À Montauban, Pixeliris invente le QR code sonore pour traquer les consommateurs

Le principe du "Web2Store Tracker" est simple : savoir si un consommateur va acheter en magasin ce qu'il a regardé sur une page web. Le tout grâce à des ultras-sons uniques échangés via téléphone mobile. C'est du marketing technologique, développé depuis 5 ans par la société montalbanaise Pixeliris. Elle présentera cette application le mois prochain lors d'une visite à San Jose, au cœur de la Silicon Valley. Interview d'Emmanuel Ruiz, directeur général.Qu'est-ce que le Web2Store Tracker ?

Le principe du "Web2Store Tracker" est simple : savoir si un consommateur va acheter en magasin ce qu'il a regardé sur une page web. Le tout grâce à des ultras-sons uniques échangés via téléphone mobile. C'est du marketing technologique, développé depuis 5 ans par la société montalbanaise Pixeliris. Elle présentera cette application le mois prochain lors d'une visite à San Jose, au cœur de la Silicon Valley. Interview d'Emmanuel Ruiz, directeur général.

Qu'est-ce que le Web2Store Tracker ?

Il s'agit de localiser une personne qui a regardé un produit sur internet, et de savoir si elle s'est ensuite rendue en boutique pour acheter le produit. Cela passe par les ultra-sons. Par exemple, le consommateur télécharge préalablement sur son mobile une application de la Fnac qui va détecter les ultra-sons. Ensuite, il se rend sur le site web de l'enseigne. Chaque produit cliqué est associé à un ultra-son unique. S'il se rend en magasin, son téléphone va détecter l'ultra-son du magasin, identifier de quelle boutique il s'agit (Fnac Toulouse, Paris, Pau, etc). Par ailleurs, le vendeur, alerté, pourra lui proposer de le renseigner sur les produits qu'il a regardés auparavant sur le web. Le consommateur va également recevoir des offres de réduction très ciblées sur son téléphone.

Ne va-t-on pas trop loin dans la "traque" des consommateurs ?
Le consommateur n'est pas stupide, s'il se sent "traqué", il peut désinstaller l'application ! Nous montrons ce que la technologie est capable de faire et nous la mettons à disposition des enseignes. À elles de se l'approprier. Ceci dit, je ne connais aucune technologie qui lèse le consommateur à son insu. Je tiens à souligner qu'en dehors des aspects commerciaux, cette technologie peut servir pour la muséographie : sur le même principe, le visiteur reçoit sur son téléphone des informations ciblées lorsqu'il est devant tel tableau ou telle sculpture. C'est de la géolocalisation indoor.

Les ultras-sons trouvent aussi une application dans le paiement via téléphone mobile...

Oui, c'est la deuxième utilisation de cette technologie. Elle est destinée à tous ceux qui n'ont pas de smartphone, donc principalement aux pays émergents. En effet, actuellement, pour payer via mobile, il faut une puce NFC dont seuls 10 % des appareils sont équipés. Notre technologie fonctionne grâce au son, dont tous les téléphones, par définition, sont équipés. C'est un système d'envoi de data sécurisé via ultra-sons qui fait du mobile le plus basique un portefeuille électronique. La procédure est simple : dans une épicerie, pour payer, j'appelle un opérateur, je lui donne le montant de la transaction et le numéro de téléphone du commerçant. Ce dernier va recevoir un appel, et les téléphones vont échanger des données. C'est facile à mettre en place, et nous sommes déjà en contact avec des opérateurs indiens, pakistanais, mexicains, etc.

Pixeliris travaille également dans le secteur de la communication, pour quels clients ?
Nous travaillons pour de nombreuses agences parisiennes comme Publicis, TBWA ou DDB, et à Toulouse, avec La Solution. Les agences ont souvent des idées farfelues. Nous regardons ce qui est économiquement et technologiquement réaliste. Nous proposons du marketing technologique, utilisant la réalité augmentée, la communication sans contact, ou encore le contrôle d'ordinateurs par la pensée ou par le geste. Par exemple, pour une opération de communication de Ferrero, nous avons inventé un jeu où le consommateur, face à un écran, n'a qu'à lever ou baisser son bras pour que la noisette sur l'écran soit plongée dans du chocolat, ou éclatée en plusieurs morceaux. De même, pour un laboratoire pharmaceutique, nous avons imaginé un puzzle sur un écran : si le client est stressé, les pièces disparaissent de l'écran, s'il est détendu, elles réapparaissent. Cela passe par un capteur d'ondes du cerveau.

Quels sont vos objectifs pour 2014 ?

Nous avons réalisé 1,5 M€ de CA en 2013 et visons plus de 2 M€ en 2014. Nous allons passer nos effectifs français de 10 à 20 personnes et aménager dans de nouveaux bureaux de 500 m2, toujours à Montauban. Nous comptons 140 collaborateurs dans le monde.

Propos recueillis par Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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