En visite en Gironde, Manuel Valls lance l'enquête publique pour la LGV Bordeaux-Toulouse

Manuel Valls était hier à Bordeaux pour visiter le chantier du viaduc de la Dordogne, l'ouvrage d'art le plus important des 302 km de voies nouvelles de la LGV Paris-Bordeaux. Le Premier ministre, pour qui ce chantier est un "symbole de l'optimisme français", a annoncé le lancement des enquêtes publiques pour les liaisons Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne. Une déclaration qui réjouit les élus midi-pyrénéens.
Manuel Valls lors de l'inauguration du viaduc de la Dordogne



Le Premier ministre Manuel Valls a visité le chantier du viaduc de la Dordogne, principal ouvrage d'art de la ligne à grande vitesse qui mettra Paris à 2 h 05 de Bordeaux en 2017. L'occasion pour le chef du gouvernement de rappeler son attachement aux entreprises, prenant comme exemple Cosea, groupement d'entreprises en charge de la réalisation du chantier de la LGV. "Les entreprises qui font preuve de génie architectural, de génie technique pour parvenir à franchir les obstacles, comme c'est le cas ici en Gironde sur la Dordogne, sont celles qui créent la richesse. On a besoin d'entreprises comme celles-là." 


Dans ce chantier, le plus important d'Europe continentale dans le domaine des infrastructures ferroviaires, Manuel Valls a voulu voir un symbole. 
"Grâce à ce grand chantier, la France démontre qu'elle reste un grand pays, la cinquième puissance économique du monde. Nous devons faire la démonstration de notre optimisme en réalisant de grands projets comme celui-là."
 Un projet qui s'inscrit dans un programme plus vaste : la liaison à grande vitesse vers Toulouse et l'Espagne, qui était au menu de l'intervention du chef du gouvernement.

Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax : les enquêtes publique lancées
Hier, le Premier ministre a en effet annoncé le lancement, le 14 octobre (jusqu'au 8 décembre), des enquêtes d'utilité publique des deux futurs prolongements de la LGV après Bordeaux, vers Toulouse et vers l'Espagne via Dax. Les arrêtés qui permettent le lancement de ces enquêtes publiques ont été signés le 25 août. "Une excellente nouvelle pour le projet de LGV Paris-Toulouse, pour Martin Malvy, président du Conseil régional Midi-Pyrénées. Le calendrier prévisionnel est ainsi parfaitement respecté."

En effet, sauf problèmes de financement, le chantier de la LGV Paris-Toulouse devrait pourvoir démarrer en 2017, pour une mise en service en 2024. 
"Le Premier ministre confirme par-là que la section Tours-Bordeaux, bientôt achevée, s'inscrit dans un projet unique qui doit desservir Toulouse d'une part et le sud de l'Aquitaine, d'autre part. (...) L'annonce de Manuel Valls donne le coup d'envoi opérationnel du projet" se réjouit Martin Malvy.

Jean-Louis Chauzy, président du Ceser Midi-Pyrénées et par ailleurs président d'Eurosud Transport, association qui promeut l'arrivée de la LGV jusqu'à Toulouse, se félicite lui aussi de cette annonce. "Le gouvernement a confirmé le calendrier avec le lancement de l'enquête publique. Nous nous y préparons, avec les collectivités concernées, en organisant le matériel de campagne, car nous savons qu'il y aura toujours des opposants." Il souligne également "le lobbying réalisé par Bruno Cavagné, président de la FNTP" en rappelant que ce chantier allait entraîner "la création de 5.000 emplois directs et autant indirects". Mais Jean-Louis Chauzy voit plus loin. "En 2015, il faudra donner un coup d'accélérateur au prolongement vers Montpellier car la grande région ne se fait pas avec l'Aquitaine. On ne peut pas dire Montpellier, ce sera dans 15 ans."

Parmi les opposants au projet de LGV, Europe Écologie - Les Verts défend un aménagement des voies existantes. "Les écologistes participent toujours aux enquêtes d'utilité publique, assure Gérard Onesta, conseiller régional de Midi-Pyrénées. Je suis très favorable à l'arrivée du TGV à Toulouse. Mais je pense, étant donné les finances de l'État et des collectivités, que la seule façon d'y arriver avant 15 ou 20 ans, c'est d'aménager les voies existantes. On ne sera peut-être pas à 3h05 de Paris mais à 3h20 mais cette solution est quatre fois moins chère."

La question du financement
Une question du financement que Jean-Louis Chauzy ne nie pas. "Il manque 400 M€ pour le tronçon Tours-Bordeaux, rappelle Jean-Louis Chauzy. Il serait bien qu'en 2015, il y ait une première réunion du comité de financement pour la partie Bordeaux-Toulouse. Je ne suis pas sûr que l'État et les collectivités puissent le financer seuls."

Dans son intervention à Bordeaux, Manuel Valls a souligné son attachement aux grands chantiers et précisé que la nouvelle version des contrats de plan État-Région devrait être signée d'ici la fin de l'année et que "le niveau d'investissement de ces contrats de plan sera ambitieux : 1,8 Md€ par an, dont 950 M€ sur le volet mobilité et transport." 
Le rail ne sera pas l'unique secteur d'investissement de ces nouveaux CPER, loin s'en faut, puisque le ministre a néanmoins précisé que si le Grenelle de l'environnement prévoyait la couverture intégrale du pays par des lignes à grande vitesse, "c'était irréaliste. Le TGV ne trouve sa pertinence économique qu'avec un fort niveau de trafic." 


Message reçu cinq sur cinq par Xavier Huillard, PDG de Vinci, groupe actionnaire de Lisea et Mesea, regroupements qui vont précisément exploiter, pendant 50 ans, la ligne Tours-Bordeaux une fois qu'ils l'auront construite. "Nous savons que nous livrerons le chantier dans les temps. Maintenant, il nous faut pouvoir exploiter la ligne correctement. Nous nous y préparons avec la SNCF et RFF tout en espérant qu'économiquement, d'ici à 2017, les choses iront mieux pour la France en particulier et pour l'Europe en général. En attendant, nous sommes persuadés que l'outil ainsi disponible créera l'usage. Nous croyons fermement que la mise en service de l'infrastructure aura un effet démultiplicateur sur le trafic et sur l'économie." Une démonstration d'optimisme que n'aurait pas renié Manuel Valls.

Pascal Rabiller et Paul Périé
© photo APPA

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