198 M€ nécessaires pour restaurer le Canal du Midi selon le rapport d'Alain Chatillon

Le Canal du Midi doit être restauré. Les 42 000 platanes sont attaqués par un champignon qui oblige Voie navigable de France (VNF), le gérant, à les abattre. Le sénateur Alain Chatillon vient de rendre les conclusions d'un rapport commandé par l'ancien Premier ministre, François Fillon, sur les coûts et la gestion de cette restauration. Près de 200 M€ seraient nécessaires pour faire revivre le Canal du Midi, un projet sur une durée évaluée entre 10 et 15 ans.
Alain Chatillon estime que la restauration du Canal du Midi pourrait prendre entre 10 et 15 ans. Photo © Rémi Benoit

Le sénateur-maire de Revel, Alain Chatillon a présenté ce jeudi à la presse les conclusions d'un rapport de mission sur le devenir du Canal du Midi que lui avait confié l'ex-Premier ministre François Fillon. Le Canal du Midi est bien classé au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco mais cette distinction pourrait être menacée par la maladie du chancre coloré, un champignon qui provoque la mort des platanes bordant le canal. Les 42 000 platanes du Canal du Midi sont condamnés d'ici 15 à 20 ans.

Pour y faire face, Voies navigables de France (VNF), qui gère le canal et ses abords, finalise un projet global de replantation et de restauration. Alain Chatillon a été missionné pour faire des propositions sur la gestion paysagère et économique du projet. Le sénateur-maire de Revel estime que 4 000 platanes devrait être abattus chaque année, ce qui coûterait annuellement 5,5 à 7 millions d'euros. 2 000 à 4 000 plantations auraient lieu en compensation chaque année. Au total, l'arrachage puis la replantation atteindrait près de 123 millions d'euros au total. L'entretien des plantations pendant deux ans, la défense des berges qui sont soutenues par les racines des platanes et la prévention portent la facture totale à 198,925 millions d'euros.

Comment financer cette restauration ?

Près de 200 millions d'euros. Le sénateur reconnaît que la somme est importante mais, précise t-il, "c'est un projet qui va s'étaler sur 10 ou 15 ans, à moins que les études lancées avec l'Inra et Ecocert pour savoir quelle est l'origine du chancre coloré aboutissent rapidement et permettent de réduire ce délai". Le financement de cette somme a été envisagé par le ministère de l'Écologie du gouvernement précédent. Un tiers serait payé par l'État, un tiers par les collectivités territoriales et un tiers par le mécénat. Alain Chatillon, se dit "réservé quand à faire payer les Régions sans qu'elles soient dans la gouvernance" du projet. Il estime également qu'il ne sera pas facile de mobiliser des mécènes "dans un contexte économique difficile". Sur la gouvernance, l'élu propose un GIP (Groupement d'intérêt public) d'une durée de 15 ans qui donnerait délégation à VNF.

Le GIP serait composé de l'État, des Régions, des collectivités, notamment les communes bordant le canal ainsi que les agences de l'eau (Adour Garonne et Rhône Méditerranée et Corse). Le sénateur a également pour ambition le développement d'une stratégie de marque Sud-Ouest à laquelle serait associée l'image du Canal du Midi. Alain Chatillon doit rencontrer les présidents de région pour leur faire part des conclusions de son rapport. Il devait également être reçu la semaine prochaine par la ministre de l'Écologie, qui était encore Nicole Bricq lors de la conférence de presse. Suite au remaniement ministériel, Delphine Batho devient la nouvelle ministre de l'Écologie, Nicole Bricq devient ministre du Commerce extérieur.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.