Deuxième région française la plus attractive, derrière la Corse

Avec une population de 5,6 millions d'habitants dispersée sur un vaste territoire de 72 700 km2, LRMP bénéficiera d'une puissance démographique importante sur laquelle il faudra compter. En effet, la population de la future région augmente de 0,9 % par an (51 100 habitants supplémentaires chaque année). Ce pourcentage d'augmentation la classe au deuxième rang national, juste derrière la Corse. De plus, avec un excédent des naissances sur les décès et un solde migratoire positif (le plus important de France), la future région confirme son statut de terre d'accueil. Chaque année, le nombre de personnes qui arrivent est supérieur de 40 400 au nombre de personnes qui quittent la région. Conséquence directe d'un tel flux migratoire en LRMP : moins de six habitants sur dix sont nés dans la région. Cependant, il n'existe pas de profil type de la personne qui décide de migrer.

"Actifs en emploi ou non, retraités, étudiants : la région accueille plus d'habitants qu'elle n'en perd, et quelle que soit leur situation", précise l'Insee.

Toulouse et Montpellier : deux pôles économiques reconnus

Principale raison de cette forte attractivité, la présence de deux pôles économiques : Toulouse et Montpellier. En effet, ces deux aires urbaines regroupent, à elles seules, 33 % de la population régionale (1,87 million d'habitants). Elles attirent notamment par leur dynamisme : ce sont en effet deux pôles universitaires très importants, qui attirent chaque année de nombreux étudiants dans des écoles et des universités de renommée internationale. En termes de recherche et de développement, LRMP se distingue également, dans le domaine de l'aéronautique à Toulouse et celui de la pharmacie et la chimie à Montpellier.

"Avec 3,9 % du PIB consacrés aux dépenses de recherche et de développement (R&D) en 2012, LRMP est la 1re région française pour l'effort de R&D, qu'elle soit publique ou privée", explique l'Institut de la statistique.

Une dégradation de l'environnement et du cadre de vie

Cependant, une telle attractivité a un prix. Selon l'Insee, elle aurait des conséquences néfastes pour l'environnement et la qualité de vie des habitants. La très forte attractivité de la région LRMP pose en effet certains problèmes : une augmentation du prix des logements, l'éloignement entre le domicile et le lieu de travail et les difficultés de circulation qui en découlent, l'accès difficile aux équipements et aux services, etc.

Selon l'Insee, "l'essor démographique très dynamique présente aussi un risque, celui de la dégradation de l'environnement et des conditions de vie, à laquelle sont confrontés les politiques publiques d'aménagement".

Un problème majeur : le chômage

La région attire, c'est un fait. Pour autant, un problème persiste : il n'y a pas assez d'emplois pour tout le monde. LRMP possède un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale (en février 2015, le taux de chômage en France était de 10,6 %, il était de 10,4 % en Midi-Pyrénées et s'élevait à 14,3 % en Languedoc-Roussillon). En effet, "la part des activités productives (agriculture, industrie, commerce de gros, services aux entreprises, NDLR) dans l'économie est parmi les plus faibles des nouvelles régions". Ce secteur regroupe 31 % des emplois contre 34 % en moyenne dans les autres régions. Cependant, ce déficit n'est pas réparti de manière égalitaire sur tout le territoire. Selon l'Insee :

"Ce déficit d'emplois productifs n'est pas homogène en LRMP. Il est particulièrement marqué dans les zones d'emploi du Sud-Est de la région. Les plus importantes sont celles de Perpignan, de Béziers ou encore Carcassonne."

Autre signe important du déséquilibre : la majorité des emplois est regroupée sur le bassin toulousain. En effet, la Ville rose héberge la moitié des 50 plus grands établissements employeurs des secteurs marchands de LRMP, ainsi que deux de leurs salariés sur trois. Cet important bassin économique regroupe également de grandes industries comme Airbus et Thales Alenia Space, et des centres de recherche à la pointe comme le Centre national d'études spatiales, le Cnes. Cette importante concentration est due à plusieurs facteurs économiques : l'implantation historique de la construction aéronautique et spatiale, des grandes entreprises du numérique, ainsi que des grands équipementiers. Le très fort développement du secteur aéronautique des années 2000 a eu des répercussions positives sur toute l'économie du bassin toulousain, au dépend des autres agglomérations de la future région.