Jacques Tranier, directeur général de Vinovalie, annonce l'ouverture d'une filiale à New York

Invité ce jeudi de la Matinale Objectif News - Caisse d'Épargne, Jacques Tranier a évoqué avec la rédaction la stratégie et les projets de Vinovalie : œnotourisme, recherche, implantations et partenariats. Le directeur général de la société agricole a annoncé l'installation d'une filiale à New York et prévoit de doubler le chiffre d'affaire dans les sept ans. L'export est l'axe majeur de développement pour cet entrepreneur, qui considère que les limites sont faites pour être bousculées et les frontières effacées.
Jacques Tranier, directeur général de Vinovalie. © photo Rémi Benoit

Vinovalie change de statut et d'envergure. La coopérative née en 2006 est devenue, en février 2014, société agricole. Une évolution qui permet de fluidifier et simplifier les prises de décisions (1 président au lieu de 5). Jacques Tranier, qui avait contribué à créer le Comité Interprofessionnel des Vins du Sud-Ouest en 1997, en est le directeur général. Invité ce jeudi de la Matinale Objectif News, il a évoqué les grandes ambitions de Vinovalie en répondant aux questions d'Emmanuelle Durand-Rodriguez et de Paul Lauriac, de TBS. À commencer par un doublement du chiffre d'affaires, espéré "dans le prochain septennat" (CA 2013 : 46 M€). Pour y parvenir, Vinovalie entend prendre du galon à l'international. "Nous venons de nous installer à New York, déclare Jacques Tranier. Le projet a démarré il y a trois mois et nous commençons à récolter les premiers résultats. Notre potentiel de développement est à l'export", conclut-il. Vinovalie s'est également fixée comme marchés prioritaires le Brésil, la Chine, ainsi que le Canada, le Benelux ou le Japon. "L'enracinement est une vertu, reconnaît le directeur général, mais Vinovalie a l'ambition de faire pousser ses racines ailleurs." Les frontières, Jacques Tranier les repousse et s'en amuse, lui qui pour sa consommation personnelle, se délecte autant de vins blancs de Bourgogne que de Sauvignon de Nouvelle-Zélande ou de Chardonnay du Chili.

L'innovation au cœur des projets

Vinovalie ne manque pas d'idées. Avec le mouvement pour crédo, et la créativité en guise de carburant, le regroupement de coopératives bouscule les codes. "Ce qui nous agace, ce sont les limites, avoue Jacques Tranier. Nous sommes presque attirés par ce qui nous est interdit." Dans cet esprit, Vinovalie envisage des coopérations avec des caves privées ou encore la construction d'une nouvelle infrastructure, Portes du Tarn, dédiée à l'œnotourisme. Un "projet ambitieux" d'usine industrielle accessible au public, qui ouvrirait ses portes en 2016. Vinovalie investit également dans la recherche, via le programme "Vinosulfite". Lancé il y a deux ans, son objectif est de trouver deux molécules qui, assemblées, formeraient une alternative au souffre (utilisé dans le vin comme conservateur mais allergène). Dans un autre domaine, Vinovalie soutient l'entreprise toulousaine Naïo Technologies, qui développe un robot destiné à la taille des vignes. Jacques Tranier en est certain : "la R&D ainsi que la formation vont construire nos revenus de demain."

La philosophie du contre-pied

Jacques Tranier a débuté dans l'économie du vin en devenant directeur du Comité interprofessionnel des vins de Gaillac, en 1987. Dès lors, il s'est employé à faire bouger les codes d'un milieu très conservateur. Une idéologie qu'il insuffle au sein de Vinovalie et qui se matérialise en 2004 par le lancement du très marketé "rosé piscine". Ce produit, devenu phare, voit sa gamme s'élargir à la rentrée avec l'arrivée de sa version pétillante (rosé piscine frizzante).

Pourtant, anticonformisme ne veut pas dire irrespect des traditions. "L'erreur serait de penser que le marketing prime sur le terroir, développe Jacques Tranier. Il faut soigner tous les éléments, trouver comment exploiter le terroir sans le dénaturer." Vinovalie souhaite d'ailleurs miser davantage sur le haut de gamme et le savoir-faire "grande tradition". Volonté matérialisée par le rachat des domaines Châteaux Candastre (Gaillac) et Marguerite (Fronton). Vinovalie prend un énième contre-pied, celui de lancer une gamme super-premium. "J'en ai marre qu'on fasse croire que le vin était mieux fait avant, déplore Jacques Tranier. Je ne veux pas faire le vin de mon grand-père, je veux faire le vin que mon grand-père aurait aimé faire s'il en avait eu les moyens."

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Commentaires 2
à écrit le 05/09/2016 à 11:05
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La rentabilité est oublié, les coopérateurs sont devenus leur Jouet. Ils s amusent bien, mais les Dettes des coopérateurs de Cote D Olt de plus de 15 ans , ne sont toujours pas réglé... Mais ils ont été condamné pour avoir fait du rosé en mélang...

à écrit le 04/08/2016 à 11:22
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J attend toujours le paiement des dettes de 2001

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