Le PDG d'Intespace Franck Airoldi a confirmé ce jeudi 12 février la mise en place d'un plan social au sein de son entreprise.
"Nous voulons diminuer nos effectifs et passer de 170 à 140 collaborateurs cette année. Une vingtaine de postes seront supprimés (et les emplois précaires en CDD ne seront pas renouvelés, NDLR)."
Fondée en 1983 à Toulouse, cette filiale d'Airbus Defence and Space est spécialisée dans les essais des satellites. Une activité très rare en France puisque son seul concurrent est Thales Aliena Space (le site de Cannes), actionnaire d'Intespace à hauteur de 13 %. En 2009, la société a aménagé un centre d'essais industriels à Toulouse pour l'équipement aéronautique, un espace qui a servi notamment aux tests de l'A350.
Le chiffre d'affaires a chuté de moitié depuis 2012
Fin 2012, l'entreprise comptait encore 180 collaborateurs. Mais, depuis, ses résultats ont chuté de 50%.
"Nous sommes passés de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012 à 41 millions en 2013 et 26 millions fin 2014, poursuit le PDG. Nous sommes confrontés à une baisse cyclique de notre activité dans le secteur spatial et, d'autre part, nous sommes impactés par la fin des grands projets aéronautiques chez Airbus. Le dernier est l'A350 et il ne devrait pas y avoir de nouvel avion avant 2030."
Du côté des essais, là aussi, la donne a changé : "Depuis deux ans, nos clients ont réduit la durée de leurs essais de 20 %", indique le PDG.
Pour lui, ce plan social doit permettre à l'entreprise "de mieux rebondir". Intespace compte maintenir son niveau d'investissement pour réduire ses coûts et gagner en compétitivité.
La CGT redoute "une spirale" qui entraîne la fermeture d'Intespace
"Ce plan social risque d'entraîner l'entreprise dans une spirale négative sans apporter de solutions aux problèmes structurels", rétorque de son côté Michel Molesin, coordinateur CGT au niveau du groupe Airbus.
"Ce qui nous inquiète surtout, c'est la pérennité de l'entreprise, ajoute Didier Beltran, délégué CGT de l'entreprise. Intespace fait face à une augmentation de ses charges et des investissements trop lourds pour une PME. La direction fixe des objectifs de chiffres d'affaires beaucoup trop ambitieux mais nous ne voyons pas les commandes arriver. Si la direction ne se remet pas en cause, nous craignons que, dans un an, nous soyons au même point et que nous ne puissions pas sauver l'entreprise."
La direction veut privilégier la mobilité interne de ses salariés vers d'autres branches du groupe. Depuis fin décembre, plusieurs salariés ont déjà rejoint d'autres postes au sein d'Airbus Defence and Space, ils devraient être une quinzaine au total. Une demi-douzaine de départs en retraite anticipée devrait également avoir lieu. La concertation avec les syndicats doit continuer jusqu'au 23 février.
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