Amassa, premier groupement de coopération de la filière bois en France

À compter du mois de février, 11 acteurs régionaux de la filière bois vont se lancer dans l'achat groupé de matériaux. Baptisé Amassa, ce groupement est un projet d'économie circulaire totalement innovant dans le secteur du bâtiment. Il vise une coopération beaucoup plus large entre charpentiers, maçon et exploitants forestiers pour devenir plus compétitifs.
Stéphane Jean et Nicolas Delaunay, les deux porteurs de projet d'Amassa

C'est un projet inédit en France. 11 acteurs de la filière bois exerçant dans 5 départements de le nouvelle région LRMP (Aude, Ariège, Gers, Haute-Garonne et Tarn) ont décidé de former un groupement de coopération. Baptisé Amassa ("ensemble" en occitan), le projet va lancer dès ce mois de février des achats groupés de fournitures (bois, zinc, isolation).

"Il existe des groupements coopératifs dans le monde agricole mais rien de tel n'est en place dans le secteur du bâtiment", remarquent Stéphane Jean (La Tournée du Coq) et Nicolas Delaunay (L'âge du bois), les deux porteurs du projet.

Ces deux charpentiers ont été suivis par des sociétés coopératives de menuiserie, des maçons, des exploitants forestiers et des scieries. Parmi les premiers membres de ce groupement figure ainsi Couserans construction, la plus importante société coopérative de l'Ariège et leader du BTP dans le département avec 65 salariés et 7 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Un projet plus global d'économie circulaire

"L'achat groupé peut nous permettre de négocier des prix 2 à 3 % plus bas. On pourrait aussi l'appliquer aux assurances en obtenant des rabais beaucoup plus importants", explique Nicolas Delaunay. Au-delà des tarifs avantageux, pour Stéphane Jean, mutualiser ces démarches permet de gagner du temps : "Passer moins de temps à négocier des contrats permet de libérer du temps pour se consacrer à d'autres tâches."

Surtout, le projet s'inscrit dans une démarche plus globale d'économie circulaire.

"Nous voulons créer de la coopération sur l'ensemble la filière bois, de l'amont au produit fini. Aujourd'hui, en tant que charpentiers, nous utilisons du bois principalement français mais aussi venant de scieries en Allemagne ou en Scandinavie. À court terme, nous aimerions valoriser le bois local pour proposer par exemple aux clients des maisons avec du bois à 90 % de la région", détaillent les porteurs du projet.

"Nous avons plus intérêt à coopérer qu'à nous tirer dans les pattes"

Amassa envisage aussi de mutualiser la gestion des déchets et, à plus long terme, de mobiliser toutes les compétences du groupement pour créer un bureau d'études commun. "Cela nous permettrait de répondre à de plus gros chantiers auxquels nous ne pouvons pas répondre car nous sommes trop petits. Par exemple, nous pourrions proposer une offre commune pour des projets d'habitat collectif basse énergie. La demande est en pleine expansion pour ce type d'habitat, poursuivent les charpentiers. Pour rester compétitifs, nous avons plus intérêt à coopérer qu'à nous tirer dans les pattes."

Reste à trouver la forme juridique et l'organisation pour coordonner ce projet. Depuis juin 2015, Amassa est accompagné par Palanca, le bureau d'études toulousain en développement durable qui s'occupe d'organiser les réunions de travail entre les acteurs du groupement.

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Commentaire 1
à écrit le 18/02/2016 à 13:18
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bonjour il existe déjà des coopératives d'achat sur la moitié nord de la France dans les métiers du bois !! je trouve votre projet bienvenu et lui souhaite une longue vie. bonne journée

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