L'Institut InSpace veut mettre le marché des applications spatiales sur orbite

L'utilisation des technologies spatiales pour des applications terrestres représente un marché de plus de 100 milliards de dollars sur 3 ans dans le monde. À Toulouse, l'Institut InSpace - qui entrera en activité en janvier 2015 - mettra en relation usagers et entreprises de l'aérospatiale pour ne pas manquer ce marché en pleine expansion. Les retombées attendues pour la région Midi-Pyrénées sont de l'ordre de 20 M€ d'ici à 2019.
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Économies d'énergie, air conditionné, écrans plats, système de purification et traitement des eaux usées, alarmes sans fil, batterie longue durée, ordinateurs, bien que méconnues, les applications de technologies spatiales sont déjà innombrables dans notre quotidien. Demain, ce sont les collectivités qui pourraient utiliser plus fréquemment ces applications, pour prévenir les risques naturels par exemple, ou encore pour améliorer les secours en montagne.

Identifier les besoins des collectivités et les mettre en relation avec les entreprises du secteur aérospatial, c'est justement la raison d'être de l'Institut InSpace qui vient d'être créé à Toulouse le 12 novembre dernier. Porté depuis 2012 par Midi-Pyrénées Expansion (MPE), et annoncé en juillet, l'Institut Inspace regroupe en son sein les grands acteurs économique de l'aérospatial, tels que Airbus Defense&Space et Thales Alenia Space. Une quinzaine de société en sont déjà membres. L'objectif est d'atteindre une quarantaine d'adhérents fin 2015.

Navigation via GPS, observation des sols au radar, communication satellitaire, l'Institut dispose déjà de 31 applications dans son catalogue. "Il peut s'agir par exemple d'observation des mouvements de terrain, explique Nicolas Schaeffer, directeur général de MPE. Nous travaillons ainsi avec la commune de Decazeville, dont de nombreux terrains ont été déclarés inconstructibles à cause des mines de charbon. En croisant 103 images radars sur 20 ans avec des données historiques, il sera peut-être possible de rendre bâtissables certaines zones. Cela représente un enjeux financier très important."

Dans un autre domaine, l'Institut InSpace pourra mettre en relation les collectivités avec Predict, une filiale de Météo France. "Prévenir les crues et évacuer à temps peut éviter de nombreux dégâts et réaliser des économies", précise Nicolas Schaeffer. Après la France, l'institut imagine de démarcher des collectivités à l'étranger, notamment dans les pays en développement. "Le déploiement satellitaire y est moins couteux que le déploiement terrestre, indique Nicolas Schaeffer. À l'échelle mondiale, le marché des services et des applications spatiales pour le terrestre est de 100 milliards de dollars. C'est colossal."

Faire de Midi-Pyrénées une vitrine régionale
Afin de convaincre les collectivités, InSpace compte faire de la région Midi-Pyrénées une vitrine à ciel ouvert en y déployant les 31 applications de son catalogue. "De la ville à la montagne, les technologies spatiales peuvent être appliquées dans tous les domaines et la future nouvelle région nous permettra de faire la démonstration des applications maritimes, annonce Nicolas Schaeffer. Par ailleurs, nous allons travailler avec trois stations de ski des Hautes-Pyrénées pour améliorer les secours en montagne à partir de janvier." Plus tard en 2015 seront également mis en place des services de télé-échographie et de transport de matières dangereuses.

L'Institut InSpace estime à 20 millions d'euros les retombées économiques pour la région sur quatre ans. Une manne sur laquelle l'institut percevra une redevance. "InSpace va assister les adhérents à trouver les marchés et quand ceux-ci seront signés, l'institut recevra un pourcentage qui reste à définir mais qui sera raisonnable", affirme Nicolas Schaeffer.

D'abord monté en tant qu'association à but lucratif, l'institut pourrait être transformé par la suite en Société coopérative d'intérêt collectif. "Cela nous permettra d'y réunir usagers et entreprises", annonce le directeur général de MPE. À partir de janvier 2015, la structure comptera une salariée et sera gérée par une équipe de cinq personnes, dont Yvon Choquer devrait être le référent. Elle emménagera prochainement dans les locaux du Centre européen d'entreprise et d'innovation Théogone à Ramonville.

Gael Cérez
© photo Cnes D.Ducros

En savoir plus :
Concernant la gouvernance, le conseil de surveillance, présidé par Bernard Plano, président de MPE, sera composé de Philippe Pham, directeur général d'Airbus Geo Information Defense&Space, Cédric Balty, vice-président marketing de Thales Alenia Space et de Josette Durrieu, sénatrice des Hautes-Pyrénées. Présidé par Philippe Escudier, du Cnes, le directoire aura pour secrétaire Jean Muller, de la société Novacom, pour trésorier, Jean Chenebault, de la société Pole Star.

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