Joël Echevarria et Jean-Christophe Giesbert lancent le think tank La Compagnie Riquet

Portés par une trentaine de Toulousains rassemblés autour de Joël Echevarria (TSE) et Jean-Christophe Giesbert (Giesbert&Associés), Toulouse a désormais son think tank, La Compagnie Riquet. Ces citoyens toulousains au profil divers ambitionnent d'émanciper la production intellectuelle d'idées et le débat politique des cadres partisans.

"Notre ambition est de peser sur le débat citoyen et politique à Toulouse, et de construire du lien", affirme Joël Echevarria, président du think tank. Citant l'historien Jean-Pierre Vernant - "entre les rives du même et de l'autre, l'homme est un pont" - Joël Echevarria explique que ce sont "ces ponts qui manquent dans notre société, une société qui se fracture". Un constat de départ partagé par tous les membres de La Compagnie, et qui les amène aujourd'hui à "ne pas laisser les réponses aux problèmes publics venir uniquement des politiques. Nous, citoyens, nous devons en apporter aussi", estime Joël Echevarria. Malgré tout, la création de cette structure ne constitue "pas un désaveu de la classe politique", considère Jean-Christophe Giesbert, son vice-président.

Inspiré par les think tanks existants, mais différent
Dans ces réflexions sur la dynamique économique de la métropole, La Compagnie gardera "un regard périphérique sur l'action dans d'autres villes", assure Joël Echevarria. Inspiré par des think tanks territoriaux (l'Institut Des Deux Rives à Bordeaux ou Comenius à Lyon) ou nationaux (Institut Montaigne), La Compagnie Riquet revendique sa différence. Si certains laboratoires d'idées "ne sont là que pour régénérer le logiciel politique de parti ou de famille politique", le think tank toulousain entend "ne pas se laisser récupérer", ajoute son président. La Compagnie Riquet compte "faire réagir les politiques et si un candidat se réapproprie nos propositions, nous aurons réussi", conclut Joël Echevarria.

Une Université d'Été en 2014
Outre la volonté de produire du contenu, La Compagnie Riquet compte organiser des débats publics conviant les politiques à discuter sur les thématiques étudiées. Les fondateurs constatant que le "débat public grandeur nature n'existe qu'en période d'élections".

La Compagnie Riquet affiche, par la voix de son président, sa "volonté de devenir une structure de référence dans l'organisation de conférence publique". Les premières manifestations de ce genre pourrait se tenir début 2014 avec les auditions en public des principaux candidats aux municipales et européennes de 2014 sur les propositions de la Compagnie. Toutes ces conférences devraient mener à l'organisation en juillet 2014 d'une Université d'Eté de la Compagnie, ouvertes aux citoyens et avec des invités.

Transversalité et diversité
Joël Echevarria souligne le "manque de transversalité et de diversité des profils" dans certains think tanks où les membres sont à 80 % des hommes, âgés de plus de 50 ans le plus souvent, et tous diplômés du supérieur. La Compagnie Riquet entend s'ouvrir aux femmes (4 des 9 fondateurs sont des femmes), aux jeunes et à des profils divers (artistes, agriculteurs) pour travailler dans une "démarche constructive et transverses mais également poil à gratter".

Les membres de la Compagnie Riquet se présentent comme des "citoyens issus de la société civile toulousaine ayant l'envie de donner du temps à Toulouse", selon Joël Echevarria. Les profils sont variés (communicants, universitaires, architecte, artiste, étudiant, cadre dans l'industrie). On y retrouve des "personnes d'opinions politiques différentes" mais tous adhèrent à l'idée d' "enrichissement personnel dans la confrontation d'idées", explique le président du laboratoire d'idées.

Organisation de la réflexion
La Compagnie Riquet sera animée par trois cercles : les 9 fondateurs, la vingtaine de membres actifs, et les experts invités. Deux à trois thématiques seront traitées par semestre sur une durée de 4 mois. Après une première phase d'étude documentaire, d'échanges intergroupes, les « compagnons » auditionneront des experts avant de publier des « notes blanches », l'équivalent d'une "synthèse de propositions, de recommandations qui nous semblent bonnes". La communication sur les premières thématiques étudiées, actuellement en cours de sélection, devrait avoir lieu en septembre 2013.

Vincent Pléven
© Rémi Benoit

En savoir plus :
Sur le choix du nom, Joël Echevarria, explique que le terme compagnie fait référence "à une structure ouverte, de production collective, on aime également l'idée de compagnonnage et puis ne dit-on pas : être en bonne compagnie ?". Le nom de Pierre-Paul Riquet a été choisi car "il est un personnage emblématique de la région, un bâtisseur, un penseur et un humaniste, qui avait l'obsession du lien".

Liste des thématiques qui pourraient être abordés par La Compagnie Riquet :
Mixité générationnelle : concilier jeunesse et séniorité.
Fractures dans les villes : génération, culture, espace.
Rayonnement à l'international et attractivité de Toulouse
Vivre et travailler dans la villes : quels services ? Quelle mobilité ?
Orientation active : comment réveiller les vocations ?
Quelle place pour la production industrielle dans la ville ?
Faut-il promouvoir le véhicule électronique en ville ?

Pour suivre La Compagnie Riquet et plus d'informations :
https://compagnie.riquet.overblog.com/
https://www.scoop.it/t/la-compagnie-riquet
https://twitter.com/CompagnieRiquet

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