En salle d'opération, souriez, le médecin vous filme ! La start-up de Toulouse Medinbox poursuit son ascension

Après New York, Paris et Londres. La start-up toulousaine Medinbox vient d'équiper l'hôpital Necker et le Hammersmith Hospital pour diffuser des opérations chirurgicales en direct.

Plus besoin d'équipe de tournage. Un cardiologue britannique vient d'assurer lui-même la retransmission en direct de l'intervention de son collègue au bloc opératoire du Hammersmith Hospital de Londres. Au même moment, une quarantaine de spécialistes étrangers assistent à l'opération. "Ils ont pu suivre l'opération dans les moindres détails, précise le docteur Nijjer Sukhjinder. La vidéo est de très bonne qualité, le logiciel est intuitif et permet à un novice de faire de très bons enregistrements !" L'hôpital londonien utilisait pour la première fois, le 4 février dernier, la solution déployée par la jeune start-up française Medinbox.

Finies les équipes de tournage dans le bloc
Créée à Toulouse en 2010, l'entreprise a déjà fait parler d'elle en 2013 en équipant une salle de cardiologie interventionnelle au Presbyterian Hospital de New York. Deux nouveaux contrats sont officialisés en ce début d'année, l'un avec l'hôpital Necker à Paris, l'autre avec le Hammersmith Hospital à Londres. "Nous recherchions une solution innovante pour diffuser nos techniques dans le domaine des maladies cardio-vasculaires, souligne Nijjer Sukhjinder, également chercheur à l'université Imperial College de Londres. Nous menons des expérimentations, notamment dans l'angioplastie, qui gagneraient à être partagées au niveau mondial."

Les opérations chirurgicales sont, il est vrai, de plus en plus filmées. Pour autant, les dispositifs sont lourds et intrusifs pour le personnel médical. Avec Medinbox, les chirurgiens s'affranchissent d'une équipe de tournage dans le bloc opératoire. Ils pilotent à partir d'une commande tactile un dispositif de plusieurs caméras robotisées. À peine trente minutes sont nécessaires pour se former. "Les médecins n'ont pas le temps d'apprendre un manuel, il faut un système clés en main et simple d'utilisation, avance avec pragmatisme Nicolas Gausserand, fondateur de Medinbox, dont la clinique Pasteur à Toulouse est actionnaire. Pendant qu'un chirurgien exerce au bloc, le confrère retransmet les images à partir de notre logiciel. Par expérience, seul un médecin est compétent pour déterminer à quel moment zoomer ou changer de caméra pendant l'intervention." Autre avantage : "Notre solution coûte 70.000 euros alors qu'une simple journée de tournage coûterait déjà 20.000 euros", note le dirigeant.

Bientôt la Pologne et Dubaï

Medinbox va équiper prochainement un hôpital en Pologne avant de s'envoler pour Dubaï. Encore récemment, le dispositif a permis d'assurer la retransmission en direct, sur Internet, d'une première mondiale de dénervation rénale par voie radiale par le cardiologue français Jean Fajadet, devant une centaine de médecins réunis à New York.

En 2013, le chiffre d'affaires de la start-up a dépassé les 400.000 euros, soit trois fois plus que l'année précédente. Plein d'ambition pour son dispositif, Nicolas Gausserand se verrait bien être le premier à filmer un jour la greffe d'un cœur artificiel Carmat à l'Hôpital Georges-Pompidou, à Paris.

Hugues-Olivier Dumez
© photo Rémi Benoit

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