TGS Événements surfe sur la vague de la culture geek

En moins de 10 ans, le Toulouse Game Show (qui se tiendra ce week-end) est devenu un événement incontournable de la culture geek, le deuxième en France en fréquentation. Derrière ce succès, deux associés : Sébastien Laurens et Frédéric Deveze. Rencontre.
Sébastien Laurens

Depuis 2007, le Toulouse Game Show construit pas à pas sa légitimité. En 2014, 50 000 amateurs de jeux vidéos, science-fiction, manga et série télé ont franchi les portes du Parc des expositions de Toulouse, propulsant le salon à la deuxième place des événements consacré à la culture geek. Derrière ce succès non-démenti, deux hommes : Sébastien Laurens et Frédéric Deveze, les gérants de la société TGS Événements.

C'est la passion des jeux vidéos qui a réuni les deux associés en 2006. "J'organisais des tournois pour 20 à 30 joueurs. Frédéric tenait un magasin de jeux, il m'a sponsorisé", explique Sébastien Laurens. De cette rencontre naît une idée.

"En dehors de Paris, il n'y avait pas de salon dédié aux jeux. Nous avons voulu faire un rassemblement dans une petite salle. Mais, en démarchant, nous avons vu que beaucoup d'associations et d'exposants étaient intéressés et nous avons loué l'espace Diagora, à Labège."

Avec 10 000 visiteurs, la première édition, en 2007, est un succès qui donne des ailes à ses organisateurs. D'année en année, l'événement grandit. En 2011, la barre des 30 000 personnes est atteinte, "malgré un chapiteau extérieur". Le TGS fait ses bagages pour le Parc des expositions, tout en conservant un événement consacré à la culture pop américaine à l'Espace Diagora. Cette année, TGS Événements comptait poursuivre sa croissance et dépasser les 55 000 visiteurs. Après les attentats du 13 novembre, les organisateurs espèrent a minima égaler l'affluence de l'an passé.

La recette du succès

Cette réussite est le fruit d'un savant mélange alliant présence de têtes d'affiches, animations organisées par les associations et offre commerciale des exposants et éditeurs.

"Nous avons compris que la culture japonaise n'était pas suffisante pour attirer les gens et qu'il fallait des têtes d'affiches. Nous avons donc fait venir des acteurs, des humoristes, des intervenants, explique Sébastien Laurens. Cette année par exemple, beaucoup de gens vont venir voir Alexandre Astier parce qu'il parle autant aux geeks fans de Kaamelott qu'aux autres."

Après la location du Parc des expo, l'invitation de têtes d'affiches est le deuxième poste budgétaire du TGS. "C'est dur de les faire venir, il faut montrer patte blanche, avoue Sébastien Laurens. Les acteurs américains demandent des garanties qui peuvent atteindre 50 000 euros." Une dépense remboursée par la vente d'autographes et de dédicaces. Cette année, 250 entités (personnes seules ou groupes) sont prises en charge par TGS Événements. "Nous avons réservé trois hôtels trois étoiles, compte Sébastien Laurens. Cela a un impact sur l'économie locale."

Autre façon d'attirer les visiteurs : les partenariats avec les diffuseurs. "Nous commençons à intéresser les directeurs marketing des grands diffuseurs qui cherchent à faire connaître leurs programmes, remarque Sébastien Laurens. Celui de la Warner va venir cette année. Ils nous ont fourni l'épisode 4 de la série E-Zombie, un inédit !"

Dans le salon, 120 exposants, associations, commerçants et éditeurs se partagent l'espace. "Tout est mélangé pour qu'il n'y ait pas des allées vides de visiteurs", précise l'organisateur. Une recette qui fonctionne. Le panier moyen serait de 100 euros par visiteur.

Comme pour n'importe quel salon, les exposants contribuent au financement des coûts d'organisation via une tarification au mètre carré pour les stands. Les visiteurs quant à eux déboursent 14 euros pour le droit d'entrée.

"Certains nous ont traité de supermarché capitaliste, sourit Sébastien Laurens. J'aimerais bien que tout soit gratuit, mais cela n'est pas possible. Nous n'avons pas de subventions en tant que société professionnelle. Chaque année, nous montons en qualité parce que nous réinvestissons ce que nous gagnons pour avoir de meilleurs invités."

850 000 euros de chiffre d'affaires

Depuis deux ans, les deux compères arrivent à vivre de leur petite entreprise. "On est un peu comme des enfants à qui on aurait donné les moyens de faire ce qu'ils veulent. On travaille dans un univers qui nous plait", s'exclame Sébastien Laurens.

Enthousiastes, les deux gérants multiplient les projets et 2016 sera bien remplie. Outre le TGS de novembre, la société organisera le festival Flashback en février, un nouvel événement consacré aux années 80-90, puis le festival Springbreak en avril, un salon du jeu de rôle en août et en septembre une déclinaison du TGS à Pau.

Sur sa lancée, TGS Événement compte-t-elle quitter la région Midi-Pyrénées ? "On nous demande de faire des choses en Espagne, mais nous allons rester dans le coin. Ce n'est pas si simple à exporter", tempère Sébastien Laurens. Pour preuve, en 2012, la société avait laissé quelques plumes du côté de Monaco où un événement lui avait occasionné 180 000 euros de pertes. "Cela nous a échaudés, mais les échecs font partie de l'apprentissage. Nous avons appris à être humble".

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