À Toulouse, la société A Tout Sens se présente comme la première société en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées à proposer une vision originale de la communication en se servant d'un domaine encore peu convoité par les communicants et les entreprises : l'art.

L'art comme nouveau mode de communication

Permettre aux entreprises de bénéficier d'une communication originale grâce aux œuvres d'artistes : c'est avec cet objectif que Pascal Boursier, ancien traiteur de métier, a créé sa société de communication, A Tout Sens, en 2005. Le but : créer "des synergies entre les clients et des artistes partageant des valeurs communes".

"L'art est un outil pertinent en communication car il permet aux entreprises de communiquer de façon innovante, puisque tout est créé par les artistes, explique Delphine Sudre-Boursier, directrice de projet de la société.

L'œuvre d'art créée a pour but de sublimer les valeurs de l'entreprise et, par cette sublimation, le travail de l'artiste est également valorisé. La stratégie de communication est transversale : chacun gagne en collaborant avec l'autre."

La société compte actuellement parmi ses clients certains grands comptes comme Airbus, le groupe Vinadeis, Bausch & Lomb et Otis.

La société de trois salariés entre en contact avec des artistes grâce à un réseau de "personnes ressources", telles que le commissaire d'exposition Nicolas Daubanes (Perpignan) et la galerie Alma (Montpellier).

"Nous travaillons avec beaucoup d'artistes et de directeurs de centres d'art qui nous aident à trouver l'artiste adéquat en fonction des demandes des entreprises, précise Delphine Sudre-Boursier.

Aujourd'hui, on collabore avec des artistes qui travaillent avec de la limaille de fer, des aimants, du papier, des installations vidéo, etc. Le plus important, c'est de nous renouveler constamment, d'être tout le temps en veille avec les nouveaux artistes. Grâce à cela, nous avons un carnet de contacts illimité".

Œuvre de Nicolas Daubanes, nommé commissaire d'exposition de l'espace d'art du Château de l'Hospitalet (Narbonne), pour la société vinicole Gérard Bertrand. © A Tout Sens

Dépasser le stéréotype de "l'artiste décalé"

Delphine Sudre-Boursier souligne néanmoins la difficulté de convaincre les entreprises de laisser leur campagne de communication entre les mains d'artistes : "Ce sont les exemples de production que nous donnons qui rassurent et donnent envie aux prospects de s'engager. Plus on a d'exemples, plus on est convaincant". La directrice de projet avance une explication qui permettrait de comprendre la réticence des entreprises :

"Je pense que les artistes pâtissent de leur mauvaise réputation : celle du fumeur d'absinthe dans sa tour d'ivoire, complètement en décalage avec la société. En réalité, un artiste qui vit de son art a de grosses contraintes dans son travail : les appels d'offres sont des dossiers énormes à remplir, ils doivent gérer leur production et leur budget, ils doivent communiquer sur leur travail au risque de ne jamais être contacté."

Selon elle, cette vision négative de l'artiste empêche le concept de la communication par l'art de se répandre. Ainsi, A Tout Sens se positionne comme l'un des seuls acteurs de la région dans ce secteur de niche. En France, les autres sociétés spécialisées dans ce type de communication se situent notamment à Paris et Marseille.

Œuvre d'art contemporain de Florian Pugnaire et David Raffini pour l'Exposition Matières Grises financée par la société Pacfa Immobilier © A Tout Sens

Devenir une référence à l'international

Après avoir organisé un événement sur les thèmes de la mode et du vin à Hong Kong le 23 mai, la société a l'intention de poursuivre son internationalisation à travers des événements organisés à l'étranger. "À Hong Kong, ça a été un tel succès que l'on prévoit de réitérer cet événement à New York, Paris et Londres, s'enthousiasme Delphine Sudre-Boursier. L'intérêt est de mettre en avant le savoir-faire français auprès des clients étrangers".

Pour faire connaître le concept de la communication par l'art, A Tout Sens lance cette  sur le Grand prix de l'art contemporain. Ce concours, qui propose deux récompenses (le Prix de l'émergence et le Prix du parcours), doit "faire découvrir les jeunes artistes de la région et de rendre hommage à la carrière exemplaire d'un artiste de renom".

À ce jour, une cinquantaine de candidatures d'artistes ont été déposées, parmi lesquelles trois seront retenues le 13 octobre prochain. "Grâce au Grand prix de l'art contemporain, nous comptons faire de la relation entre l'art et l'entreprise une réelle collaboration. Notre démarche est d'intégrer les chefs d'entreprise dans ce grand prix. En complément des avis du jury professionnel de l'art, ils apporteront leur regard sur les travaux des artistes en compétition, et désigneront les lauréats", assure la direction de projet.

La société ne communique pas son chiffre d'affaires mais d'après Société.com, il était de 99 900 euros en 2013.