"Ce n'est pas en un an qu'une majorité nouvelle peut tout changer." Interview de Jean-Luc Moudenc

Sa lecture des résultats des élections départementales, ses relations avec Georges Méric, futur président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, sa réponse aux critiques après un an passé au Capitole… Interview de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole

Georges Méric sera très probablement désigné demain président du conseil départemental de la Haute-Garonne. Quelle vision avez-vous de lui ?
Je connais Georges Méric depuis 1994, lorsque j'ai été élu conseiller général. J'ai été amené à travailler avec lui. C'est un homme fidèle à son idéal, avec des convictions républicaines et laïques très solides. Par ailleurs, vis-à-vis du monde économique, il a une vision plus réaliste que certains de ses camarades.

Comment travaillerez-vous avec lui ?
La question qui se pose pour moi est la suivante : acceptera-t-il de travailler de façon très ouverte ou se recroquevillera-t-il sur le système socialiste départemental ? Pourra-t-il imposer ses qualités personnelles au système dont il est l'héritier ? J'ai toujours dit que je serais disposé à travailler avec le président du Conseil départemental. Je suis toujours dans cet état d'esprit. S'il accepte d'aller sur le fond des dossiers, il me trouvera comme interlocuteur.

Quelle est votre analyse des résultats des élections départementales ?
Bien sûr, c'est une défaite. Mais nous avons posé des bases pertinentes comme jamais nous n'en avions posé. Les scores n'ont pas été à la hauteur, mais les candidats, s'ils le souhaitent, peuvent continuer le travail et creuser leur sillon en vue des prochaines élections. Il faut faire un travail de fond. C'est vrai en particulier en milieu rural, où nous avons été étouffés entre l'enracinement du PS et la dynamique nationale du FN. Ce qui me réconforte, dans le scrutin toulousain, c'est la progression. Elle n'est pas visible car elle ne se traduit pas en sièges, mais en nombre de voix. Par rapport aux précédentes élections cantonales, l'écart avec le PS a été divisé par trois. Comme on dit au rugby, nous avons marqué l'essai, mais nous ne l'avons pas transformé. C'est très encourageant.

Cette défaite intervient un an presque jour pour jour après votre arrivée au Capitole. Quel bilan tirez-vous de cette première année de mandat ?
Nous avons prévu de faire ce bilan à la fin du mois, à la date de mon élection à la tête de Toulouse Métropole. Mais ce que je peux d'ores et déjà dire, c'est que ce n'est pas en un an qu'une majorité nouvelle peut tout changer. Il faut du temps.

Certains de vos adversaires critiquent votre bilan. Pierre Cohen, notamment, dénonce l'absence de projets structurants...
Les projets structurants sont maintenus, ils avancent. Aucun d'entre eux n'a été annulé. Aucun n'est en panne. Mais, par définition, plus un projet est structurant, plus ça prend du temps. Quand au prolongement de la ligne B du métro toulousain, n'oublions pas que si ce projet n'avait pas été stoppé en 2008 par Pierre Cohen, l'inauguration aurait eu lieu en 2013.

Certains regrettent par ailleurs une politique trop axée sur la sécurité. Qu'en pensez-vous ?
Il est normal, par exemple, que Pierre Cohen critique cette politique, car lui-même a failli sur ce point. Il a voté contre nos orientations, avant d'être démenti par le ministre de l'Intérieur (Bernard Cazeneuve a annoncé en décembre 2014 une dotation de policiers supplémentaires pour Toulouse, NDLR).

D'autres estiment que vous avez trop personnalisé la campagne des élections départementales...
Mes amis ont souhaité que je les soutienne. Dans la vie, on soutient ses amis. Pour moi, c'est une règle de base. Et du reste, si je ne l'avais pas fait, qu'aurait-on entendu ? Certains m'auraient considéré égoïste, voire peu courageux.

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Commentaires 5
à écrit le 02/04/2015 à 18:51
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Selon la Dépêche du Midi Jean-Luc Moudenc a cité cette phrase. «L'électorat socialiste considère le conseil général comme un bijou de famille et notre électorat n'était pas sensibilisé à cette prise.» En dehors de tout contexte, cette expression e...

à écrit le 02/04/2015 à 13:04
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effectivement cet homme a du vécu et ce n'est pas un virulant. Elu maire alors qu'il n'y croyait plus lui même, c'est un retour vers le passé pour Toulouse et malheureusement pas des plus dynamique.

à écrit le 01/04/2015 à 19:50
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La droite toulousaine est au pourvoir depuis 1971 et M. Moudenc, que se fait passer pour le perdreau de l'année, a déjà été maire de Toulouse entre 2004 et 2008. A l'exception de la parenthèse de 2008 à 2014 la droite toulousaine a eu le temps de pro...

à écrit le 01/04/2015 à 18:06
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"Les projets structurants sont maintenus, ils avancent. Aucun d'entre eux n'a été annulé. Aucun n'est en panne" Faut-il en conclure que le bhns-ouest n'était pas un projet structurant?

à écrit le 01/04/2015 à 17:44
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Jean-Luc Moudenc , vous n avez visiblement pas constaté le score du FN lors des derniéres presidentielles , vous etes idiot .

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