À Toulouse, Mercator Océan surveille les océans du globe pour l'Union européenne

Le centre basé à Ramonville a lancé ce jeudi 7 mai son service public (et gratuit) d'observation des océans sur toute la surface du globe. En effet, Mercator Océan a remporté en novembre dernier un appel d'offre de l'Union européenne doté de 144 millions d'euros. Les données collectées par l'organisme permettent de mesurer notamment la température de l'eau et serviront aux scientifiques dans l'optique de la prochaine conférence mondiale sur le climat.
Pierre Bahurel est directeur général de Mercator Océan

C'est un outil précieux aussi bien pour les climatologues que pour les garde-côtes ou les entreprises d'applications spatiales. Mercator Océan, le centre français d'analyse et de prévision océanique basé à Ramonville-Saint-Agne, a inauguré ce jeudi 7 mai son portail internet donnant accès en temps réel à l'état des océans au niveau mondial. Il s'agit d'un service public accessible de manière gratuite, qui synthétise une masse de données : température de l'eau, force des courants, état des glaces, salinité...

144 millions d'euros de budget

Fondé en 1995, Mercator Océan avait délivré en 2005 le premier bulletin océanique couvrant l'ensemble du globe. En novembre dernier, la société a remporté l'appel d'offres de l'Union européenne du programme Copernicus dédié aux océans. L'Europe lui a ainsi confié un budget de 144 millions d'euros et délégué une mission de surveillance et d'observation jusqu'en 2021. Objectif : rassembler et analyser sur un même portail des relevés océanographiques réalisés par une centaine d'organismes. En France, c'est notamment le rôle de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), ou de l'entreprise toulousaine CLS, qui inspecte les océans par satellite.

Le Copernicus Marine Service est destiné à une multitude d'acteurs :

"Cet outil est utilisé pour un usage scientifique par l'université du Costa Rica, mais aussi par des climatologues ou des agences de l'environnement. Il sert aussi aux garde-côtes canadiens pour des prévisions météo, ou à des acteurs privés, pour un usage commercial, comme Noveltis par exemple (PME de Labège qui propose un suivi de phénomènes environnementaux, NDLR)", explique Pierre Bahurel, le directeur général de Mercator Océan.

"Les applications sont diverses, poursuit Pierre Bahurel. Par exemple, la température de l'eau peut être exploitée par les spécialistes météo pour observer le phénomène El Niño (phénomène climatique correspondant au réchauffement accentué des eaux de surface près des côtes de l'Amérique du Sud, NDLR)."

"L'océan est le facteur-clé de l'évolution du climat"

Des données climatiques qui sont précieuses dans la perspective de la prochaine conférence mondiale sur le climat (COP21), organisée à Paris en décembre prochain :

"L'océan est le facteur-clé de l'évolution du climat puisqu'il absorbe 90 % du surplus de chaleur dû aux gaz à effet de serre. La chaleur de l'océan a des répercussions sur le niveau des mers et la fonte des glaciers. D'autre part, ces effets négatifs stressent les océans et le niveau d'oxygène dans l'eau chute, note Pierre-Yves Le Traon, le directeur scientifique de Mercator Ocean. Nous faisons des prévisions en temps réel, mais également des synthèses des données sur les 30 dernières années qui peuvent intéresser les climatologues."

Par ailleurs, le contrat signé par Mercator Océan avec l'Union européenne va permettre de créer 17 embauches cette année dans la société, qui compte actuellement 60 salariés. De son côté, l'Europe espère que cet outil gratuit mis à la disposition des acteurs publics et privés sera un outil de croissance de d'innovation pour créer des emplois.

Mercator ocean

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