L'inquiétant rapport de l'Insee LRMP sur les inégalités professionnelles femmes / hommes

En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, bien que plus diplômées, les femmes sont moins actives que les hommes, occupent des postes moins qualifiés et sont davantage touchées par le chômage. Si la tendance tend à s'inverser avec les jeunes générations, le "plafond de verre" est loin d'être brisé.
En 2012, seulement 68 % des femmes entre 15 et 64 ans étaient actives, contre 75 % pour les hommes

Selon un rapport de l'Insee, les femmes de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées sont plus présentes sur le marché du travail qu'il y a 30 ans, mais demeurent toujours moins actives que les hommes : en 2012, seulement 68 % des femmes entre 15 et 64 ans l'étaient, soit 7 points de moins que les hommes.

Les garçons entrent plus tôt dans la vie active

Le taux d'activité des jeunes femmes est plus faible que celui des jeunes hommes, et il y existe plusieurs explications à cela. Tout d'abord, les garçons, plus présents dans les filières d'études courtes, entrent plus tôt dans la vie active. Par ailleurs, à l'âge de la maternité, certaines femmes s'éloignent de la vie active pour élever leurs enfants.

Des femmes plus diplômées que trente ans auparavant

En 2012, 28 % des femmes de 15 à 64 ans en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées étaient titulaires d'un diplôme supérieur au bac, soit quatre fois plus qu'en 1982. Les femmes diplômées sont d'ailleurs davantage présentes sur le marché du travail : à âge et situation familiale identiques, la probabilité d'être active est bien plus faible pour les femmes peu diplômées que pour celles titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur (14 points de moins). À noter que cette probabilité ne baisse que de 6 points pour les hommes moins diplômés.

Les femmes plus impactées par le chômage de longue durée

Les femmes sont un peu plus exposées que les hommes au chômage de longue durée, quel que soit le niveau de diplômes. Néanmoins, entre 2009 et 2014, alors que l'évolution du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi reste importante (+ 7 % par an sur ces cinq ans tous sexes confondus), la part des femmes parmi eux reste stable. Elle augmente légèrement dans le Lot, l'Hérault et l'Aveyron.

Une gamme de métiers plus réduite pour les femmes

Les femmes s'orientent davantage vers les services à la personne, la santé, l'action sociale, l'enseignement et les banques ou assurances. Pour atteindre la mixité au niveau des métiers, il faudrait en théorie réorienter près de 26 % de la main-d'œuvre masculine et féminine. Certains métiers emblématiques pèsent particulièrement dans cette ségrégation professionnelle : aide à domicile, aide-soignant, agent d'entretien, infirmiers ("très féminins" explique l'Insee) et conducteur de véhicule ("très masculin").

Plus de précarité chez les femmes

Les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes, que ce temps partiel soit choisi ou subi : une femme salariée sur trois (33 %) contre seulement 8 % des hommes salariés. En 2012, en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, 33 % des femmes salariées ou exerçant une profession libérale sont déclassées, c'est-à-dire occupent un poste de niveau inférieur à celui auquel elles pourraient prétendre compte-tenu de leur niveau de diplôme (contre 25 % chez les hommes). À l'opposé, le surclassement, qui bénéficie plus aux hommes qu'aux femmes, constitue un autre facteur d'inégalité.

Les jeunes femmes ont des métiers plus qualifiés

Parmi les jeunes cadres de moins de 30 ans, 42 % sont des femmes en 2012 dans la région, soit 3 points de plus que pour leurs aînées. Cependant, en Haute-Garonne, la part de jeunes femmes cadres est plus faible que dans la région LRMP. Un paradoxe quand on sait que les Haut-Garonnaises figurent parmi les femmes les plus diplômées de France.

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Commentaires 2
à écrit le 02/05/2016 à 12:04
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il ne s'agit pas d'inégalité mais de différences. arrêtons de nous battre sur des faux calculs de moyenne. Il y a un (ou une) journaliste qui a du mal à assumer sa différence. Et quand à son salaire écrirait -elle (ou il), la même intox pour le même ...

à écrit le 02/05/2016 à 11:59
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Il y a désormais un vrai pacte de rééquilibrage à organiser entre hommes et femmes. Et, cela doit se traduire par l'offre d'un nouveau contrat social incluant la spécificité des besoins et des conditions nécessaires aux apports des femmes à la socié...

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