Aéronautique : Spherea crée Bridgelec, sa filiale adaptée aux travailleurs handicapés

La société Get Electronique, société fille du groupe toulousain d'ingénierie Spherea, annonce la création de sa première filiale, Bridgelec, composée de salariés en situation de handicap. Le groupe Spherea justifie ce nouveau projet comme issu "d'une volonté de s'inscrire dans une démarche responsable et sociale".
Spherea a choisi d'avoir recours à une entreprise adaptée pour réduire sa taxe Agefiph

Spherea, spécialiste des bancs d'essais pour les équipements aéronautiques, annonce la création d'une nouvelle entreprise adaptée, Bridgelec. Cette société est une filiale de Get Electronique, qui appartenient au groupe Spherea. La nouvelle filiale est basée à Castres et a pour objectif d'être composée à 80 % de salariés handicapés.

Les missions de Bridgelec

Les missions attribuées à Bridgelec sont très proches de celles de sa société mère, Get Electronique. Spécialisée dans le domaine de l'électronique, la jeune entreprise intervient sur l'ingénierie système, la production logicielle, le câblage électrique, électronique et filaire, la conception mécanique ainsi que la réparation. Philippe Lasman, président délégué de Get Electronique et de Bridgelec, explique :

"L'objectif de Bridgelec est de se positionner sur différents domaines techniques. La société interviendra sur de l'ingénierie logicielle et sur de la conception d'architectures de systèmes. Sa vocation est également tournée vers le câblage filaire et électrique. Le câblage filaire consiste à établir des faisceaux électriques entre deux systèmes (par exemple entre un calculateur sous test et un banc de tests). Le câblage électronique fait également partie des activités ciblées ainsi que la réparation de systèmes électroniques."

Pour sa première année, le président délégué de Bridgelec mise sur un chiffre d'affaires de 500 000 euros et l'embauche de 10 salariés en situation de handicap.

Les raisons de la création d'une nouvelle filiale

Bridgelec, qui vient d'être créée, compte pour l'instant 2 salariés en situation de handicap, et a pour objectif de "compléter l'activité, les capacités techniques et la main-d'œuvre de Get Electronique", informe Philippe Lasman. Différentes raisons ont motivé la création de cette entreprise adaptée :

"La première raison est que le groupe Spherea voulait faire un geste social : il souhaitait participer à l'intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du travail. La deuxième raison est légale : le groupe a fait le choix de faire appel à une entreprise adaptée pour répondre aux exigences de l'Agefiph. Nous participons ainsi à l'œuvre sociale, et déduisons une partie de notre taxe Agefiph."

Pour rappel, l'Agefiph (association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) est un organisme conventionné par l'État qui exige que les entreprises de plus de 20 salariés comptent au moins 6 % de personnes handicapées dans leur effectif. Les entreprises ne pouvant employer de salarié handicapé peuvent entreprendre des actions concrètes en leur faveur, comme sous-traiter avec des entreprises adaptées. Dans le cas contraire, les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations sont soumises à la taxe Agefiph.

La troisième raison pour laquelle Bridgelec a été créée est commerciale. L'entreprise adaptée permet en effet à la société mère de se différencier face à ses concurrents :

"Aujourd'hui, la création de Bridgelec favorise les actions commerciales du groupe grâce à son statut d'entreprise adaptée qui attire davantage la clientèle. Les clients bénéficient en effet de tous les avantages d'une entreprise adaptée, tout en ayant la possibilité de réduire leur taxe Agefiph. Par ailleurs, Bridgelec se différencie des autres entreprises adaptées du domaine technique parce qu'elle se situe au sein d'un groupe industriel qui a déjà ses clients et ses référencements. C'est ce qui fait sa force : le professionnalisme et le respect des délais sont garantis par le groupe, et une partie du travail est réalisée par Bridgelec."

Bridgelec peut déjà compter parmi ses clients les géants du secteur aéronautique Airbus, Thales, Safran, ou encore Dassault, mais aussi les piliers des domaines du nucléaire et du transport, tels qu'Areva, la SNCF et Alstom.

"Il n'y a pas d'intérêt à se positionner à l'international"

À noter que la jeune société a prévu de se développer, puisqu'elle prévoit d'atteindre le seuil des 10 salariés d'ici à fin 2016. Mais, selon son président délégué, elle n'a pas vocation à s'internationaliser du fait de son statut d'entreprise adaptée.

"Nous ne prévoyons pas d'exporter Bridgelec à l'international puisqu'elle est très liée à la législation française en matière de taxe Agefiph. Cela ne nous empêchera pas de nous positionner sur des offres destinées à des systèmes qui pourraient être utilisés en dehors de nos frontières."

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Commentaire 1
à écrit le 23/06/2016 à 17:31
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Bravo. Superbe démarche !

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