TLT : les salariés votent une motion de défiance contre le PDG Emmanuel Schwartzenberg

Les salariés de TLT ont voté le 24 février une motion de défiance contre leur PDG Emmanuel Schwartzenberg, accusé d'avoir "mis en péril la continuité de la société". Demain vendredi se tiendra au Tribunal de Commerce de Toulouse une audience qui pourrait sonner le glas de TLT, la chaîne de télé locale toulousaine, lourdement endettée.
Les salariés de TLT veulent éviter la liquidation de la chaine

Les salariés de TLT ont voté le 24 février une motion de défiance contre leur PDG Emmanuel Schwartzenberg, accusé d'avoir "mis en péril la continuité de la société". Une annonce qui arrive alors que, demain vendredi, se tiendra au Tribunal de Commerce de Toulouse une audience qui pourrait sonner le glas de TLT, la chaîne de télé locale toulousaine lourdement endettée.

Dans un communiqué, ils indiquent :

"Les salariés de TLT ont listé plusieurs faits qui ont nuit gravement à l'entreprise et mis en péril la continuité de la société. Réunis ce jour, ils déclarent et votent ne plus faire confiance au PDG, au vu de sa gestion depuis le jour de son arrivée et pour la poursuite de son mandat."

La motion a été adoptée à l'unanimité des 18 présents, dont un vote par procuration.
À la veille de l'audience, la guerre est donc déclarée entre les salariés et la direction. Depuis plusieurs semaine déjà, les salariés et le PDG lui-même faisaient état d'une mauvaise entente.

Joint dans la soirée, Emmanuel Schwartzenberg se dit "touché personnellement par cette motion de défiance. C'est d'ailleurs vous qui me l'apprenez, insiste-t-il. Ce n'est bien évidemment pas moi qui suis responsable de la situation financière de l'entreprise. Je n'ai pas à réagir davantage mais j'estime que c'est une erreur de la part des salariés qui risquent la mise en liquidation immédiate. Ils s'exposent également au risque de ne pas être repris si un repreneur se manifeste."

Demain, l'audience

Le mystère plane sur l'audience qui aura lieu vendredi matin. Hier, Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, a confirmé son intention de renouveler le COM qui lie la Région à TLT pendant un an, jusqu'à la fusion avec Languedoc-Roussillon. Si rien de concret ne tombe dans l'escarcelle de TLT, cet engagement pourrait néanmoins peser face au juge, d'autant plus que Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, a lui aussi décidé de proposer en conseil communautaire la reconduction du COM avec la chaîne.

Voici la lettre de Martin Malvy, envoyée hier au PDG de TLT Emmanuel Schwartzenberg (et aux représentants des salariés de TLT) :

Manque de subventions ou manque de pub ?

Les salariés de TLT refusent quant à eux de s'estimer condamnés. Dans un communiqué ils rappellent que :

"Si TLT est liquidée à court ou moyen terme : sont menacés 30 emplois directs (cdi, pigistes et intermittents) et 100 emplois indirects (producteurs de documentaires). Les fournisseurs régionaux ne seront pas payés, la fréquence et le matériel financés en grande partie depuis 27 ans avec de l'argent public tomberont dans l'escarcelle d'un repreneur."

Par ailleurs, les salariés de TLT mettent davantage en cause le manque de recettes publicitaires que le retard dans les subventions publiques :

"Les salariés prennent acte que leur PDG Emmanuel Schwarzenberg a écrit que le risque d'envoi en liquidation judiciaire de Télé Toulouse, ce 6 mars, était dû au fait que Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Communauté d'agglomération, n'avait pas renouvelé à temps le Contrat d'objectifs et de moyens (COM du Grand Toulouse) qui s'achevait fin décembre ; ainsi qu'une subvention culturelle, ce qui impacte défavorablement notre trésorerie pour l'audience.

La municipalité, quant à elle, pointe le fait que les recettes publicitaires de TLT n'ont pas évolué depuis près d'un an. Les salariés actent que leur PDG affirme, lui, qu'il n'a aucun commercial dédié à TLT car les actionnaires (dont la Mairie, actionnaire majoritaire à 60 % par CTV) refusent cette embauche.

Les salariés, eux, sont les victimes de cet imbroglio et relèvent que, pour la deuxième fois en moins de 4 mois, TLT est envoyée par devant le tribunal de commerce pour une liquidation, en raison d'un retard allégué par le PDG dans le versement des subventions publiques et qui ne sont pas compensées par des recettes publicitaires, quasiment inexistantes depuis 2 ans."

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Commentaires 2
à écrit le 07/03/2015 à 1:04
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Heureusement, il y a encore la TLT avec ses documentaires, reportages et programmes culturels. Heureusement, il y a les journalistes de la TLT qui comprennent ce que c'est faire parler un invité. J'espère fortement qu'ils puissent continuer encore lo...

à écrit le 06/03/2015 à 15:52
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CELA FAIT 30ans que T.L.T est Defiçitaire et Toujours Renflouè par les COLLECTIVITES alimentè par NOS impots.IL FAUT mettre FIN à se Gaspillage ???.

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