Banque Populaire Occitane : l'"effet crise" continuera en 2015

La Banque Populaire Occitane, qui tient ce mardi 12 mai son assemblée générale, a réalisé en 2014 un produit net bancaire de 376 millions d'euros. Ses résultats continuent de pâtir d'une économie en berne et les impayés restent à un niveau historiquement haut. En parallèle, la banque poursuit sa modernisation en multipliant les expérimentations digitales.
Alain Samier, président du conseil d'administration, Alain Condaminas, directeur général et Philippe Chanez, responsable innovation à la Banque populaire Occitane.

Plus de 600 sociétaires doivent assister ce mardi 12 mai à Albi à l'assemblée générale de la Banque Populaire Occitane. L'occasion pour la banque de dresser le bilan de son exercice 2014.

"Les résultats commerciaux restent corrects, estime le directeur général Alain Condaminas. Nous avons maintenu nos parts de marché avec plus de 583 000 clients et le financement de 37 000 nouveaux projets. Les résultats financiers sont bons puisque notre produit net bancaire enregistre une croissance de 1,7 % pour atteindre 376 millions d'euros et le résultat net est en progression de 25 %."

Un niveau d'impayés toujours très élevé

Néanmoins, le directeur général relève "un coût du risque à un niveau historiquement élevé". En 2013, plus de 40 millions d'euros d'impayés avaient été enregistrés, un pic historique jamais atteint et l'an dernier la banque a recensé 39 millions d'euros d'impayés. "L'effet crise se fait ressentir dans notre région", commente Alain Condaminas, qui observe également que les défaillances d'entreprises restent à un niveau très élevé.

Un contexte difficile pour la banque et 4 facteurs laissent présager un maintien de cet "effet crise" en 2015, selon Alain Condaminas :

  • "La règlementation fiscale et bancaire avec une hausse des prélèvements qui vont se traduire par des résultats en recul en 2015 et les impacter à hauteur de 6 millions d'euros
  • La concurrence entre les établissements bancaires pour le rachat des crédits
  • Les contentieux continuent de se maintenir à un rythme élevé. Ce point montre que nous ne sommes pas encore sortis de la crise
  • Enfin, les marges des banques sont en souffrance, si bien que le prix de revient est supérieur au prix de vente."

Des expérimentations digitales renforcées

Au-delà de la crise économique, la banque doit faire face au virage numérique. "La digitalisation touche tous les secteurs de l'économie et les entreprises qui ne parviennent pas à s'adapter sont destinées à disparaître", note le directeur général. En ce sens, la banque a lancé toute une série d'expérimentations.

"70 % de nos produits bancaires sont éligibles à la signature électronique. Nous étudions également la possibilité de réaliser des visioconférences depuis l'agence ou directement à domicile avec des experts, par exemple, en gestion du patrimoine", remarque Philippe Chanez, responsable innovation au sein de la banque.

La Banque Populaire Occitane expérimente également depuis ce trimestre l'application de géolocalisation iBeacon. En entrant dans l'agence, le client est identifié et son conseiller est prévenu de son arrivée.

Malgré cette concurrence numérique, la Banque Populaire Occitane a prévu d'ouvrir deux nouvelles agences à Toulouse (du côté de l'Oncopole et aux Sept-Deniers) et prévoit une centaine de recrutements cette année.

Aéroport de Toulouse : la Banque Populaire toujours "intéressée"

Le 29 septembre dernier, la Banque Populaire Occitane et la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées s'étaient portées candidates pour racheter les parts de l'État dans l'aéroport Toulouse-Blagnac. Finalement, c'est le consortium chinois Casil Europe qui s'est imposé. Mais tout comme la Caisse d'Épargne, la Banque Populaire reste "intéressée" par une prise de participation. "Nous ne sommes pas à la recherche de rentabilité et nous savons que d'autres investisseurs pourront apporter beaucoup plus de fonds mais nous pensons qu'il est important d'avoir des acteurs économiques locaux pour porter une vision de long-terme sur l'aéroport", estime Alain Condaminas. Une prise de participation au capital de l'aéroport ne pourra s'envisager que si le nouvel actionnaire décide de rétrocéder des parts, ce que le consortium chinois s'était engagé à faire, à hauteur de 16%.

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