Helem, les véhicules électriques du Gers s'exportent dans l'Océan Indien

Helem, PME gersoise de 14 salariés qui produit des véhicules électriques, va construire une usine d'assemblage à la Réunion. Elle s'est associée au groupe Convergence pour créer Helem Océan Indien (OI). La nouvelle entreprise utilisera son usine de la Réunion pour exporter ses véhicules dans les îles de l'Océan Indien. Le dernier modèle d'Helem, le Colibus devrait également rouler à Toulouse. Sa navette la Diabline, circule déjà à Aix-en-Provence.
Le Colibus, l'un des véhicules électriques d'Helem qui sera produit dans la nouvelle usine de la Réunion


La PME gersoise Helem, qui produit et vend des véhicules électriques, exporte son savoir-faire. Elle a investi 60 000 € (hors foncier) pour construire une usine d'assemblage à la Réunion. Afin de s'implanter localement, Helem s'est associée avec le groupe Convergence, un acteur de l'île qui travaille sur la gestion d'énergie. Une société sœur, Helem Océan Indien (détenue à 50 % par Convergence et à 50 % par Helem) est donc née dans le cadre du projet.

Ce projet d'usine d'assemblage de 800 m2 doit ouvrir en 2013. L'usine produira une vingtaine de véhicules la première année puis une cinquantaine les années suivantes. Sur trois ans, 17 emplois directs devraient être créés. L'usine assemblera différents véhicules tout électrique. Notamment, le Colibus pour le transport de marchandises et le Biclou, un quadricycle à assistance électrique pour le transport de 2 ou 3 personnes. Également, le Courant d'R qui va remplacer en juillet 2013, la Diabline, une navette dédiée au transport de passagers dont 25 circulent à Aix-en-Provence.

Helem se positionne sur deux marchés : celui du dernier kilomètre dans le domaine de la logistique et de la livraison et sur celui du transport de passagers à la demande. « Le marché réunionnais est faible. Nous l'estimons entre 50 et 100 véhicules vendus par an, explique Sébastien Kulak co-gérant d'Helem. Mais tous les trois ans, les véhicules devront repasser dans les ateliers pour de la maintenance. Nous gagnons autant d'argent avec la production qu'avec la maintenance. »

Sébastien Kulak, qui est originaire de l'île, sait que la question énergétique est essentielle sur ce marché. Les véhicules doivent effectivement être rechargés. « Chaque kilowatt-heure d'électricité consommé équivaut à 800 grammes de CO2 mais nos véhicules consomment peu d'énergie, seulement 9 kw par heure. Cela a peu d'impact sur le réseau », fait remarquer le co-gérant d'Helem.

Le chef d'entreprise a décidé de proposer un « pack autonomie d'énergie » avec Convergence. Chaque véhicule sera vendu avec le logiciel TEEO. Il mesure la consommation d'énergie d'un bâtiment et permet ainsi de faire la chasse au gaspillage. « Depuis juillet 2011, nous avons des tests qui démontrent que le logiciel ajouté à la voiture électrique permet de réaliser des économies d'énergie. D'un côté le client va économiser de l'énergie et il aura remplacé son véhicule thermique », souligne Sébastien Kulak.

Exporter sur les principales îles de l'Océan Indien

Les deux sociétés Helem travaillent en B to B. A la Réunion, les autorités organisatrices de transport qui sont représentées par cinq régies publiques (l'équivalent de Tisséo) ont déjà acheté huit Diablines. Une Chambre de commerce et d'industrie de l'île en a commandé trois. Helem Océan Indien vise également les entreprises de logistique et de transports : DHL, Exapaq, Chronopost. Les hôtels sont également des clients potentiels pour la prochaine navette Courant d'R.

Les ambitions d'Helem OI ne s'arrêtent pas à la Réunion. La future usine d'assemblage est une base arrière pour exporter dans l'ensemble des îles de l'Océan Indien. « C'est un marché qui risque de devenir important, assure Sébastien Kulak, Il y a un potentiel de 100 à 150 véhicules par an. » Des prospections sont en cours. L'île Maurice, l'île Rodrigues, Mayotte, les Maldives et les Seychelles sont particulièrement visées. A terme, le constructeur de véhicules électriques veut construire avec son associé Convergence des abris solaires pour recharger les véhicules.

En attendant l'ouverture de l'usine et le déploiement dans l'Océan Indien, Helem utilise un petit garage qui appartient à Convergence. Il permet de réceptionner les onze Diablines déjà vendues.

En métropole, Helem livrera ses 15 premiers Colibus au mois de juillet. Si le nom du client reste encore confidentiel, des Colibus rouleront bien dans les rues de Toulouse et de son agglomération. En 2012, la société devrait livrer 20 véhicules puis 180 en 2013. Helem a pensé à d'autres débouchés. Sébastien Kulak veut mettre en place un réseau de concessionnaires indépendants de marque Helem. Le premier sera à Toulouse. Les villes d'Aix-en-Provence, Montpellier, Bordeaux et Agen devraient suivre.

Si l'entrepreneur ne manque pas de projets, il regrette les difficultés de financement qu'il rencontre. Il prépare d'ailleurs avec son associé Jean-Louis Gallier, une levée de fonds de deux millions d'euros.

Pour l'heure, le chiffre d'affaires d'Helem est en hausse chaque année. En 2010, il était de 80 000 €. Il est passé à 450 000 € en 2011. Et cette année, Sébastien Kulak prévoit 1,4 million d'euros.

Wilfried Pinson
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