Paris le 30 juin 2015 une déclaration commune afin d'amplifier leur collaboration dans le domaine économique. Douze autres présidents de métropoles et de CCI en ont fait de même, sous l'égide de l'ACCIM (associations des CCI métropolitaines présidée par Pierre Goguet, président de la CCI de Bordeaux). Les CCI situées dans les métropoles françaises demandent notamment la reconnaissance, dans la loi, d'un statut de CCI métropolitaine.
Plusieurs éléments de contexte sont à l'origine de cette initiative.

Loi Maptam, baisse des dotations de l'État et réforme territoriale

Plus de 60 % de la population française résident dans une aire urbaine de plus de 100 000 habitants. C'est notamment sur ce postulat qu'a été votée le 27 janvier 2014 la loi Maptam d'affirmation des métropoles, dont l'objectif est de doter les plus grandes villes de France de compétences économiques. Il s'agissait alors de leur reconnaître leur place particulière : terreau de l'innovation, pourvoyeuses d'emplois tertiaires, rayonnement régional, national et international.

"L'économie mondiale est devenue une économie métropolisée, une économie de l'innovation où les métropoles jouent un rôle clé en concentrant fonctions intellectuelles de gestion et de décision, sièges sociaux, centres de recherche, infrastructures, grands équipements et vie culturelle...", rappelle la déclaration commune signée par les présidents de CCI et de métropoles.

Parallèlement à cette montée du "fait métropolitain", le réseau consulaire (les CCI) a été remis en cause en 2014 par une baisse des dotations de l'État (via le pacte de responsabilité et de solidarité). Les CCI, outil de développement économique dirigé par des chefs d'entreprise, font ainsi face à un impératif d'économies et de mutualisations, tout comme les métropoles.

"Le contexte de contrainte financière sans précédent, qui réduit les capacités d'actions des métropoles et des CCI métropolitaines, justifie d'autant plus la recherche de mutualisations, de coopérations et d'efficience des actions à mener", ajoute la déclaration.

Enfin, la réforme territoriale vient ajouter une pointe de complexité puisqu'elle pose la question de la répartition des compétences économiques entre Région et Métropole.

4 axes stratégiques

Ainsi, les présidents de métropoles et de CCI se sont mis d'accord pour renforcer leur coopération autour de 4 axes stratégiques :

  • 1/ "Renforcer l'attractivité et le rayonnement économique des métropoles sur l'échiquier européen et mondial"

À l'exception de Paris et Lyon, les métropoles françaises manquent de visibilité à l'international. Le programme prévoit ainsi plusieurs actions et notamment la construction d'"un réseau métropolitain intégrant les entreprises, les collectivités et les CCIM, permettant de constituer une approche multilatérale et d'appréhender la France comme une grande métropole en réseau".

  • 2/ "Améliorer la connexion des métropoles au reste du monde"

Pour favoriser l'implantation de nouvelles entreprises sur le territoire métropolitain, les signataires entendent notamment travailler sur les transports et "faire un état régulier des besoins des entreprises pour optimiser la mise en réseau des métropoles françaises et leurs connexions à l'Europe et au reste du monde".

  • 3/ "Gagner le défi de l'innovation, accélérateur de croissance et d'emplois"

L'objectif consiste à renforcer les filières d'excellence des métropoles en s'appuyant "sur toutes les entreprises, les centres de recherche, les universités et les écoles les plus performantes".

Dans cette perspective, présidents des métropoles et des CCIM déclinent plusieurs actions, avec en premier lieu l'identification et le développement de "leurs filières d'excellence dont : le numérique, le tourisme d'affaires, les filières liées à la transition énergétique et à la croissance verte, les filières d'innovation urbaine".

  • 4/ "Jouer groupé à l'international"

Ce mot d'ordre vise à aller au-delà des 1 000 PME en France qui réalisent à elles seules 70 % des exportations. Dans leur déclaration commune, les partenaires s'engagent tout d'abord à "définir un corpus commun de missions à l'international dans un souci de coordination et d'optimisation des actions menées par les métropoles et les CCIM".

Un statut pour les CCI métropolitaines

Les signataires de la déclaration souhaitent également que le statut des CCI métropolitaines soit reconnu par la loi "pour qu'elles soient en mesure d'accompagner efficacement les stratégies de développement économique mises en œuvre par les métropoles, ouvrant ainsi la voie à des contractualisations plus affirmées et lisibles entre les Métropoles et les CCI métropolitaines".

Pour Alain Di Crescenzo, président de la CCI de Toulouse, "il faut créer un statut adéquat aux nouvelles métropoles".

Aujourd'hui, il existe trois niveaux : CCI France, les CCI régionales et les CCI territoriales. "Il ne s'agit pas forcément de créer un nouveau statut de CCI métropolitaine mais, quand il y a une métropole, de remplacer un des échelons déjà existants", explique l'ACCIM.

Et le calendrier est serré : l'objectif est de finaliser ce changement de statut avant les élections consulaires de novembre 2016.

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Commentaire 1
à écrit le 17/07/2015 à 9:18
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"Remplacer un des échelons déjà existants". Ce n'est pas l'échelon national qui est visé, et les CCI Territoriales sont les signataires de cet appel. Je me demande bien quel "échelon" cette corporation voudrait supprimer...

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