La direction d'Airbus rencontre les syndicats, sauf la CGT

La direction d'Airbus et les syndicats se sont rencontrés ce mardi 10 décembre pour évoquer la suppression de 1 164 postes en France prévues par le plan Gemini. La CGT, syndicat minoritaire, affirme en avoir été exclue par la direction.
Le PDG d'Airbus a reçu mardi matin les principaux syndicats pour échanger sur les conséquences engendrées par le plan Gemini.

À la demande des principaux syndicats du groupe Airbus, Tom Enders, le président d'Airbus Group a rencontré ce mardi 10 janvier les organisations syndicales FO, CGC, CFDT et CFTC pour évoquer le plan Gemini. Cette réunion informelle devait permettre à la direction et aux représentants du personnel de préparer la mise en application de cette restructuration annoncée en septembre dernier.

Selon Reuters, les syndicats FO, CGC, CFTC et CFDT, qui avaient exprimé leur inquiétude sur ce plan qui prévoit la fermeture du site de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, avec 308 emplois perdus d'ici 2018, ont dit leur confiance dans le dialogue social.

"Même si Tom Enders ne s'est engagé sur aucune mesure, nous sommes un peu rassurés par la qualité du dialogue qui fait que nous serons appelés à nous revoir durant la procédure", a indiqué à la presse Françoise Vallin, coordinatrice CFE-CGC chez Airbus Group, ajoutant que le patron allemand avait souligné l'importance de "la flexibilité" dans cette procédure sociale.

Toujours selon Reuters, Yvonnick Dreno, délégué FO, premier syndicat au niveau du groupe, a souligné le "bon état d'esprit de la réunion", tout en rappelant qu'il n'accepterait pas de licenciements secs et qu'il attendait "une démarche d'accompagnement social ambitieuse pour ne laisser aucun des salariés de Suresnes sur le bord du chemin". Les représentants syndicaux ont également alerté le PDG d'Airbus Group sur leurs craintes concernant la fermeture du site de Suresnes et ses conséquences sur la recherche et le développement, primordiale pour la stratégie de l'avionneur.

"C'est le début d'un processus long qui s'engage avec la direction qui nous a assuré que ce plan Gémini n'est pas en œuvre pour faire des économies mais pour réorganiser le groupe", a déclaré Patrick de Percina, délégué central CFE-CGC chez Airbus.

À terme, 1 164 postes devraient être supprimés en Europe, et le principal centre de recherche et développement du groupe en France devrait fermer à Suresnes (Hauts-de-Seine) à la mi-2018. Le plan comprend aussi la création de 230 emplois dans le domaine de la recherche et de la numérisation ainsi que le transfert de 325 postes vers Toulouse. L'annonce de ce plan avait provoqué un rassemblement de 150 personnes - à l'initiative de la CGT - devant le site de Suresnes le 15 décembre dernier.

La CGT absente

Syndicat minoritaire dans le groupe, la CGT n'a pas participé à la réunion. "La direction d'Airbus n'a pas souhaité convier les syndicats soutenant le mouvement de protestation à Suresnes", déplore le syndicat. Le 15 décembre, la CGT avait en effet organisé un rassemblement de 150 personnes devant le principal centre de R&D français menacé de fermeture.

"Nous regrettons que Monsieur Enders refuse d'entendre l'incompréhension et la colère d'une partie des salariés, annonce la CGT dans un communiqué. Cette mesquinerie n'amoindrira pas la détermination de la CGT à prendre ses responsabilités pour lutter contre les suppressions d'emploi ou les fermetures d'établissement dans les entreprises du groupe."

"Notre objectif, c'est d'éviter les licenciements, ajoute Michel Molestin, le coordinateur CGT pour le groupe Airbus. C'est dangereux de fermer des pôles de R&D pour le maintien des savoir-faire."

Plus largement, le syndicat s'inquiète de la pérennité du groupe sur le long terme. "La baisse d'activité se fait ressentir et il n'y a plus de vrais gros projets, constate Michel Molestin. Depuis les années 2000 et son A350, plus rien n'est prévu avant 2030. Airbus continue de vivre sur les acquis du passé."

Airbus dépasse ses objectifs en 2016

Mercredi 11 janvier, Airbus annoncera à Toulouse ses résultats pour 2016. Dépassant ses objectifs, l'avionneur a livré 688 appareils l'an dernier. Pour la CGT, ces résultats - comme ceux de 2015 - ne justifient pas la restructuration prévue par la direction du groupe.

"En 2015, le travail des salariés a permis de dégager un bénéfice net de 2,7 milliards d'euros, rappelle le syndicat. Plutôt que l'investissement productif, la direction a fait le choix de distribuer un milliard d'euros aux actionnaires sous forme de dividendes, un autre milliard d'euros a été utilisé pour racheter et détruire des actions du groupe pour faire monter le cours de bourse."

La direction d'Airbus n'a pas souhaité commenter cette actualité.

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Commentaire 1
à écrit le 12/01/2017 à 12:28
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Bon pour eux que le principal fossoyeur de l'economie nationale, la CGT, soit minoritaire chez Airbus. Il y a donc espoir.

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