Joan Busquets invité du Club de l'immobilier à Toulouse

Le Club de l'immobilier a organisé, lundi 14 mars, son premier dîner-débat de l'année. Joan Busquets, urbaniste espagnol chargé de repenser le centre-ville de Toulouse et Dominique Boudet, consultant, en étaient les invités d'honneur. Ils ont tous deux évoqué le futur de la ville Rose.

Quel centre-ville pour Toulouse ville métropole ? C'était le thème choisi pour cette première rencontre de l'année, organisée en partenariat avec Objectif News. Une petite centaine d'acteurs régionaux de l'immobilier y ont participé. Dominique Boudet, consultant et ancien rédacteur en chef du Moniteur, a commencé par faire part de son avis sur Toulouse : "On a le sentiment que la ville est là, latente, avec un grand potentiel disponible qui ne demande qu'à être exploité. Des villes comme Lyon se voient et se pensent comme de grandes villes européennes. Toulouse, c'est différent. Ce n'est pas une ville qui a besoin d'être chahutée, il y a déjà une qualité de vie certaine."

Joan Busquets, chargé par la municipalité de repenser le centre-ville, partage le même point de vue : "Nous avons déjà travaillé dans plusieurs villes européennes, ici les conditions sont différentes. Il y a un grand potentiel et il n'y a pas besoin d'une révolution. Comme Amsterdam ou Genève, Toulouse peut être une ville forte au plan européen sans être pour autant une mégalopole."

Les deux intervenants se sont exprimés sur les enjeux et les priorités à définir. Pour Dominique Boudet, "il faut se demander ce que sera le centre-ville de demain. Densité, mixité : il n'existe plus de dogmes, donc il faut inventer de nouvelles règles." Selon Joan Busquets, "nous devons nous interroger sur la manière d'attirer des activités à partir de l'espace public. " Prenant plusieurs exemples, dont celui de Tolède où il a travaillé, "une ville compacte pas prévue pour les voitures où nous avons fait de grands parkings hors du centre-ville et d'autres plus petits dans le centre pour les riverains", l'urbaniste espagnol a jugé crucial "que l'on se pose la question du rôle du centre-ville. Il faut aussi étudier ses accès et les manières de le contourner. Aujourd'hui, 28.000 véhicules le traversent quotidiennement sans pour autant s'y arrêter, c'est incroyable !"

Joan Busquets a pointé du doigt "les difficultés actuelles à définir les limites du centre-ville" et a insisté sur la place qu'il comptait donner à la nature "avec des épines vertes déjà présentes, et la valorisation de la Garonne et du Canal du Midi". Il s'est aussi exprimé sur l'octogone, espace central défini par 8 grandes avenues et boulevards, "résultat de l'Histoire et qui pourrait devenir un élément d'identité fort pour Toulouse, comme c'est le cas pour Genève et Hambourg par exemple". "Une idée extrêmement forte" pour Dominique Boudet, "un projet séduisant par le fait qu'il révèle une évidence, l'octogone" pour l'architecte toulousain Gérard Huet : les préconisations de Joan Busquets ont visiblement séduit l'assistance. Interrogé sur la question du devenir du quartier Matabiau, destiné à être réaménagé, l'urbaniste espagnol a estimé la question "fondamentale. Il ne faut pas en faire un autre Compans-Caffarelli, un objet isolé du reste, mais au contraire multiplier les liaisons." Mieux relier les faubourgs, mieux penser les relations inter-quartiers" feront partie de ses priorités.

Initié en mai 2008 et présidé par François-Régis Boyer, le Club de l'immobilier devrait organiser deux autres dîners-débats cette année.

Mikaël Lozano

En photo : Jean-Christophe Tortora, Dominique Boudet et Joan Busquets (© Rémi Benoit)

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