Gers et Lot-et-Garonne renoncent à financer la LGV

Le Lot-et-Garonne devait participer à hauteur de 90 à 100 millions d'euros au financement de la ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux. Le Gers, quant à lui, s'était engagé pour 8 millions d'euros. Les deux départements font machine arrière pour des raisons budgétaires, menaçant l'unité des différentes collectivités engagées dans le projet.

« Je ne pense pas que le Gers, avec sa participation de 0,05% au chantier, remette en question la totalité des travaux », ironise Philippe Martin, président du Conseil général du Gers. Son département devait contribuer à hauteur de 1,7 millions d'euros pour le tronçon Tours-Bordeaux et 6 millions d'euros pour Bordeaux-Toulouse. Le chantier global est estimé entre 13 et 14 milliards d'euros. La raison de son revirement, comme pour le président du Conseil général du Lot-et-Garonne Pierre Camani, vient des difficultés budgétaires rencontrées par les départements. En ligne de mire : l'État « qui diminue ses dotations et les compensations sociales aux collectivités, mais qui par ailleurs nous demande de financer un projet national », fulmine Philippe Martin, ajoutant que « l'État doit 37 millions d'euros au Gers au titre des transferts sociaux non compensés ». La décision de Pierre Camani, dont l'apport au chantier LGV était dix fois supérieur à celui du Gers, a fait réagir les autres partenaires du projet.

Compréhension et inquiétude

Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées estime qu'« il est clair que le Gouvernement a mis les collectivités locales dans une situation impossible (...) Mais le président du Conseil général du Lot-et-Garonne pose en réalité par sa décision la question de la prolongation de la LGV entre Bordeaux et Tours. » Pour Pierre Izard, président du Conseil général de Haute-Garonne, « la LGV est une priorité qui doit tous nous rassembler pour proposer à nos concitoyens une offre de transport moderne, diversifiée et compétitive. Je suis donc très inquiet de cette annonce lourde de conséquences à un moment où nous devons rester unis sur ce dossier essentiel pour nos territoires. »

Du coté de la préfecture, prudence. Henri-Michel Comet, le préfet de Midi-Pyrénées, admet que la décision de Pierre Camani « pose question » alors « que des engagements ont été pris et des tracés définis ». Sur les problèmes budgétaires des collectivités, en revanche, son avis est plus tranché : « le transfert des compétences n'est pas une délégation de service public. Les dotations de l'État envers les collectivités sont stables, c'est à elles de faire des choix, d'établir des priorités, comme le fait l'État, afin de réaliser des économies ».

Le 29 février prochain, Guillaume Pépy, PDG de la SNCF sera en visite à Toulouse. Il devrait rencontrer l'association TGV Sud Ouest, présidée par Martin Malvy, et dont l'objectif est de défendre le dossier de l'arrivée du TGV en Midi-Pyrénées

Sophie Arutunian

Photo SNCF

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