Aéroport de Toulouse : pas de ligne directe avec la Chine à l'horizon

Dopé par la progression du low-cost, l'aéroport Toulouse-Blagnac a passé la barre des 8 millions de passagers en 2016. En revanche, l'aéroport peine à développer les lignes directes vers la Chine voulues par le nouvel actionnaire, Casil Europe.
L'aéroport Toulouse-Blagnac cherche un partenaire chinois pour lancer des vols directs.

Avec 8 millions de passagers en 2016, l'aéroport Toulouse-Blagnac affiche un trafic en hausse de 5,4% sur un an. Cette croissance est surtout due à la multiplication des lignes low-cost vers les grandes capitales européennes. La compagnie irlandaise Ryanair a fait son arrivée au départ de la Ville rose à l'automne en lançant sept lignes et la compagnie espagnole Volotea a conforté son implantation avec quatre nouvelles lignes. "Le low-cost représentait 27% du trafic total de la plateforme en 2015, 32% en 2016 et pourrait passer la barre des 40% dès 2017", a relaté Catherine Gay, directrice stratégie et développement, ce jeudi 12 janvier à l'occasion du bilan annuel de l'aéroport.

Une dizaine de nouvelles destinations sont déjà prévues pour cette année : Venise, Malaga (Easyjet), Caen et Nantes (Volotea), Lisbonne et Naples (Ryanair), un vol par semaine vers la Réunion (XL Airways).... De quoi permettre de maintenir un niveau de croissance élevé de la fréquentation de l'aéroport.

Pour rappel, Casil Europe, le nouvel actionnaire chinois qui détient 49,9 % du capital de l'aéroport, a fixé à son arrivée l'objectif que l'aéroport Toulouse-Blagnac atteigne les 12 millions de passagers d'ici à 2030 et 18 millions de passagers en 2046. L'actionnaire mise "sur une croissance annuelle du nombre de passagers de 4,5 % par an et une hausse annuelle de l'excédent brut d'exploitation de 9 % (avec un objectif d'EBITDA de 65 millions d'euros d'ici à 2020)". Jean-Michel Vernhes, le président du directoire de l'aéroport, a annoncé ce jeudi un chiffre d'affaires de 129 millions d'euros en 2016 (+4%) mais n'a pas souhaité détailler d'autres éléments du bilan financier. La présidente du conseil de surveillance Anne-Marie Idrac qui devait initialement assister à la présentation n'a pas assisté à cette matinée-bilan.

 Liaison directe vers la Chine : "plus compliqué que prévu"

L'autre grande priorité affichée par Casil Europe en 2015 à son arrivée était de développer des liaisons directes vers la Chine. Début 2016, l'aéroport affichait l'objectif d'ouvrir des vols loisirs pour l'été en partenariat avec des tour-opérateurs chinois puis des vols réguliers à l'horizon 2018. La plateforme ambitionnait de devenir "la porte d'entrée de la Chine vers l'Europe du Sud". Finalement, aucun vol loisir n'a circulé l'été dernier faute de partenaire chinois et désormais, l'aéroport n'annonce plus aucun date de réalisation pour ce projet.

"Les négociations se poursuivent pour nouer un partenariat avec un tour-opérateur mais la mise en place de lignes directes vers la Chine s'avère plus compliquée que ce que pensent les actionnaires, a expliqué Jean-Michel Vernhes. Désormais, nous ne ciblons plus les grandes mégalopoles comme Pékin ou Shanghai mais plutôt des villes secondaires de 20 à 30 millions d'habitants comme Shenzhen ou Chengdu".

La rude concurrence entre les aéroports de province pour attirer les compagnies aériennes de l'Empire du Milieu est un premier obstacle. Catherine Gay souligne de son côté que le potentiel de passagers chinois reste faible, sachant que les Chinois disposent uniquement de 10 jours de vacances par an.

"Nous estimons qu'il existe un potentiel de 8 000 passagers chinois sur Toulouse pour les vols loisirs pendant la saison estivale et un volume de 23 000 passagers par an sur des lignes régulières. C'est très peu quand on voit le potentiel des lignes low-cost vers les destinations européennes. Ryanair a lui seul table sur 700 000 passagers au départ de Toulouse en 2017 avec 9 lignes."

Lire aussi : Comment l'aéroport de Toulouse veut conquérir les tour-opérateurs chinois

L'obtention d'une ligne directe vers la Chine revêt donc d'un enjeu plutôt symbolique. De même, l'aéroport continue de travailler au développement de lignes directes vers Dubaï et New-York. Mais il se trouve confronté à des problèmes de droits de trafic dans le premier cas et à des difficultés pour trouver une compagnie américaine dans le deuxième cas . Là encore, plus aucune date de lancement n'est avancée.

Le troisième axe de développement pour l'aéroport passe par un grand projet d'extension de la plateforme (30 millions d'euros d'investissements) présentés il y a un an. D'ici mai 2018, le hall D sera agrandi pour accueillir une surface commerciale de 4 000 m2. Une jetée sera construite pour permettre l'embarquement direct des passagers des compagnies low-cost. À l'automne 2018, un hôtel quatre étoiles implanté au cœur de l'aérogare sera également lancé.

Lire aussi : L'aéroport de Toulouse va doubler sa surface dédiée aux commerces

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Commentaires 3
à écrit le 18/01/2017 à 10:57
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Il y a 7 aéroports dans le périmètre Occitanie: Blagnac, Carcassonne, Montpellier, Tarbes, Perpignan, Rodez + Agen (proche et significatif à l'ouest). auxquels s'ajoutent: Le besoin de lien rapide avec Barcelone depuis Toulouse. Plusieurs solutions...

à écrit le 18/01/2017 à 10:55
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Il y a 7 aéroports dans le périmètre Occitanie: Blagnac, Carcassonne, Montpellier, Tarbes, Perpignan, Rodez + Agen (proche et significatif à l'ouest). auxquels s'ajoutent: Le besoin de lien rapide avec Barcelone depuis Toulouse. Plusieurs solutions...

à écrit le 18/01/2017 à 10:54
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Il y a 7 aéroports dans le périmètre Occitanie: Blagnac, Carcassonne, Montpellier, Tarbes, Perpignan, Rodez + Agen (proche et significatif à l'ouest). auxquels s'ajoutent: Le besoin de lien rapide avec Barcelone depuis Toulouse. Plusieurs solutions...

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