Les TPE de Haute-Garonne "en manque de représentativité"

Les salariés des TPE ont la possibilité de voter pour leurs représentants syndicaux jusqu'au 13 janvier. Selon les estimations, le taux de participation serait autour de 6 %. Trois questions à Mourad Gherbi, président du Groupement des TPE de la Haute-Garonne, qui estime qu'il y a un "manque de représentativité de ces entreprises".
"Les salariés des TPE ont des journées de travail très longues et n'ont pas vraiment le temps de se pencher sur ces questions"

Les élections syndicales dans les TPE permettent à 4,5 millions de personnes d'élire les représentants syndicaux qui négocieront les conventions et les accords collectifs au niveau des branches professionnelles notamment. Elles représentent donc un enjeu majeur pour ces entreprises. D'abord prévues du 28 novembre au 12 décembre, elles ont été reportées et le vote se déroule à partir du 30 décembre et jusqu'à demain, 13 janvier. Malgré l'importance de ces élections, la participation atteindrait péniblement les 6 %. Un taux très faible qui n'a pas poussé le ministère du Travail à prolonger la période de vote. Pour Mourad Gherbi, président du GTPE 31 (Groupement des très petites entreprises), il y a effectivement un "manque de représentativité de ces entreprises".

Comment expliquez-vous le manque d'engouement des salariés des TPE pour ces élections ?
Dans un premier temps, souvent, les salariés des TPE ont des journées de travail très longues et n'ont pas vraiment le temps de se pencher sur ces questions. C'est là où les syndicats devraient avoir une démarche proactive en allant à la rencontre des entreprises. Il y a un vrai manque de représentativité. Par exemple, je n'ai jamais été sollicité sur cette question, je ne connais pas les candidats alors que j'ai environ 90 adhérents. S'il y avait une vraie représentativité, le GTPE n'existerait certainement pas.

Que peut-on faire aujourd'hui pour aider et accompagner les TPE ?
Les TPE sont aujourd'hui génératrices d'emplois. L'artisanat est un très gros employeur. Mais on voit aujourd'hui beaucoup de grosses entreprises faire appel à des TPE et les payer sous le sujet de rentabilité, ce qui favorise le travail au noir dans les TPE car elles ne peuvent pas embaucher. Alors qu'il y a des milliers d'emplois à générer. Aujourd'hui, il faut obliger les collectivités ou les entreprises qui font appel à des TPE à les payer au juste prix.
Je me bats par ailleurs auprès des grandes entreprises pour les accompagner lors des appels d'offres à condition qu'elle fasse de la co-traitance avec des TPE locales, et pas de la sous-traitance de 6e rang qui amène souvent ces entreprises à travailler avec des sociétés étrangères qui ne payent pas de charges, ne respectent pas toujours les règles... Cela permet à la TPE d'acquérir de l'expérience et des références pour répondre elle-même à un appel d'offres dans le futur. Quelques entreprises commencent à jouer le jeu.

Dans l'idée, Toulouse Métropole a mis en place le Small Business Act (SBA) pour favoriser les entreprises locales. C'est une bonne initiative ?
Tout à fait. Je soutenais cette idée depuis de nombreuses années et le GTPE est signataire du SBA. C'est une bonne initiative pour soutenir les TPE locales, notamment sur les petits marchés qui ne nécessitent pas d'appel d'offres.

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