Internet des objets, une révolution des usages et des modèles économiques pour l'industrie

L'internet des objets (IdO) va-t-il révolutionner le monde industriel en générant de nouveaux modèles économiques ? À l'occasion de la journée de l'innovation organisée ce mercredi 3 juin à Labège par le cluster Digital Place, quatre entreprises - Oracle, ERDF, Microsoft et Orange Business Services - répondent à cette question.
L'IT Day, organisé par Digital Place, à l'espace Diagora à Labège

D'après une étude de Deloitte, plus de 60 % des objets connectés dans le monde seront principalement achetés par les entreprises. Ce marché est estimé à environ 10 milliards de dollars. Les services associés dépasseraient quant à eux les 70 milliards d'euros.

"C'est un terrain de jeu illimité pour les entreprises de services, considère Jean-Marc Hui Bon Hoa, consultant chez Oracle. Il y a une accélération car l'accès à la technologie et le développement de l'open source font que tout le monde peut développer son idée novatrice et utiliser la connectivité d'internet pour faire discuter des objets ensemble et les relier à des applications métiers. C'est une révolution en termes de marché potentiel."

Laurent Macquet, responsable du développement de l'IdO à Microsoft France : "Il y a un enjeu fort sur l'industrie. On parle beaucoup d'industrie 4.0. Comment on connecte l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Aujourd'hui, tout ce qui tourne sur la maintenance répétitive des équipements est un enjeu important. Prévoir les pannes, avoir des chaînes de production plus flexibles, faire des économie d'énergie, ce sont des enjeux important."

Les industriels seront aussi à même de proposer de nouveaux services à distance pour passer de la vente d'un produit à la vente d'un service. "Nous travaillons par exemple avec ThyssenKrupp, un leader mondial des ascenseurs, sur de la maintenance prédictive et de l'intégration de services pour leur offrir demain la capacité de ne pas seulement vendre des ascenseurs mais aussi un usage de mobilité dans un bâtiment, explique Laurent Macquet. L'industrie 'as a service' est un changement profond de modèle économique."

Suivi de chaîne de distribution alimentaire, gestion des places de stationnement, analyse des déplacements des propriétaires de téléphones portables, Orange Business Services ne manquent pas non plus de projets utilisant l'IdO. "Avec Flux vision, nous utilisons les traces des mobiles pour analyser la fréquentation et les déplacements des personnes dans des zones touristiques et des moyens de transport en commun", explique François Richard, directeur des partenariats et de la réglementation à Orange Business Services.

L'internet des objets pour faire des économies

Au-delà de ces nouveaux marchés, l'IdO représente également un important potentiel d'économie. Selon Jean Paoletti, directeur régional d'ERDF Midi-Pyrénées, la mise en place de capteurs sur les 45 000 km de réseau énergétique régional permet, grâce aux "capacités de collecte et de mémorisation des informations", "un gain financier de 30 %".

Même constatation pour Laurent Macquet, responsable du développement de l'IdO chez Microsoft France. Son entreprise travaille avec Le Relais, une entreprise émanant d'Emmaüs, pour connecter les conteneurs à vêtements. "Aujourd'hui, nous pouvons mettre des systèmes intelligents dans tous les objets car c'est viable techniquement et économiquement, explique-t-il. Pour Le Relais, c'est un potentiel de 20 % d'économie." Autre exemple : Rockwell Automation, spécialisée dans les solutions d'extraction de gaz naturel. "Nous travaillons avec eux sur de la maintenance prédictive. Rockwell fournit également des équipements pour toute la ligne de production. L'IdO permettrait d'optimiser cette chaîne et d'économiser, selon les experts, 600 000 dollars par jour."

Un marché des particuliers en structuration

Dans l'histoire - courte - de l'Internet des objets, de nouveaux modèles économiques restent encore à imaginer. "Il y a de grandes tendances : l'industrie 'as a service', l'économie de la donnée. Et puis, il y a le phénomène d' 'Uberisation' des secteurs, note Laurent Macquet, de Microsoft. On va voir de nouvelles startups entrer sur des marchés qu'on pensait être des monopoles. Ils vont casser les règles du jeu et relancer les choses établies. Il reste beaucoup de surprises à attendre."

Si les applications à destination des entreprises se développent résolument, le marché des particuliers est encore un peu frileux. "Le business to business a un historique important concernant la recherche de solutions intégrées, conclut Laurent Marquet. Rien n'est nouveau si ce n'est les technologies. Pour le business to customer, on est sur quelque chose de plus récent et de beaucoup moins structuré. Aujourd'hui, tout est connecté de la cafetière au grille-pain. Mais il faut faire la différence entre l'utile et le gadget."

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Commentaire 1
à écrit le 10/06/2015 à 14:14
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En effet le salon Innovation IT Day a été un réel succès ! Nous tenons à remercier les organisateurs et les clusters Digital Place ainsi que Aerospace Valley dont nous sommes membres. L’entreprise Synox basée à Montpellier, Toulouse et Paris, est un ...

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