La Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées redoute une baisse de ses revenus dès 2016

La Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées a rendu publics ses résultats 2014 ce mardi 10 mars. Pierre Carli, le président du directoire, évoque une "bonne année", mais sans commune mesure avec les "résultats exceptionnels" annoncés en 2013. Malgré une légère hausse du produit net bancaire (équivalent du CA), des craintes existent sur le maintien de ce bon résultat dans les années à venir. Trois agences ont été fermées en 2014. Pierre Carli évoque également la privatisation de l’Aéroport Toulouse-Blagnac.
Siège de la caisse d'Épargne Midi-Pyrénées à Toulouse / Pierre Carli, directeur de la banque

Malgré la faible performance de l'économie française en 2014, la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées affiche un produit net bancaire de 373 millions d'euros, en faible augmentation de 0,8 %, et un résultat net de 75 millions d'euros, en progression de 14,7 %. "C'est une bonne année", affirme le président du directoire de la banque Pierre Carli, qui relève pourtant quelques indices inquiétants :

"Pour les crédits aux équipements, les encours de crédits sont en baisse (3,4 milliards d'euros en 2014 contre 3,5 milliards d'euros en 2013). Les professionnels ont moins de projets d'investissements, ce qui prouve l'atonie de l'économie. C'est la première année que c'est aussi marquant. C'est la même chose pour les encours de crédits aux collectivités locales, qui sont en baisse de 20 %, c'est très significatif. La baisse des moyens et la période post-électorale ne sont pas favorables."

Ce qui inquiète le plus Pierre Carli, ce sont les faibles taux d'intérêts pratiqués sur les crédits, et l'impossibilité de se refinancer à des taux bas sur les marchés financiers :

"Aujourd'hui, l'épargne est rémunérée à des taux beaucoup trop hauts. Parallèlement, les taux de crédits sont très bas, et vont le rester. Les exigences réglementaires nous empêchent de nous refinancer sur les marchés au niveau que nous souhaitons. De ce fait, nous serons amenés à moins prêter."

Le président du directoire de la banque le reconnaît, "en termes de rentabilité, l'année 2014 n'est pas terrible. Nous devrions maintenir notre activité en 2015, mais si les taux restent aussi bas, je m'inquiète pour 2016 et 2017."

Bon point à relever cependant, le coût du risque (les prêts non remboursés) reste très bas (- 21,1 millions d'euros, soit - 3,7 % par rapport à 2013) : "Nous sommes plus bas que la Société Générale, BNP Parisbas ou le Crédit Agricole."

Fermetures / regroupement d'agences

Afin de s'"adapter à la démographie des territoires et aux usages des clients", la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées poursuit sa stratégie digitale. 440 000 clients sont abonnés à son site internet.

Parallèlement, la banque a fermé trois agences en 2014 (dans le Lot et l'Aveyron) et prépare des regroupements d'agences sur Toulouse et sa première couronne. "Quand on voit qu'il y a 5 agences entre l'avenue du Languedoc à Toulouse (le siège) et Ramonville, on peut envisager des regroupements d'agences. Mais cela ne nous fera pas forcément faire des économies, car il faudra trouver un local avec un emplacement parfait, ce qui coûte cher", explique Pierre Carli.

Aéroport Toulouse-Blagnac, "l'histoire n'est pas terminée"

La Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées a fait partie l'été dernier du consortium qui s'était porté candidat au rachat des parts de l'État dans le dossier de la privatisation de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Finalement, l'opérateur allemand Ofi InfraVia, porteur de la candidature, a renoncé, et aucune offre n'a été déposée.

"La remise en cause de la signature de l'État dans le contrat avec les sociétés d'autoroutes en plein milieu de l'appel d'offres pour l'aéroport a fait reculer les Allemands", raconte Pierre Carli, qui évoque également "des pressions importantes pour modifier l'appel d'offres, ce que les Allemands n'ont pas compris".

"Nous n'aurions pas gagné de toute façon. L'offre des Chinois était bien trop élevée", complète-t-il.

Néanmoins, Pierre Carli affirme qu'il est toujours motivé pour aider les collectivités à racheter les 16 % qui devraient être rétrocédés par les Chinois du consortium Symbiose (vainqueur de l'appel d'offres). "L'histoire n'est pas terminée. Nous sommes prêts à trouver un accord pour un partenariat avec les collectivités."

Par ailleurs, le directeur de la banque a annoncé que la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées serait candidate, au sein d'un consortium mené par "un acteur d'envergure nationale" pour l'appel d'offres lancé par la Mairie de Toulouse pour la gestion des parkings du centre-ville.

La Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées en chiffres :

12 directions générales

225 agences

1 713 collaborateurs

8 centres d'affaires

PNB : 373 M€ en 2014

Résultat net : 75 M€ en 2014

149 970 sociétaires

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