En visite à Toulouse, l'ambassadeur d'Inde lance un signal fort aux entreprises régionales

Le symbole est fort. Pour la première fois, un ambassadeur d'Inde en France a passé trois journées entières en Midi-Pyrénées, du 21 au 23 octobre. Une visite qui a permis à Arun Kumar Singh de découvrir les atouts économiques du territoire. Le diplomate appelle au développement d'un partenariat "gagnant-gagnant".
Alain Di Crescenzo, président de la CCI de Toulouse, et Arun Kumar Singh

"Le tissu économique régional est particulièrement intéressant", nous confiait ce matin Arun Kumar Singh, ambassadeur d'Inde en France, dans la langue de Shakespeare - l'homme, en poste à Paris depuis seulement quelques mois, ne maîtrise en effet pas encore le français. C'est à l'invitation de l'avocat toulousain Christophe Lèguevaques, président de l'association ToulouseINDE Midi-Pyrénées, qu'Arun Kumar Singh vient d'effectuer une visite du territoire de trois jours.

L'occasion pour le diplomate de rencontrer les grands acteurs économiques, politiques et académiques de Midi-Pyrénées. Mais aussi de se rapprocher des entreprises indiennes implantées dans la région, comme la société d'ingénierie et d'informatique Tech Mahindra, qui dispose d'un centre de développement à Colomiers depuis 2012. "Un séjour aussi long dans une région française constitue une véritable première, s'enthousiasme Christophe Lèguevaques. C'est un rapprochement historique de l'Inde avec notre territoire, qui a permis à l'ambassadeur de découvrir que derrière les grands succès aéronautiques, il existait d'autres secteurs d'activités qui pouvaient s'avérer intéressants pour son pays".

Des relations insuffisantes ?
Un enseignement que confirme Arun Kumar Singh, qui, entre une rencontre avec les élus locaux et un déjeuner avec Tom Enders, président d'EADS, a pu se familiariser avec les réalités multiples du tissu local. "Ce séjour m'a amené à rencontrer les représentants de différents clusters, explique le diplomate. J'ai pu constater l'état des relations économiques tissées dans plusieurs domaines entre l'Inde et Toulouse". Ces relations, Christophe Lèguevaques les juge de son côté encore insuffisantes. "De manière générale, l'Inde est le grand oublié des investisseurs français, regrette l'avocat. Pourtant, le potentiel de ce pays est absolument colossal. Il a devant lui trente ans de croissance pérenne, ce qui n'est pas le cas de la Chine".

Un "vrai frémissement"
Christophe Lèguevaques constate cependant avec satisfaction qu'aujourd'hui, "de plus en plus de PME midi-pyrénéennes sont attirées par le marché indien". Un phénomène qui concerne naturellement les sociétés évoluant dans le secteur aéronautique, mais pas seulement. "Les pistes de collaboration sont très nombreuses, y compris dans les infrastructures, assure l'avocat toulousain. L'Inde n'est pas un pays où l'on s'installe pour bénéficier d'une main d'œuvre à bas coût. On y vient pour l'importance de son marché. L'Inde est une chance pour les entreprises locales".

Cette chance, Arun Kumar Singh la juge réciproque. "Les investissements vont dans les deux sens, assure l'ambassadeur. C'est un véritable partenariat gagnant-gagnant, qui ne demande qu'à se développer". Un sentiment partagé par Christophe Lèguevaques, qui voit dans la visite du diplomate à Toulouse davantage qu'une simple marque d'intérêt. "C'est un vrai frémissement", se réjouit l'avocat, qui prévoit d'inviter à nouveau l'ambassadeur indien, à l'occasion de la prochaine édition du festival la Saison indienne.

Alexandre Léoty

© photo DR

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