Immobilier de bureaux : les très mauvais chiffres à Toulouse. Interview de Pascale Cieutat

Décrochage des ventes, disparition des grandes transactions, hausse des stocks... : Pascale Cieutat, présidente de l'Otie, analyse les mauvais chiffres de l'immobilier de bureaux depuis début 2013.
Pascale Cieutat, présidente de l'Otie

Quel est le bilan de l'activité d'immobilier de bureaux depuis le début de l'année ?
Les chiffres sont mauvais. Les volumes commercialisés sont en baisse de 40 % sur les trois premiers trimestres par rapport à l'an dernier. A ce jour, 61.800 m2 ont été commercialisés. C'est le chiffre le plus bas enregistré depuis 2009. Ce troisième trimestre est particulièrement médiocre, avec 17.000 m2 commercialisés, dont 3.626 m2 dans le neuf, 13.356 dans l'ancien et aucun compte propre. La moyenne trimestrielle avoisine habituellement les 30.000 m2. Nous notons également une chute des grandes opérations clés en mains : nous en avions répertorié cinq de plus de 5.000 m2 l'an dernier, contre une seule cette année. Ce trimestre, Toulouse a enregistré 50 % des transactions, avec 8.594 m2 commercialisés. Naturellement, le stock est légèrement remonté pour s'établir à 220.600 m2. C'est le même niveau que l'an dernier. 2013 ne restera donc pas comme une grande année, alors que le marché avait bien résisté en 2012. Nous traversons un trou d'air, il faut en sortir.

Pourquoi le marché toulousain décroche-t-il, alors que les autres marchés provinciaux résistent ?
Toulouse a subi cette année l'arrêt des transactions dans le marché aéronautique, alors que cela nous avait maintenu jusqu'à présent. Dans le même temps, il est vrai que Bordeaux, Lille et Lyon affichent de meilleurs bilans, avec respectivement 65.000 m2, 108.000 m2 et 190.000 m2 commercialisés depuis le début de l'année. Du coup, on a un peu l'impression de subir le coup d'arrêt avec un an de retard. Néanmoins, je reste positive pour l'année prochaine car plusieurs transactions devraient nous permettre de retrouver un niveau normal proche des 145.000 m2 commercialisés, contre les 100.000 m2 espérés cette année.

Quelles sont les perspectives pour 2014 ?
Les groupes Safran et AKKA technologies, notamment, ont des projets de 20.000 à 25.000 m2 en cours de montage. L'objectif pour eux est de regrouper leurs différents sites dans des bâtiments neufs à Blagnac. Par ailleurs, le siège social d'EADS, qui sera comptabilisé en compte propre, pèsera, nous l'espérons, dans les transactions de 2014.

Le niveau de stock est-il encore acceptable ?
Actuellement, le stock neuf n'est pas inquiétant. Il s'établit à 72.000 m2, mais va baisser progressivement. En revanche, le stock ancien est un indicateur à surveiller et il pourrait devenir problématique dès 2015. En effet, un grand nombre de m2 de seconde main devrait se libérer. Par ailleurs, des m2 encore comptabilisés comme neufs basculeront dans l'ancien, comme les 43.000 m2 de Bordelongue. L'offre risque donc d'augmenter considérablement.

Propos recueillis par Béatrice Girard
© photo DR

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