{REPLAY} 5 choses inattendues à savoir sur Sciences Po Toulouse

{Cet article a été passé en accès gratuit} L'IEP n'est (plus) tout à fait comme on l'imagine. Sciences Po Toulouse, malgré des locaux vétustes et un manque de notoriété au niveau national, s'adapte à un nouvel environnement économique : celui qui met davantage en avant les entrepreneurs que les cadres de la fonction publique. Voici cinq choses à savoir sur Sciences Po Toulouse, version 2016.
Il y a 1 609 étudiants à Sciences Po Toulouse

Le déficit de notoriété est lié à la géographie, mais pas que

"Oui, c'est vrai que nous souffrons d'un manque de notoriété." Philippe Raimbault, directeur de Sciences Po Toulouse (jusqu'au 3 octobre prochain car il a été élu président de l'Université de Toulouse), ne le nie pas : Toulouse n'arrive pas en tête des IEP choisis par les étudiants au moment des vœux. "Mais la qualité de notre enseignement et de notre recherche n'est pas remise en cause", précise-t-il. En effet, plusieurs autres éléments expliquent ce manque de notoriété.

Selon un questionnaire proposé aux candidats du concours commun à tous les IEP, le premier critère de choix des étudiants est simplement géographique :

"La majorité des candidats viennent de région parisienne. Les IEP de Paris, Lille ou Rennes sont privilégiés. Sur le critère proximité avec Paris, Toulouse décroche."

Par ailleurs, Sciences Po Toulouse ouvre plus de 200 places lors du concours commun : "c'est le plus grand nombre de places. Alors, forcément, il y a peut-être chez nous des étudiants un tout petit peu moins bien notés qu'ailleurs", admet le directeur.

Une autre explication est d'ordre historique. "Au départ, Sciences Po Toulouse était spécialisée dans la recherche en sociologie militaire : une toute petite niche, avec peu de visibilité. Aujourd'hui, la politique de recherche est solide, avec deux laboratoires reconnus au niveau national (le Lereps et le Lassp). On souffre d'une mauvaise réputation qui ne correspond plus du tout à réalité", déplore le chercheur Julien Weisbein, qui dirige le Lassp.

"Le grand public ne nous connaît pas car on ne va pas peupler le plateau de C Dans l'Air avec nos experts, mais nous avons la reconnaissance de nos pairs", revendique le chercheur.

Mais l'école toulousaine compte notamment sur ses "petites innovations locales" pour séduire les futurs étudiants, c'est-à-dire des formations spécifiques qui n'existent qu'à Toulouse, comme par exemple Risques, Science, Environnement et Santé (qui forme des cadres pour gérer les risques liés aux enjeux environnementaux, sanitaires ou industriels) :

"Il y a quelques années, ces parcours étaient marginaux, mais ils s'installent de plus en plus avec l'émergence de nouveaux métiers", assure Philippe Raimbault.

Le premier recruteur des diplômés de Sciences Po est... le secteur privé

Il est fini, le temps où Sciences Po formait essentiellement des politiques et cadres de la fonction publique. "Notre panel de débouchés est en réalité beaucoup plus large, et nous avons parmi nos diplômés de plus en plus de jeunes qui se dirigent vers l'entrepreneuriat", analyse le directeur.

Sur la promotion 2015, le secteur privé est en effet le premier recruteur des diplômés de Sciences Po Toulouse (55 %). 28 % vont dans le secteur public et 17 % dans l'associatif. Parmi les patrons qui ont fait Sciences Po Toulouse, on trouve notamment Gérard Mestrallet, le PDG d'Engie, et Yann Aledo, le fondateur d'Opinion Way.

À noter qu'un projet d'entreprise, Tritree, porté par trois étudiants, a représenté Sciences Po Toulouse à l'occasion du concours régional des étudiants créateurs d'entreprise organisé par la CCI de Toulouse. Il s'agit d'un projet de chew-gum 100 % naturel.

Le déménagement met tout le monde sur les nerfs

Le déménagement de Sciences Po Toulouse ? Un serpent de mer qui commence sérieusement à fatiguer le directeur de l'école Philippe Raimbault mais aussi les chercheurs et étudiants. Pour rappel, un projet de déménagement dans un bâtiment localisé en bord de Garonne, sur le quai Saint-Pierre, a été mis en place dès l'année universitaire 2012/2013. Le refus du permis de construire lié à l'opposition de la Mairie de Toulouse en juillet 2014 a contraint l'établissement à concevoir un nouveau projet.

À l'heure actuelle, le déménagement est prévu pour septembre 2018 : l'IEP prendra alors place dans 6 400 m2 à la Manufacture des Tabacs (contre 2 800 actuellement rue des Puits Creusés).

"Il y a un chantier en cours sur les fondations qui avance, mais qui ne nous permet aucune marge de manœuvre. D'ici à 2018, on espère tenir dans ces locaux à bout de souffle. Nous sommes obligés de limiter les promotions et de réduire la voilure sur certains événements. C'est difficile", souffle le directeur.

Par ailleurs, la vétusté des locaux actuels de Sciences Po Toulouse nuit à sa réputation. "Sur les forums étudiants, il est dit que les conditions d'étude sont difficiles, on en souffre très clairement", regrette Philippe Raimbault.

directeur sciences po toulouse

Philippe Raimbault, directeur de Sciences Po Toulouse. Spécialité : droit administratif, sécurité juridique, politiques publiques éducatives  © photo DR

Certains chercheurs en politique étudient les surfeurs !

Deux laboratoires de renommée nationale sont sous la tutelle de Sciences Po Toulouse : Le Lassp (laboratoire des sciences sociales du politique) et le Lereps (laboratoire d'étude et de recherche sur l'économie, les politiques et les systèmes sociaux). Ces laboratoires composés de chercheurs et doctorants travaillent sur plusieurs axes de recherche : gouvernement, administrations et politiques publiques, média, culture et politique pour le Lassp ; finances et industrie, réseaux et territoires, développent et soutenabilités pour le Lereps.

Certains sujets d'études peuvent surprendre : Julien Weisbein, directeur du Lassp, travaille depuis plusieurs années sur l' "engagement politique des surfeurs". Le chercheur est ainsi à l'origine de plusieurs interventions publiques sur le sujet : "Ce que peuvent les surfeurs : mobilisations politiques et expertises situées dans le monde social du surf" (Aix, 12 avril 2013), "Apprendre l'action publique, des marges vers la normalité. L'exemple de la Surfrider Foundation Europe" (Toulouse, 10 février 2011) ou encore "L'action publique vue par ses marges : les surfeurs dans les opérations de protection du littoral" (Toulouse, octobre 2009).

Sciences Po Toulouse va lancer sa boutique de shopping online

À la rentrée prochaine, il sera aisé (à condition d'être étudiant ou personnel de l'établissement) de se procurer son mug "Sciences Po Toulouse", son T-shirt ou encore son stylo, à l'effigie de l'école. Objectif : s'inspirer de ce que font les grandes universités internationales. "Il ne s'agit pas vraiment de gagner de l'argent", assure Philippe Raimbault.

boutique en ligne siences po

La boutique en ligne n'a pas encore de nom, elle ouvrira en septembre ©DR

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.