La discrétion érigée en principe. Il est rare que Menguy's accepte d'ouvrir les portes de ses usines à la presse. "Nous sommes très regardés par nos concurrents, confie Nicolas Cormouls-Houlès, président du directoire de la société. Nous devons par conséquent faire attention aux informations que nous livrons à l'extérieur."

La société familiale et indépendante - qui est passée de trois salariés lors de sa création en 1987 à 272 aujourd'hui et un million d'euros à 158 millions d'euros de chiffre d'affaires - doit en effet faire face à des mastodontes du secteur agroalimentaire.

"Il s'agit principalement de l'Américain Bénénuts et de l'Allemand Vico, explique Nicolas Cormouls-Houlès. Il n'y a pas de PME française positionnée sur notre marché."

Ce marché, estimé à 1 milliard d'euros en France et à près de 30 milliards d'euros en Europe, c'est celui des produits dédiés à l'apéritif. La société compte aujourd'hui plus de 850 références d'olives, de graines salés et de maïs soufflé. Ses matières premières viennent du  monde entier : du le continent américain pour les cacahuètes et les pistaches, d'Espagne et de Californie pour les amandes, d'Inde pour les noix de cajou et de France et de Turquie pour les noisettes. Quant à ses olives, elles proviennent de France, d'Espagne et du Maroc. Mais c'est depuis toujours la production qui reste le cœur de l'activité de Menguy's.

Une entreprise industrielle

"Nous sommes une entreprise résolument industrielle, insiste Nicolas Cormouls-Houlès. Sur nos 272 salariés, trente sont à l'administratif, vingt-cinq à la qualité, et tous les autres à la production."

Si le siège social de Menguy's est basé à deux pas de Toulouse, à L'Union, la société dispose en effet de deux sites industriels : son usine de Mazamet, dans le Tarn, dédiée à la production de graines salées, et celle de Frontignan, dans l'Hérault, consacrée aux olives. "Nos unités tournent cinq jours sur sept, 24 heures sur 24, précise le dirigeant. Tout est internalisé : la gestion des matières premières, la production, l'emballage et le laboratoire."

Des cacahuètes hypoallergéniques

L'innovation fait partie des points forts de l'entreprise. Elle travaille ainsi depuis plusieurs années sur le développement de cacahuètes à teneur réduite en allergène.

"Cette histoire a commencé en 1997 lorsque j'ai rencontré, totalement par hasard, l'une des spécialistes mondiales de l'allergie à la cacahuète, sourit Nicolas Cormouls-Houlès. Nous avons longtemps planché ensemble sur ce sujet. Puis notre société a répondu à un appel à projets lancé par le Conseil régional de Midi-Pyrénées et nous avons travaillé avec des chercheurs de l'université Paul Sabatier de Toulouse."

Un co-brevet a été déposé en 2012. "Nous avons coiffé au poteau des équipes chinoises et américaines en développant un système naturel permettant de détruire 95 % des allergènes", se félicite le dirigeant de Menguy's, qui anticipe une commercialisation de ses cacahuètes nouvelle génération en 2020. "D'ici là, nous devons poursuivre notre R&D et mettre en place un outil industriel adapté, explique-t-il. Mais l'engin est parti !"

Dans un secteur en croissance molle de 3 %, Menguy's affiche une progression de 28 %. Une performance que le chef d'entreprise explique par la simplicité de ses produits : "Les gens souhaitent manger sainement. Ils veulent le moins d'ingrédients possible et des produits sains. C'est ce que nous offrons." Et de conclure : Chez nous, la qualité, c'est sacré".

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