Les chefs d'entreprise réagissent au Schéma de développement économique de Toulouse

Chefs d’entreprises et décideurs ont livré leurs attentes en matière d’attractivité, de grands équipements et d’accompagnement de la part de Toulouse Métropole. Un an après son arrivée au Capitole, Jean-Luc Moudenc annonce sa stratégie économique pour la Métropole.
Présentation du Schéma de développement économique au Airbus Delivery Center

Près de 700 personnalités, élus, décideurs, chefs d'entreprises, se sont retrouvés le 23 juin au Airbus Delivery Center pour la soirée de présentation du Schéma de développement économique d'innovation et de rayonnement métropolitain.

Fabrice Brégier, le président d'Airbus, a ouvert la soirée et évoqué "les défis à relever, pour qu'Airbus reste ce leader mondial qui entraîne tout le territoire. L'amélioration des infrastructures est un axe essentiel de notre développement, a-t-il insisté. De même que la diffusion de l'innovation vers les petites entreprises. Airbus souhaite que la compétitivité de l'économie à destination de la région soit améliorée et que les investissements soient ciblés vers les endroits les plus productifs."

Un pacte formalisé avec Airbus

Un appel entendu par Toulouse Métropole, puisque, un peu plus tôt devant la presse, Jean-Luc Moudenc avait formalisé son engagement face à l'industriel en annonçant un "pacte Airbus" comme l'un des projets majeurs de ce Schéma de développement économique.

"Notre rôle est de faciliter les choses à Airbus. Ainsi, dans le plan pluriannuel d'investissement métropolitain que je proposerai le 25 juin en Conseil de Métropole, un volet mobilité de 900 millions d'euros porté par Tisséo sera consacré à des infrastructures qu'Airbus attend depuis longtemps. Je souhaite que nous retrouvions l'état d'esprit de la fin des années 90 début 2000, lorsque nous concevions la zone Aéroconstellation."

En retour, Toulouse Métropole demande à Airbus de s'impliquer dans la stratégie de rayonnement et d'attractivité de la métropole.

Le montant global annoncé de ce plan pluriannuel d'investissement à destination du territoire de Toulouse Métropole atteindra 3 milliards d'euros d'ici à 2020, dont 700 millions d'euros portés par la Ville de Toulouse, 900 millions d'euros par Tisséo et 1,5 milliard d'euros par la métropole.

Lors de la soirée, plusieurs chefs d'entreprises et acteurs à l'origine du Schéma de développement économique ont débattu.

Une démarche de performance

L'économiste et consultant du cabinet CEIS, Gilles Rabin, qui a accompagné la métropole dans la construction de cet outil, a ainsi rappelé son caractère innovant. "La méthode est basée sur des partenariats avec les acteurs du monde économique. Ces 20 projets consultables en ligne* seront en amélioration permanente et ne seront pas propriété de la métropole", a-t-il rappelé.

Un chef de projet sera nommé pour chacun des 20 projets, un calendrier établi, une ligne de financement et des indicateurs de réussite fixés. Une méthode saluée par Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse et PDG du groupe IGE+XAO : "Bravo pour cette démarche d'écoute et cette organisation en open source. Ce Schéma donne la vision et l'ambition indispensables au territoire."

PEX : le financement en discussion

Parmi les sujets identifiés comme structurants pour l'économie de Toulouse Métropole et inscrits dans le Schéma de développement, le futur Parc des expositions (PEX) cristallise toutes les attentes. Marc Doncieux, président d'Europa Organisation, s'est même dit particulièrement frustré sur le sujet : "Des décisions concernant le PEX avaient été prises dès 2006-2007 mais, depuis, rien ne vient. Je rappelle que cet outil fait le marché et que Toulouse en a besoin pour faire rayonner son attractivité. Si nous n'avons pas les moyens de le faire, recalibrons le projet !"

Anne-Marie Idrac, la présidente du conseil de surveillance de l'aéroport Toulouse-Blagnac s'est voulue rassurante sur la question. "Casil Europe, l'investisseur chinois, a pris des engagements pour investir dans le PEX et le dialogue est aujourd'hui bien engagé", a-t-elle assuré.

Une information confirmée par Jean-Luc Moudenc : "Je tiens à ce projet et des discussions sont en cours avec les investisseurs chinois depuis un mois et demi. Il est inutile de souhaiter une ambition européenne pour Toulouse si nous ne portons pas ce projet de Parc des expositions." Concernant le calendrier décisionnel du projet, Toulouse Métropole a demandé au conseil départemental de concrétiser ses engagements de principe sur le PEX et à la Région de revoir sa position pour garantir un niveau d'engagement compatible avec le projet.

"Une fois ces ressources confirmées nous déterminerons la taille définitive du projet ou éventuellement d'une première tranche et pourrons lancer des appels d'offres", a indiqué Jean-Luc Moudenc.

Comme le futur Parc des expositions et le quartier Matabiau, l'Oncopole fait partie des 119 zones à vocation économique qui feront l'objet d'un accompagnement prioritaire par la métropole. Installé à Toulouse depuis deux mois, le groupe pharmaceutique Evotec, qui a repris l'activité de Sanofi, est l'un des acteurs majeurs de l'Oncopole. Craig Jonhnstone, vice-président exécutif du groupe, a insisté sur son attente en matière de partenariats publics-privés. "Dans l'industrie pharmaceutique, les processus de mise en œuvre des produits sont longs et onéreux. Nous avons choisi Toulouse et comptons sur des partenariats publics-privés au niveau local et international pour nous aider à lever des fonds."

La question de l'attractivité de Toulouse et de la compétition avec les autres métropoles européennes apparaît en filigrane tout au long de ces débats et du Schéma de développement économique. En réponse, Toulouse Métropole annonce d'ici à la fin de l'année la création d'une agence d'attractivité (résultat de la fusion de So Toulouse, Invest in Toulouse et de l'Office de tourisme). "Un outil qui permettra à Toulouse de rayonner, puis d'attirer", selon Jean-Luc Moudenc.

Pour un écosystème favorable aux startups

En matière d'attractivité, les acteurs de la nouvelle économie ont des attentes fortes. "Attractivité et startup sont deux sujets liés", a martelé Benjamin Böhle-Roitelet, fondateur et dirigeant d'Ekito, accélérateur privé de startups, et impliqué dans la French Tech Toulouse. Celui qui se bat au quotidien pour faire venir des startuppers du monde entier à Toulouse préconise la mise en place d'un écosystème plus favorable aux startups dans le centre-ville. "Si nous réussissons, il pourrait y avoir un nombre incroyable de créations d'entreprises à la clé, à l'image de Berlin, où 44 % des startuppers ne sont pas des Allemands", estime-t-il.

Si la French Tech est l'une des initiatives indispensables pour accélérer ce mouvement, les partenariats publics-privés sont aussi à envisager selon lui pour faire évoluer l'accompagnement des startups. Dominique Faure, vice-présidente de Toulouse Métropole, qui a piloté la mise en œuvre de ce Schéma, a dit "réfléchir à mettre du foncier à disposition des petites entreprises dans le périmètre du futur quartier Matabiau".

Dans le cadre de ce Schéma de développement économique, la Chambre de commerce et d'industrie et Toulouse Métropole ont affiché hier soir une alliance soudée sur les questions de développement économique. Jean-Luc Moudenc, qui a annoncé un point d'étape annuel pour la mise en œuvre de ces 20 projets, en a d'ailleurs appelé à l'installation d'une conférence annuelle de l'économie entre la CCI et Toulouse Métropole dès l'année prochaine.

*www.strategieeco.toulouse-metropole.fr

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