L'information ne sera officialisée que le 23 juin prochain, lors de l'assemblée générale du pôle de compétitivité Cancer Bio Santé : Pierre Montoriol, président de la société Hémodia, devrait laisser la place de président du pôle (qu'il occupe depuis 2009) à Liberto Yubero, secrétaire général de l'Institut de Recherche Pierre Fabre. Le principal intéressé ne souhaite pas commenter pour l'instant l'information, rappelant qu'"il y aura une élection", à laquelle il est bel et bien "candidat".
Pierre Fabre, acteur majeur de l'Oncopole
Très engagé dans la fondation Toulouse Cancer Santé, Liberto Yubero dirige l'Institut de Recherche Pierre Fabre, navire amiral de l'Oncopole à Toulouse. Les Laboratoires Pierre Fabre sont partenaires de longue date du pôle de compétitivité et l'un de ses principaux moteurs. S'il est difficile de mesurer les retombées des pôles en termes d'emplois, Pierre Montoriol affirmait dans nos colonnes le 28 janvier dernier :
"Tout ce que nous avons pu mesurer, ce sont les emplois générés par les projets labellisés par le pôle. Par exemple, nous avons compté 125 créations d'emplois via le projet mené avec les Laboratoires Pierre Fabre."
Cancer Bio Santé : 163 projets labellisés
Labellisé en 2005, le pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé est l'un des 7 pôles de compétitivité "Biotech Santé" français, avec une spécialisation autour du cancer et, depuis 2013, du vieillissement.
Sa mission est de soutenir des entreprises dans un secteur qui va de la prévention à la mise au point de nouvelles thérapies, médicaments et technologies, en passant par le diagnostic, la nutrition et le suivi à domicile du patient.
Le pôle compte une centaine d'adhérents en Midi-Pyrénées et Limousin.
"Depuis 2005, 44 brevets de produits ont été déposés et nous avons recensé 142 publications dans des revues nationales ou internationales", indique Pierre Montoriol, président de Cancer Bio Santé.
Baisse des dotations de l'État
Néanmoins, le futur président devra répondre aux questions de financement du pôle. En effet, le ministère de l'Économie a annoncé en novembre dernier que les dotations de l'État allaient baisser de 15 % en 2015 avant de diminuer à nouveau en 2016.
Aujourd'hui, l'État soutient largement le financement des projets de recherche et représente 40 à 50 % des ressources des pôles. Rien que de 2005 à 2009, entre 2,5 et 3 milliards d'euros de dotations ont été versées chaque année en France.
Ainsi, à fin 2014, le Pôle CBS comptabilisait 163 projets labellisés dont 83 financés pour un montant total de plus de 95,7 millions d'euros de financements publics, sur une assiette de dépenses totale de plus de 228,2 millions d'euros.
Pourtant, selon une étude de l'Insee publiée en novembre 2013, les subventions publiques et le crédit impôt recherche accordés aux PME et aux ETI n'ont déclenché ni effet d'aubaine ni effet d'entraînement sur l'économie. Du coup, depuis janvier 2013, Bercy a fixé de nouveaux objectifs aux pôles et leur demande expressément d'orienter leur activité vers "les débouchés économiques à l'emploi" donc de favoriser des projets rentables pour créer le maximum d'emplois.
À terme, les pôles de compétitivité comme CBS pourraient diversifier leurs sources de revenus et proposer par exemple des services payants jusqu'ici gratuits.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !