Sud Radio change de propriétaire. Lundi 30 septembre, Fiducial Médias (filiale à 100% de Fiducial) rachètera officiellement l'entreprise, propriété depuis huit ans du groupe Start. Un nouveau départ dont attendent beaucoup les 20 salariés de la radio. "Le groupe Start a saccagé Sud Radio, affirme Christophe Bernard, délégué syndical UNSA Sud Radio. L'entreprise, vendue 7M€, en valait 14 millions quand Start l'a rachetée à Pierre Fabre. Lundi, Fiducial prendra les clés, nous sommes confiants, mais vigilants."

"Il faut que tout change, il n'y a plus de direction générale depuis un an et demi. On n'en peut plus, nous sommes au bout du rouleau", confie de son côté un salarié de la radio. Après la signature de la vente lundi, Didier Maïsto, président de Fiducial Médias descendra "dans la foulée" à Toulouse pour rencontrer les salariés et exposer sa stratégie.

Garder l'"identité" de Sud Radio

"Nous voulons du rugby, de l'info, des débats. Une radio vivante, indique Didier Maisto. Mais il ne faut pas rester figé dans le passé." Les contours de la stratégie du nouveau propriétaire son flous, mais un point ressort : garder ce qui fait l'identité de Sud Radio. "Le siège restera à Toulouse et la radio gardera son nom. Nous sommes attachés à la marque. Il faut développer l'information, à la fois au niveau national et au niveau régional."

Une ambition qui convient aux salariés, mais dont ils n'ont pas de trace écrite. "Il y a beaucoup de déclarations d'intention, estime Christophe Bernard. Nous attendons des documents écrits et précis pour être complètement rassurés. Pour le moment aucun élément chiffré n'a été donné, tout cela est flou. Par ailleurs, pour faire de l'info il faut des journalistes. Sud Radio est passé de 85 à 20 salariés. Il va falloir embaucher. Pour que la station tourne correctement, il faudrait au moins 50 personnes", précise le syndicaliste. Didier Maïsto refuse pour le moment de s'engager sur un nombre précis d'embauches. Le montant des investissements que réalisera Fiducial est également gardé secret.

Ambition : une radio nationale

Actuellement Sud Radio possède 59 fréquences dans le sud (jusqu'à Limoges et Clermont-Ferrand) et est également diffusée en Ile-de-France. Didier Maïsto ne cache pas son ambition de faire de Sud Radio une radio nationale. "Il faudrait déjà que nous ayons des fréquences entre Cassis et Nice. C'est inconcevable que Sud Radio ne soit pas diffusée dans le sud-est. Il en va de même pour les Alpes, et Lyon." Au niveau de la grille, pas de programmes adaptés selon les régions "sauf Paris, où il y aura deux heures de programme spécifique", annonce le nouveau propriétaire.

Pour Christophe Bernard, l'enthousiasme est plus modéré. "Nous ne sommes pas opposés à étendre la couverture de diffusion mais il y a une ambiguïté à lever. Sud Radio est à la fois une radio à vocation régionale, et une radio généraliste nationale. C'est ce qui nous fait craindre une délocalisation."

La vraie rentrée en septembre 2014

Après la signature de la vente lundi, Didier Maïsto se rendra à Toulouse. Une réunion avec le personnel pourrait avoir lieu mardi après-midi. Le président de Fiducial Médias a confirmé son intention de "délivrer un message de bienvenue" et de "rencontrer tous les salariés un par un pour connaître leurs désirs, leurs attentes et leurs compétences".

Ensuite, la nouvelle direction réalisera un audit de la radio "pour voir l'état des troupes, du matériel, des finances, etc." Didier Maïsto estime qu'il faudra "vite proposer une nouvelle grille" avec pour objectif de commencer à diffuser moins de musique au profit de vraies émissions dès début 2014. "Tout cela prend du temps. La vraie rentrée, ce sera septembre 2014", souligne le nouveau propriétaire de Sud Radio.