Près de 1 000 personnes ont participé à Toulouse au 2e Forum économique organisé par la CCI

La deuxième édition du Forum économique de Toulouse a mis l'accent sur l'« Économie positive : faire de l'avenir la plus belle des entreprises » ce jeudi à Entiore près de Toulouse. Organisée par la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) de Toulouse, cette rencontre, véritable « laboratoire d'idées » pour les entreprises de Midi-Pyrénées a réuni près de 1 000 personnes.
(De g. à d. sur l'écran) Carlos Verkaeren (Poult), Christian St-Etienne (Professeur CNAM) et Philippe Forestier (Dassault Systèmes) débattent sur l'avenir des entreprises de la région Midi-Pyrénées


« Il faut adopter une attitude positive. Être plus offensif que défensif ». C'est ce qu'ont entendu les chefs d'entreprises présents lors du discours d'Alain Di Crescenzo, président de la CCI de Toulouse, ce matin, à la Cité de l'entreprise d'Entiore. La seconde édition de ce Forum économique met en lumière l'économie positive. « Cela part d'une volonté de la CCI 31 d'aller au-delà de sa mission régalienne », appuie Alain Di Crescenzo. En cela, cette institution veut être un acteur de la prospective et pousser les entreprises à se développer.

Cet outil a également pour but d'être un élément fédérateur et collectif « au service du territoire ». « Il colle aux besoins des entrepreneurs, des collectivités et des consommateurs », ajoute Alain Di Crescenzo. L'objectif est de créer des valeurs et des emplois, « les piliers d'un développement économique sain et pérenne ».

Valoriser la « coopétitivité »

Avec une crise devenue structurelle et une nouvelle donne mondiale, le schéma économique a été modifié. « Il faut alors analyser ce nouveau contexte ». Pour cela, Alain Di Crescenzo met en avant la « coopétitivité », mariage de coopération et de compétitivité. « Nous devons être à la fois compétitif, mais aussi coopérer ». Et d'inviter les entrepreneurs à s'appuyer sur l'État, les associations, syndicats patronaux, clusters d'entreprises, collectivités et sur les institutions économiques, comme la CCI.

Président du Conseil régional, Martin Malvy, a de son côté revendiqué la nécessaire décentralisation de certaines fonctions. « Les régions sont chef de file pour le développement des PME. J'ai rencontré les ministres à Bercy et nous souhaitons créer une banque publique régionalisée d'ici la fin de l'année ». Avec un capital de départ de 30 milliards d'euros, cet outil s'adresserait aux TPE (Très Petites Entreprises), PME et TPI (Très Petite Industries). De son côté, Henri-Michel Comet, préfet de la région Midi-Pyrénées, rappelle le rôle de l'État, avec les commandes publiques et le Crédit impôt recherche, mais aussi l'action de Pôle Emploi.

Débats autour de l'innovation

Trois tables rondes ont été organisées sur la journée. La première intitulée « agilité économique, faire de la crise une opportunité de développement » a mis en avant l'innovation. Selon Philippe Delmas, président de PHD Associates, conseil en stratégie industrielle « la crise est un accélérateur de mesures de changement ». Aussi, il insiste sur la nécessaire spécialisation des entreprises dans un domaine où elles excellent. « Il ne faut pas forcément faire un saut en avant, mais procéder par mini-innovations et en améliorant l'ensemble des activités, telles que le SAV ou l'accueil des clients ». Même son de cloche dans le discours de Carlos Verkaeren, président du groupe Poult, fabricant de biscuits. « Il faut que les changements stratégiques des entreprises soient fréquents. ». Selon lui, « l'innovation est l'affaire de tous ». Aussi, il donne l'exemple de son entreprise leader des biscuits sous marque distributeur, où les salariés sont considérés comme des acteurs. En pratique, cela fait moins de hiérarchie, et plus d'autonomie et de responsabilités. Quant à Michel Hibon, président du groupe Cahors, il insiste sur « l'éthique des dirigeants ». « Ils doivent inspirer confiance à leurs subordonnés». Outre le rôle des chefs d'entreprises, cette table ronde glorifie l'exportation comme moyen de développement. « Il faut arrêter de considérer la Chine comme une menace, c'est avant tout un marché » relève Philippe Forestier, directeur général adjoint de Dassault Systèmes, spécialistes de logiciels 3D.

Dans un micro-trottoir réalisé à Toulouse, les personnes interrogées donnent leur définition de l'économie positive : « une économie qui donne envie d'avoir envie ». Alain Di Crescenzo la reprend à son compte: « l'économie doit être ainsi ». Ce thème trouve d'ailleurs écho dans l'actualité. François Hollande vient de commander un rapport à l'économiste Jacques Attali sur l'état des lieux de l'économie positive dans les entreprises.

Sandra Cazenave

© Photo SC

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