TLT n’est pas en liquidation, la chaîne bénéficie de deux mois de sursis

Une "victoire" pour les salariés de TLT. Ce vendredi 6 mars, le tribunal de commerce a décidé de ne pas placer la chaîne locale en liquidation judiciaire, contre la volonté de son PDG Emmanuel Schwartzenberg. Après un débat vif entre la direction et le CE, la décision est repoussée de deux mois. D’ici là, le COM de Toulouse Métropole devrait être acté.
La salle du tribunal, photographiée avant le début de l'audience de TLT, qui s'est déroulée à huit clos

Dès 9h30, les salariés de TLT ont attendu dans le petit couloir du tribunal de commerce de connaître le sort de leur société. L'audience, qui a commencé aux alentours de 11 heures, a duré une heure et s'est déroulée à huis clos. En sortant, seule la représentante du CE Anne Oriol a accepté de s'exprimer :

"C'est une victoire pour les salariés de TLT. Ce moment a été éprouvant. C'est la première fois de ma vie que je me retrouve face à un PDG qui demande la mise en liquidation de sa société. La procureure a noté que seuls les salariés se sont démenés pour obtenir les promesses de reconduction des COM."

Concrètement, TLT va poursuivre pendant deux mois son activité telle qu'elle le fait maintenant. Le tribunal devrait mandater Maître Barron (le commissaire à l'exécution du plan en charge du dossier TLT) pour réunir tous les actionnaires et regarder s'ils sont prêts à abandonner leurs créances. En effet, selon Maître Dublanche, l'avocat du CE,  sur les arriérés de 500 000 euros cumulés par TLT, 300 000 euros sont des dettes aux actionnaires, notamment le loyer dû à la Mairie.

"Lors de l'audience, le PDG de la chaîne et le commissaire au plan ont souhaité la liquidation avec continuation d'activité, en évoquant deux repreneurs potentiels. La procureure, madame Chastenet, a jugé que cette audience n'était pas celle destinée à parler des repreneurs mais de la poursuite ou pas de l'activité. La solution du CE a été retenue : pas de liquidation. Celle-ci aurait entraîné la perte de la fréquence."

En effet, le report de deux mois de la décision de liquider (ou pas) TLT n'est pas anodine. La donne pourrait avoir changé d'ici là : le 27 mars, le CSA doit décider du renouvellement de la fréquence TNT. Si TLT avait été liquidée avant, elle l'aurait perdue définitivement. Par ailleurs, le 6 avril, le nouveau COM sera soumis au vote du Conseil communautaire de Toulouse Métropole.

Pourtant, "deux mois, c'est trop long, ils ne tiendront pas", souffle un proche de la Mairie. "La liquidation est aussi une manière de rebondir, il ne faut pas l'exclure."

Peu de réactions à la sortie de l'audience

À la fin de l'audience, le PDG de la chaîne, Emmanuel Schwartzenberg, est parti rapidement, refusant de communiquer aux médias sa réaction. Pour rappel, il est sous le coup d'une motion de défiance de ses salariés.

Également présent ce matin dans les couloirs du tribunal de commerce, Jean-Marie Belin, directeur de CTV (actionnaire principal de TLT, qui porte les parts de la Mairie) a également attendu patiemment la fin de l'audience, très en retrait. Il n'a pas souhaité réagir à la décision du tribunal.

La secrétaire du CE Anne Oriol, applaudie par les salariés, a rappelé avant de partir :

"Un  média n'est pas une société comme une autre. Toutes les télés locales vivent de subventions. Confier TLT à un repreneur, c'est la casse à plus ou moins court terme. Nous vivons de l'argent public et nous n'en n'avons pas honte."

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