Comment le leader français du pari en ligne France Pari a enregistré une croissance record de 43 %

La société de paris sportifs en ligne France Pari, basée à Labège, a enregistré une croissance de 43 % en 2014, portant son chiffre d’affaires à 17,9 M€. Décryptage de la stratégie et des projets de ce leader français avec son président fondateur, Hervé Schlosser.
Hervé Schlosser, président de la société France Pari. (Crédits : Rémi Benoit)


Votre entreprise vient d'enregistrer une croissance de 43 % et un chiffre d'affaires record de près de 18 M€. Comment expliquez-vous ces résultats, qui sont très éloignés de ceux de vos débuts, lorsque votre activité peinait à décoller ?

Il est vrai qu'entre 2008 et 2009, nous étions dans une phase de préparation. Le marché français n'était pas encore ouvert et régulé. Nous nous sommes donc concentrés sur de la R&D pendant deux ans. Et il y avait autour de nous pas mal de scepticisme quant à l'intérêt potentiel des Français pour les paris sportifs en ligne. En effet, contrairement à nos voisins britanniques ou italiens, nous n'avions pas cette tradition. Certains disaient donc que cela n'accrocherait pas. Et il est vrai qu'au début, quand le marché des paris en ligne s'est ouvert en France en 2010, les résultats enregistrés ont donné raison aux sceptiques. Mais depuis trois ans, le secteur, porté par un public très jeune, enregistre une croissance annuelle moyenne de 20 %. Elle a même atteint 30 % l'an dernier, boostée par la Coupe du monde de football.

Mais vous êtes allés encore au-delà, en portant votre croissance à 43 %...

C'est vrai. Cette croissance s'appuie à la fois sur une augmentation sensible de notre part de marché et sur le lancement de nouvelles solutions sur smartphones. La part des paris sur mobile est ainsi passée de 3 % en 2013 à 25 % en 2014. Et si on ajoute les mises réalisées sur tablettes, cette part a même représenté 40 % au quatrième trimestre de l'année dernière.

Le changement des usages vous profite directement ?

Clairement, oui. Les parieurs se tournent de plus en plus vers des solutions de mobilité. Cela correspond à un besoin : celui de pouvoir parier en direct, pendant un match par exemple.

Comment gérez-vous votre croissance ?

Tout d'abord, en augmentant nos effectifs. L'an dernier, nous avons recruté quasiment une personne par mois, principalement des développeurs informatiques et des traders sportifs. Nous sommes ainsi passés de 19 à 30 salariés. Nous avons par ailleurs investi dans des équipements afin de pouvoir accompagner la croissance de nos trafics. Nous continuons à travailler sur des serveurs externalisés, hébergés sur deux sites, en régions parisienne et lyonnaise.

Quelles sont vos priorités stratégiques pour 2015 ?

Tout d'abord, nous souhaitons développer de nouvelles applications mobiles. Nous serons ainsi présents sur iPad dès le premier semestre. Nous voulons faire en sorte qu'à la fin de l'année, les paris mobiles représentent 50 % de notre activité. Avec un objectif à 80 % à l'horizon 2018. Nous menons une véritable révolution copernicienne. Notre modèle change, ce qui nous amène à revoir entièrement notre structure de travail.

L'international est-il également un enjeu ?

Oui, c'est un axe stratégique majeur. Nous sommes présents en Belgique et à Malte depuis l'an dernier. L'international représente 30 % de notre chiffre d'affaires. Aujourd'hui, nous regardons les marchés qui nous paraissent les plus attractifs et les plus profitables. Mais nous ne nous autorisons à être présents que dans des marchés régulés en matière de paris sportifs en ligne, ce qui représente seulement un tiers des pays du monde. Nous n'intervenons pas dans le flou. Nos priorités restent l'Europe et l'Afrique. Nous sommes aujourd'hui le leader français de notre marché. Nous souhaitons entrer d'ici à trois ans dans le top 5 européen.

Vous êtes également vice-président de la TIC Valley, qui regroupe et accompagne des PME et start-up régionales innovantes. En tant que chef d'entreprise, il est important pour vous de démontrer que l'on peut réussir dans le numérique en étant implanté à Toulouse ?

Je suis fier de constater que le pari de créer notre entreprise non pas en région parisienne mais à Toulouse est réussi. Nous bénéficions ici d'une très grande qualité de formation des développeurs. C'est essentiel pour une entreprise comme la nôtre. Nous sommes capables de faire émerger en Midi-Pyrénées des leaders dans le domaine du digital, comme il en existe dans les secteurs de la santé, de l'aéronautique et du spatial. Et cet écosystème extrêmement favorable va continuer à se développer.

En savoir plus :

France Pari gère chaque année sur ses plateformes plus de 7 millions de paris sportifs. Les sites internet édités par la société accueillent environ 30.000 parieurs réguliers. Il s'agit quasi exclusivement d'hommes urbains, âgés pour 70 % d'entre eux de 18 à 35 ans. Le sport roi reste le football (à 60 %). Suivent le tennis (20 %) et le basket-ball (9 %). Les paris hippiques, dont le marché est en décroissance depuis plusieurs années, ne représentent plus que 5 % de l'activité de l'entreprise.

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Commentaire 1
à écrit le 01/02/2015 à 11:46
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Je ne pense pas qu'avec 18 millions d'euros d'enjeux France Pari soit leader sur le marché du paris sportifs en France ahah !

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