Une École des Docteurs pour préparer les doctorants au monde de l'entreprise

Structure unique en France, l’École des Docteurs de l'Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées a pour mission de revaloriser le diplôme de docteur auprès des entreprises. Créée en 2013, elle a aussi vocation à inciter les doctorants à se préparer à une carrière en dehors de l'université.
L'Université fédérale de Toulouse compte 15 écoles doctorales

Créée en 2013 dans le cadre du grand emprunt destiné à améliorer le rayonnement des pôles universitaires français, l'École des Docteurs de Toulouse a été fondée pour "donner de l'importance aux 4 500 doctorants".

"Dans le cadre des Idex (Initiatives d'excellence, NDLR), l'université de Toulouse a décidé de donner de l'importance aux doctorants pour valoriser leur diplôme dans la société, car ce diplôme est déprécié en France alors que c'est le plus élevé", explique Monique Martinez, la directrice de l'École des Docteurs.

Perçus comme des chercheurs perchés dans "leur tour d'ivoire", les doctorants n'ont pas les faveurs des entreprises françaises qui leur préfèrent des étudiants sortis des grandes écoles. "Pourtant, à l'étranger, le doctorat est un sésame indispensable pour accéder à des postes de responsabilité, alors que le master est insuffisant", regrette Monique Martinez.

Quand l'université était la voie royale pour les doctorants, ce manque de reconnaissance du secteur privé ne posait pas de problème. Mais, ces dernières années, réductions budgétaires obligent, de moins en moins de doctorants trouvent leur place dans la recherche publique.

"Sur les 830 docteurs soutenant leur thèse chaque année à Toulouse, 80 trouvent un poste à l'université", confirme Monique Martinez.

Mise en place par la secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso et ranimée dernièrement par son successeur Thierry Mandon, la politique gouvernementale essaie de renverser cette tendance en mettant en avant ce diplôme et en incitant les doctorants à poursuivre leur carrière vers le monde des entreprises.

Afin de mener à bien cette mission, les 15 écoles doctorales des établissements supérieurs toulousains se sont regroupés sous la bannière de l'école des docteurs.

"Nous les formons, les aidons à valoriser leur image et à monter des projets d'entreprises, précise la directrice. Chaque doctorant organise ses formations à la carte, sur la base du volontariat."

Diverses actions sont menées. En février, un "serious game" surnommé Aprodoc rassemblant une centaine de doctorants toulousains aura lieu pour leur apprendre à valoriser leur carrière. Des actions de sensibilisation sont également menées auprès des entreprises. "Nous avons organisé des ateliers avec Europa Organisation, par exemple, détaille Monique Martinez. Nous rappelons aux entreprises les avantages liés à l'embauche d'un docteur, qui bénéficie jusqu'à 120 % de défiscalisation d'un salaire pendant deux ans en CDI, dans le cadre du Crédit Impôt Recherche." Un conditionnement du CIR à l'embauche des docteurs serait d'ailleurs étudié par le gouvernement.

Les efforts paient-t-ils ? Au bout deux ans et demi d'existence, il est encore trop tôt pour faire le bilan du dispositif. "Les choses bougent lentement, mais la bataille est en cours pour faire reconnaître le doctorat en France", conclut Monique Martinez.

docteur

Source : Université fédérale de Toulouse

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.