Perte de l'Idex : la présidente de l'Université de Toulouse veut un entretien avec Manuel Valls

Encore sous le choc du retrait du label Idex, la présidente de l'Université de Toulouse Marie-France Barthet exprime ce mercredi 4 mai sa volonté d'avoir une discussion avec Manuel Valls. "Quelle est la valeur de la parole de l'État ?", s'interroge-t-elle, alors que le Premier ministre avait lui-même signé le document qui validait la démarche Idex de Toulouse.
Marie-France Barthet, présidente de l'Université de Toulouse

La pilule ne passe pas. Marie France Barthet, la présidente de l'Université de Toulouse (jusqu'en juillet prochain) s'est exprimée face à la presse ce mercredi 4 mai pour exprimer "le choc" ressenti après le retrait du label Idex pour Toulouse, "une décision carrément violente". "C'est une véritable sanction", insiste à ses côtés Jean-Michel Minovez, le président de l'Université Toulouse 2 Jean-Jaurès (pour quelques jours seulement, les élections du nouveau président se déroulant le 11 mai prochain).

Si aucun recours juridique n'est envisagé contre cette décision (rendue par un jury international), l'affaire ne s'arrête pas là : la présidente de l'université va demander une audience avec le Premier ministre Manuel Valls. En effet, c'est lui qui avait signé en 2013 la "convention attributive" : ce document validait la stratégie menée par Toulouse dans le cadre de l'Idex. Cette stratégie consiste à faire de l'Université de Toulouse une fédération d'établissements, contrairement à une stratégie de "fusion" des établissements, choisie par d'autres universités (qui ont été, elles, confortées par le jury).

"Nous avions été labellisés. Le Premier ministre et le Commissaire général aux investissements avaient signé la convention attributive, dans laquelle il était précisé que nous nous dirigions vers une université fédérale. Nous avons réalisé le projet qui a été défini, écrit et labellisé. Mais le jury n'a pas tenu compte de la convention attributive, il a considéré qu'elle était nulle et non avenue. Le Premier ministre a suivi le jury : il y a là une énorme contradiction. Que vaut alors la parole de l'État ?", s'agace Marie-France Barthet.

"Nous avons besoin de directives claires. L'État doit savoir ce qu'il veut."

Hors de question d'aller vers la fusion

La présidente de l'université de son côté sait ce qu'elle veut, et ce n'est pas un modèle de "fusion" de la gouvernance de l'université.

"Toulouse est un écosystème compliqué à fusionner car il y a beaucoup d'universités et d'écoles d'ingénieurs dont certaines ne relèvent pas du même ministère. Dans notre processus de fédération, nous sommes fiers d'associer toutes les institutions à notre démarche, même si cela demande du temps. Une université fédérale plutôt que fusionnée nous paraît la solution la plus démocratique et c'est d'ailleurs prévu dans la loi. Il n'y a pas un modèle unique d'intégration : le législateur prévoit la fusion, la fédération ou l'association. Nous sommes dans les clous et n'avons rien à nous reprocher."

L'Université de Toulouse va envisager la possibilité de re-candidater au label Idex, qui représente une enveloppe de 25 millions d'euros par an.

Lire aussi --> que dit le jury international qui a retiré l'Idex à Toulouse ?

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Commentaires 2
à écrit le 06/05/2016 à 11:15
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C'est le problème à Toulouse, la com ne peut pas tout faire... L'avis du jury (voir ci-dessous) indique clairement que le projet Toulousain n'a rien avoir avec de l'excellence mais plutôt avec de l'égalitarisme. C'est pas à Toulouse qu'on a fa...

à écrit le 06/05/2016 à 8:56
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Le label IDEX est le label "Poulet de Bresse", c'est pareil. Ces sont des termes de marketing, juste un courant d'air dans la plaine .

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