Vous avez signé ce mardi 19 avril à Toulouse le renouvellement d'un contrat avec le CE d'Airbus Operations pour la gestion de 5 restaurants d'entreprise. Que représente pour vous ce contrat ?

Ce contrat représente beaucoup pour nous car cela fait déjà 16 ans que nous travaillons avec le CE d'Airbus et ce renouvellement pour 8 ans est une vraie marque de confiance. Ce contrat mobilise 130 salariés d'Elior à Toulouse et représente 80 millions d'euros sur 8 ans. Ces 5 restaurants servent environ 4 000 repas par jour. C'est important également parce que les restaurants d'entreprise sont gérés par les CE et parfois co-pilotés par les représentants du personnel. La restauration d'entreprise a une dimension sociale. Être à nouveau choisi signifie que nous avons su nous adapter aux attentes des salariés.

En matière de repas du midi, les attentes des salariés évoluent-elles ?

Oui bien sûr, énormément. Il y a 20 ans, nous passions une heure à table à l'heure du déjeuner. Aujourd'hui c'est 20 ou 30 minutes. Nous développons la restauration alternative type sandwichs et salades, dans le cadre d'un partenariat avec la franchise Paul. On constate que les plus jeunes ne prennent plus forcément le trio "entrée + plat + dessert", il y a aussi une place de plus en plus importante faite à la nutrition. Nous travaillons par exemple sur comment remplacer la protéine animale.

Elior a investi dans des startups de la "foodtech", quelle est la stratégie ?

L'innovation fait partie de notre stratégie. Elior Group a en effet investi dans des startups, et participe à la création d'un incubateur à Paris. Il s'agit de se servir de la numérisation dans notre métier de restaurateur. On peut imaginer qu'un salarié d'Airbus qui cherche une alternative au restaurant prenne son téléphone, passe sa commande au restaurant d'entreprise, et se fasse livrer dans son bureau ou en salle de réunion. Nous travaillons sur ces thématiques.

Toulouse est un bassin stratégique pour Elior, pourquoi ?

Toulouse représente un gros volume d'affaires pour notre groupe et les perspectives sont importantes. C'est un des pôles les plus importants avec Lyon. Nous travaillons beaucoup avec le secteur de l'aéronautique. On compte parmi nos clients Thales, Safran, Latécoère, ATR, Stelia...l'installation prochaine à Toulouse du siège d'Airbus Group est un bon signal. Mais nous travaillons aussi pour des organismes publics comme le CNRS, la Caf, la Cité administrative, la préfecture, l'hôtel de police... Dans le Sud-Ouest il y a une culture du "bien manger" qui nous est favorable. Nous disposons d'un siège régional à Toulouse contrairement à nos concurrents (Sodexo, Compass Group NDLR). Elior Group compte environ 2 000 salariés dans le Sud-Ouest, c'est un gros employeur et nous recrutons en permanence.

Qui sont vos fournisseurs ?

Nous travaillons avec des fournisseurs locaux pour les fruits, les légumes, mais aussi la charcuterie (Garcia) et le fromage (Xavier). Nous avons par ailleurs un partenariat de longue date avec le chef toulousain Michel Sarran.

Quels sont les objectifs d'Elior Group pour 2016 ?

Nous réalisons aujourd'hui un chiffre d'affaires de 5,7 milliards d'euros. L'objectif est d'atteindre 8 milliards d'ici 2020. Nous misons sur une forte croissance à l'international, notamment en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Asie où nous ne sommes pas encore implantés.